Chantal Delsol est issue d'une famille originaire de Montignac, en Dordogne, de la droite catholique et la fille du biologiste Michel Delsol[1],[2]. Cette admiratrice du dissident tchèque Jan Patočka se définit elle-même comme une « anticommuniste primaire » depuis toujours[3]. Son père, catholique traditionaliste et maurrassien convaincu, est le fondateur du cercle Charles-Péguy, d'inspiration national-catholique[4]. Elle est la sœur de Jean-Philippe Delsol, avocat.
Chantal Delsol a été l'élève du philosophe et sociologue libéral-conservateur Julien Freund, disciple de Max Weber, sous la direction duquel elle soutiendra sa thèse en 1982.
Hostile à Mai 1968, elle a milité, en réaction, au sein du Mouvement autonome des étudiants lyonnais (Madel). Elle a utilisé le pseudonyme « Chantal Carlat »[5].
Docteur ès lettres (1982)[6], elle est actuellement professeur à l'université de Marne-la-Vallée, où elle dirige le Centre d'études européennes, devenu Institut Hannah Arendt, qu'elle a fondé en 1993. Son enseignement couvre « le champ de la philosophie pratique, éthico-politique, explorée et jugée en son fondement et en son histoire, notamment dans la modernité tardive. Elle prend plus particulièrement pour objets les relations internationales et la géopolitique européenne. Elle anime, dans ces domaines, des échanges suivis avec, d'une part, l'Europe centrale et orientale, et d'autre part, l'Amérique du Sud ».
Chantal Delsol se définit comme « libérale-conservatrice »[7], et par les médias comme « non-conformiste de droite », « européenne convaincue », « intellectuelle de droite […] appelée à jouer un rôle significatif dans l'entreprise de renouvellement philosophique à l'œuvre au sein du camp conservateur »[3]. En 1998, lors de l'élection de Charles Millon aux élections régionales grâce aux voix du Front national, comme lorsqu'il fonde l'éphémère parti La Droite, elle joue un rôle important dans sa décision d'accepter les voix du parti d'extrême droite[2].
Depuis 2011, elle est également rédactrice sur le site d'information Atlantico[8].
En 2016, elle cofonde l'École professorale de Paris, établissement privé de formation des enseignants[9],[10]. En , elle intègre le comité éditorial du magazine conservateurL'Incorrect[11].
Pensée
Après sa thèse consacrée à la philosophie politique de l'Antiquité, Chantal Delsol a fait de l'histoire des idées politiques sa spécialité d'enseignement et de recherche. Disciple et spécialiste de la pensée de Julien Freund[1],[12], elle étudie, à partir de la pensée chrétienne, de valeurs catholiques et du personnalisme, la notion de singularité.
Positions politiques
Opposée au PACS, elle juge au moment de sa création qu'il s'agit d'une « régression » dont le résultat sera d'« accroître le nombre d'enfants abandonnés ou privés de père »[2]. Liée aux mouvements antiavortement, elle parraine en 1991 la Journée internationale pour la vie[2].
En 2018, elle est à l'initiative de la Fondation du Pont-Neuf, avec notamment Frédéric Rouvillois. Mediapart indique que la fondation a été de toutes les initiatives pour aider à l’union de l’extrême droite et de la droite dure[13].
Elle signe plusieurs tribunes et pétitions contre l’autodétermination des personnes trans en 2021 et 2022, et est soupçonnée de conflit d'intérêts dans la remise de la bourse Marcelle-Blum à l'Observatoire de la petite sirène en 2023[14].
Œuvres
Essais
Essai sur le pouvoir occidental : démocratie et despotisme dans l'Antiquité, Paris, PUF, 1985.
La République. Une question française, Paris, PUF, 2002.
Traduit en hongrois. Cet ouvrage a été couronné du Prix Louis Liard 2003 décerné par l’Académie française dans la catégorie des prix traitant d'une question de philosophie, ou d'histoire de la philosophie, ou d'éducation.
Mythes et symboles politiques en Europe centrale (dir. avec Michel Masłowski, Joanna Nowicki), Paris, PUF, 2002.
↑ abc et dRenaud Dely, « Enquête sur «la droite» (2). Chez les Millon, l'esprit de belle-famille. C'est le clan de madame qui a les idées et monsieur qui les expose », Libération, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAlexandra Laignel-Lavastine, « « Chantal Delsol, penseuse à réaction » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )