La chronologie de l'Histoire de la Wallonie donne des clés pour mieux comprendre l'histoire de la Wallonie, l'histoire des peuples qui ont vécu ou vivent dans l'actuelle Wallonie.
Préhistoire
Environ 125 000 ans avant Jésus-Christ, présence de néandertaliens à Sclayn.
Entre 50 000 et 35 000 ans avant Jésus-Christ, présence de néandertaliens à Awirs. Environ 36 000 ans avant Jésus-Christ, présence de néandertaliens à Spy, durant la période de transition entre le Paléolithique moyen et supérieur
Entre 5 400 et 4 800 ans avant Jésus-Christ, arrivée, en Hesbaye liégeoise, de groupes appartenant à la civilisation rubanée et introduction de l'agriculture.
Du Néolithique moyen (4300 ans av. notre ère) au Néolithique final (2200 ans av. notre ère), activité d’extraction et de taille du silex à Spiennes.
Venant de la moyenne vallée du Rhin et de la rive droite au nord du Main, les Belges arrivent dans la région vers -600. Ils y supplantent des Gaulois[1]. D'après César, la Gaule belgique comprenait une région habitée par les peuples qu'il qualifie de Germains cisrhénans (en latin : Germani cisrhenani), à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes.
En -54, soulèvement de plusieurs tribus belges (Atuatuques, Nerviens) et des Éburons commandés par Ambiorix.
En automne -54, bataille d'Aduatuca, (sans doute dans la vallée du Geer entre les actuelles Tongres et Liège). Victoire des Éburons sur les Romains. Cette défaite est le plus important revers subi par les Romains à l'occasion de la guerre des Gaules.
En 89, formation de la province de Germanie inférieure comprenant la Civitas Tungrorum qui auparavant faisait partie de la Gaule belgique. Cette province fait partie du diocèse des Gaules lui-même faisant partie de la préfecture des Gaules.
Au IIIe siècle, Tournai, chef-lieu du territoire des Ménapiens, est évangélisée par saint Piat.
Au IVe siècle, création du diocèse de Tongres sur base de la Civitas Tungrorum.
Moyen Âge
En 407, Tournai est pillée par les Vandales, puis conquise par les Francs.
En 466, naissance de Clovis Ier, roi des Francs saliens de Tournai.
En 481, Childéric Ier, roi des Francs saliens, est inhumé à Tournai.
En 511, le royaume de Clovis est partagé entre ses fils. Le territoire wallon est inclus dans le royaume d'Austrasie.
En 881 Rédaction de la Séquence de Sainte Eulalie premier texte de la littérature française imprégné de traces de picard, wallon et champenois indiquant sans doute une scripta commune à ces trois régions dialectales où la Wallonie est chaque fois présente
En 980, l'empereur germanique Otton II accorde des pouvoirs séculiers à l'évêque Notger qui devient le premier prince-évêque. Ce domaine va progressivement s'accroître, s'émanciper de l’Empire et devenir un État indépendant, la Principauté de Liège, État qui ne recouvrira jamais, en son maximum d’extension, qu’un tiers environ du diocèse proprement dit.
Au Xe siècle, Liège, surnommée l'Athènes du Nord, devient la capitale d'une puissante principauté épiscopale, grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon. La ville devient un des principaux centres intellectuels d'Europe occidentale. Ses écoles sont célèbres jusqu'au XIIe siècle, de nombreux étudiants brillants, originaires de diverses contrées, y sont formés[2]. Sept collégiales s'élèvent alors dans la ville, en plus de la cathédrale, où est enterré saint Lambert. Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Tous ces bâtiments religieux forment comme une couronne d'églises autour de la cathédrale, épicentre religieux et politique du diocèse, cœur de la cité de saint Lambert.
En 1185, début des travaux de la nouvelle cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège. Avec ses deux chœurs, ses deux transepts, ses trois nefs, le circuit de ses chapelles absidales et collatérales, son cloître et ses annexes, et sa flèche de 135 mètres, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert sera le plus grand vaisseau du monde occidental au Moyen Âge.
Années 1460, Guerres de Liège, rébellions de la Principauté de Liège contre la politique expansionniste du duché de Bourgogne. Le , Charles le Téméraire brûle Dinant[3]. Il espère ainsi étouffer les velléités d'indépendance de la principauté de Liège, dont le contrôle est indispensable à l'unification des Pays-Bas bourguignons. Par le traité d'Oleye, les Liégeois reconnaissent le duc de Bourgogne comme « avoué héréditaire de Liège »[3]. Ce qui n'était qu'un protectorat devient, de fait, une véritable seigneurie bourguignonne étendue sur Liège et tous les territoires de la principauté.
, malgré l'attaque surprise des six cents Franchimontois, Charles le Téméraire prend la ville de Liège révoltée et — en présence de Louis XI, probable instigateur de la révolte — la livre au pillage et au feu, avant de la faire raser[4].
Entre 1567 et 1568, répression des protestants dans le Hainaut, par les troupes du duc d'Albe. Exécution du réformateur montois, Guy de Brès. Immigration massive vers l'Angleterre et l'Allemagne. Création de colonies wallonnes à Francfort et Wesel. Insurrection des Pays-Bas. Victoire espagnole à la bataille de Jodoigne en 1568.
En 1572, prise de la cité de Mons par les troupes des États-Généraux, sous le commandement de Louis de Nassau, suivie de sa reconquête par les tercios espagnols. Nouvelle vague de répression.
En 1612 (les jésuites) et 1616 scission des provinces des ordres religieux dans les Pays-Bas espagnols. Les capucins lèvent des cartes où la province wallonne est expressément nommée Wallonia (en latin).
En 1622, publication du premier texte daté et conservé en original de la littérature en langue wallonne le Sonèt lîdjwès â minisse du frère Hubert Ora, ou d’Heure, Mineur de Liège[5].
24 mai 1626, le tournaisien, Pierre Minuit, achète l’île de Manhattan aux Amérindiens.
Entre 1667 et 1748, les Guerres de Louis XIV et la Guerre de succession d'Autriche visent à repousser au nord les frontières de la France au détriment des territoires contrôlés par les Habsbourg. Fixation des limites contemporaines du territoire wallon.
Entre 1810 et 1880, la Wallonie est la deuxième puissance industrielle au monde, derrière le Royaume-Uni. Création de grandes sociétés familiales qui finiront par fusionner au sein de Cockerill-Sambre.
En 1847 le pouvoir financier sur la Wallonie se concentre à Bruxelles : «L'enthousiasme, l'avidité technique et la hâte du moment entraînent les entrepreneurs au gigantisme, ce qui les amène à prendre des risques démesurés. Crises de la production et crises du crédit vont se succéder. Le système bancaire domine dès lors l'industrie en prenant des participations financières dans les entreprises, principalement par la création de sociétés anonymes. La décision économique échappe ainsi à l'espace wallon pour s'installer à Bruxelles, devenu centre financier lors de la mise en place du pouvoir politique belge en 1830. En 1847 tout est joué. Bruxelles structure et domine l'espace belge[6]. »
Du au , grève générale pour l'obtention du suffrage universel masculin voté le 18 avril au Parlement et tempéré par le vote plural au lendemain de la fusillade de Mons.
En 1905 : Exposition universelle de Liège et 75e anniversaire de la Belgique : prenant prétexte de cet « événement double », des militants mettent dur pied du 30 septembre au 2 octobre le « premier Congrès national wallon [...] présidé par Julien Delaite [...] C'est le premier grand événement fondateur du mouvement wallon[7]. »
Un Congrès wallon réuni à Liège vote cette résolution finale soutenue par Jules Desirée : le Congrès « – toutes réserves faites au sujet des formes à donner à l’idée séparatiste ; – émet le vœu de voir la Wallonie séparée de la Flandre en vue de l’extension de son indépendance vis-à-vis du pouvoir central et de la libre expansion de son activité propre ; – désigne aux fins d’étudier la question une Commission, à raison d’un membre par quarante mille habitants[8] »
Août 1912 : la Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre de Jules Destrée est publiée dans plusieurs journaux wallons de Liège et Charleroi.
Août 1914. L'armée impériale allemande passe par les armes des milliers de civils dans plusieurs régions de Wallonie. Les massacres les plus importants ont lieu à Sambreville, Dinant et dans la Gaume (Latour et Ethe notamment).
: le Congrès des communistes wallons réunis à Liège stigmatise la politique de neutralité suivie par le Gouvernement belge et l'échange de lettres diplomatiques avec l'Allemagne du comportant l'accord de Hitler de respecter la neutralité belge de « politique de trahison », termes qui sont d'ailleurs aussi ceux adoptés par la Concentration wallonne[9].
: Congrès des Socialistes wallons à Charleroi. L'assemblée en commissionne le Projet Truffaut-Dehousse visant à instaurer le fédéralisme[10]
: la Chambre belge refuse de prendre en considération le projet de fédéralisme dit Truffaut-Dehousse, par 111 voix contre 62 et 4 abstentions : la majorité des députés wallons (socialistes et communistes), ont au contraire pris en considération la proposition[10].
: Fusillade de Grâce-Berleur. Elle suscite le projet de former un Gouvernement wallon séparatiste qui ne sera jamais concrétisé, notamment parce que l'on assiste le surlendemain à « la décision d'effacement du roi au profit du prince royal Baudouin[11]. »
: Vote relatif à la séparation des institutions régionales en Flandre et en Wallonie.
Première réunion du Conseil régional wallon à compétences législatives souveraines (ancêtre du Parlement de Wallonie) à l'Hampton's Hotel (Sofitel, à l'époque) à Wépion sous la présidence de Georges Glineur.
En 1984 : Fermeture du Roton, dernier charbonnage wallon en activité.
En 1986 (décembre) : Namur est consacrée capitale de la Wallonie.
En 1991 (septembre) : Réunion anticonstitutionnelle du Parlement wallon
: premières élections directes des parlementaires wallons. L'assemblée wallonne a été composée au auparavant des parlementaires fédéraux élus en Wallonie.
: dans l'ensemble de la Wallonie, tous les meetings socialistes à l'occasion de la fête du travail sont perturbés par les enseignants en grève.
En 2015 : La Région wallonne se dénomme officiellement Wallonie depuis septembre.
Pierre-Yves Jeholet et Jean-Luc Crucke (députés MR) relancent l'idée d'une Belgique à quatre Régions ce qui aurait pour effet de faire de la Communauté française une « coquille vide » [13].
Le Parlement de Wallonie vote une résolution demandant au gouvernement wallon de ne pas accorder les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral belge pour ratifier le CETA traité de libre-échange avec le Canada.
Le Parlement de Wallonie met son veto à la signature du CETA par la Belgique [14].
Le Parlement donne son accord à la signature du traité[15]. Le Premier ministre belge Charles Michel a mis en évidence devant le Parlement fédéral que le texte lui-même n'avait pas été modifié. Ce n'est pas l'avis de Florian Couveinhes Matsumoto, Maître de conférences en droit public[16]dans la Revue générale de droit international public où il signe en 2017,n° 121 pp.69-85, un article intitulé « L'Épopée de la Wallonie et la signature de l'aecg/ceta » : [3], consulté le 6 mai 2024.
Le Ministre-Président wallon Paul Magnette signe avec 40 universitaires d'Europe et d'Amérique du Nord une Déclaration de Namur qui « vise à changer la manière dont l'UE négocie les traités commerciaux [17].» Pour le JT de la RTBF du 21 décembre, effectuant une revue des événements de l'année, cette affaire du CETA « a marqué l'histoire politique wallonne [18]».
Sur la base d'une analyse réalisée par un échevin cdH d'Olne, le journal Le Vif révèle l'affaire Publifin : plusieurs mandataires politiques appartenant au PS, au MR et au CdH perçoivent d'importants jetons de présence pour des responsabilités au sein de comités consultatifs de l'intercommunalePublifin, aux réunions desquelles ils ne participent pas ou peu [19].
Benoît Lutgen met en cause la coalition gouvernementale au pouvoir à Namur ainsi que dans les autres entités fédérées à Bruxelles et en Wallonie.
En 2021 se produisent comme dans une grande partie de l'Europe des inondations catastrophiques. C'est surtout la Wallonie qui est touchée. Toutes les provinces de Wallonie sont atteintes et surtout la région de Verviers où l'on compte de nombreux morts et des dégâts très importants.
En 2023, un projet de franchisation de l'ensemble des magasins Delhaize est en cours d'exécution, ce qui induit un important conflit social[20].
Notes et références
↑Georges-Henri Dumont, Histoire de la Belgique, des origines à 1830, Le Cri, Bruxelles, 2005, p. 11
Bruno Demoulin (dir.) et Jean-Louis Kupper (dir.), Histoire de la Wallonie : De la préhistoire au XXIe siècle, Toulouse, Éditions Privat, coll. « Histoire des territoires de France et d'Europe », , 431 p. (ISBN2-7089-4779-6)
Philippe Destatte, L'Identité wallonne : Essai sur l'affirmation politique de la Wallonie (XIX-XXèmes siècles), Charleroi, Institut Jules Destrée, coll. « Notre Histoire » (no 7), , 480 p.