Né d'un père magasinier et d'une mère d'origine italienne[1], Jean-Claude Malgoire commence ses études musicales au conservatoire d'Avignon[2]. À 16 ans, il monte à Paris où, en 1957, « sans famille et sans le sou »[3], il est admis au Conservatoire de Paris où, à vingt ans[4], il obtient un premier prix de hautbois et de musique de chambre[2]. Il entame alors une carrière d'instrumentiste.
À l'issue de son service militaire, il intègre l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire[2]. En 1966, il fonde avec un groupe d'amis Le Florilegium musicum de Paris[5] avec qui il enregistre quelques disques pour CBS Classique (Musique pour les instruments anciens [Musique instrumentale des XVe et XVIe siècles], Musique pour le Camp du Drap d'Or…), puis La Grande Écurie et la Chambre du Roy, un des premiers ensembles de musique spécialisés dans l'interprétation du répertoire baroque sur instruments d'époque en France[6].
À partir de 1975, il enregistre de nombreux opéras dont de nombreuses premières mondiales (Rinaldo de Haendel ; Alceste de Lully...) exclusivement sur instruments anciens. Il donne pour la première fois depuis sa création en 1693, en concert radiophonique, Médée de Marc-Antoine Charpentier. De cette pratique, il a fait la connaissance dès 1965 dans la Société de musique d'autrefois, fondée en 1925 par la musicologue et directrice du musée d'instruments du Conservatoire de Paris Geneviève Thibault, comtesse de Chambure (1902-1975), qui assurait la mise à disposition d'« instruments authentiques », de traités musicaux et de partitions anciennes[11]. En 1981, ce pédagogue reconnu devient directeur artistique de l'Atelier lyrique de Tourcoing lors de sa fondation et y développe une approche singulière et novatrice, une scène originale « d'art et d'essai »[7] où il propose un répertoire diversifié[12].
Au cours de sa carrière, Jean-Claude Malgoire s'est produit lors de plus de 7 000 concerts sur les 5 continents et on dénombre plus de 150 enregistrements à son actif[1].
Il meurt le , à 77 ans, des suites d'une complication post-opératoire à l'Institut mutualiste Montsouris de Paris[28]. Ses obsèques ont lieu dans la même ville deux jours après[29].
Charpentier, Messe pour plusieurs instruments au lieu des orgues H.513 - Concert pour 4 parties de violes H.545 - Médée H.491, extraits - Le Malade Imaginaire H.495, Ouverture, LP CBS Sony 1971
Charpentier, Leçons de Ténèbres H.96, H.97, H.98/108, H.102, H.103, H.109, H.105, H.106, H.110, H.100 a, 2 LP CBS 1978 report CD Sony 1992
Charpentier, Te deum H.146 - Magnificat H.73- Noëls pour les instruments H.531 n° 3 - Noëls sur les instruments H.534 n°1 et 2, LP CBS 1979, report CD Sony 1992
Charpentier, Messe de minuit à 4 voix, flûtes et violons pour Noël H.9, Te deum H.146, Noëls pour les instruments H.531 n°3 , LP & CD CBS, 1982
Charpentier, Vêpres solennelles (H.540, H.190, H.50, H.149, H.52, H.150, H.51, H.161, H.191, H. 65, H.77), 2 CD CBS Sony 1987
Charpentier, Messe à quatre chœurs H.4, CD Erato MusiFrance, 1991
Charpentier, Magnificat à 8 voix et 8 instruments H.74 - Nisi Dominus H.150 - Ave Maris stella H.67, H.513 (extraits), CD K617 1992
↑ a et bJean Talabot/AFP, « Mort du chef d'orchestre Jean-Claude Malgoire, maître du baroque », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
↑ abcd et e« Malgoire (Jean-Claude) », dans Dictionnaire des Musiciens : les Interprètes, Paris, Encyclopaedia Universalis, coll. « Les Dictionnaires d'Universalis », (ISBN9782852295582), p. 848 et ss.
↑« Jean-Claude Malgoire, excavateur de musique ancienne », RTBF Culture, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Michael Kennedy, Tim Rutherford-Johnson et Joyce Kennedy, The Oxford Dictionary of Music, OUP Oxford, , 976 p. (ISBN978-0-19-957854-2, lire en ligne), p. 526.
↑(de) Musik in Geschichte und Gegenwart, Personenteil, Kassel/Stuttgart, Bärenreiter/Metzler, 1999-2007, article "Malgoire, jean-Claude"
↑Encyclopaedia universalis France, Universalia : les événements, les hommes, les problèmes en 2006, Encyclopaedia Universalis France, (lire en ligne), p. 395.
↑ a et bVirginie Schaefer-Kasriel, Jean-Claude Malgoire : 50 ans de musiques et d'aventure, Symétrie, , 284 p. (ISBN978-2-914373-18-0, lire en ligne), p. 54.
↑Anne Bongrain, Marc-Mathieu Münch, Patrick Barbier et Marie-Hélène Coudroy-Saghaï, Berlioz, encore et pour toujours : actes du cycle Hector Berlioz, Arras 2015, Paris, BoD - Books on Demand, , 214 p. (ISBN978-2-8106-2860-5, lire en ligne), p. 212.
↑Virginie Schaefer-Kasriel, Jean-Claude Malgoire : 50 ans de musiques et d'aventure, Symétrie, , 284 p. (ISBN978-2-914373-18-0, lire en ligne), p. 188.
↑Jean-Marc Petit, « Jean-Claude Malgoire, «passeur» de musiques, est mort », La Voix du Nord, (lire en ligne).
↑ a et bVirginie Schaefer-Kasriel, Jean-Claude Malgoire, 50 ans de musique et d'aventures, Lyon, Symétrie, p. 128
↑Virginie Schaefer-Kasriel, Jean-Claude Malgoire, 50 ans de musique et d'aventures, Lyon, Symétrie, , p. 127
↑Virginie Schaefer-Kasriel, Jean-Claude Malgoire, 50 ans de musique et d'aventures, Lyon, Symétrie, , p. 265