En 1779, tout en devenant un brillant écuyer, il décroche le deuxième prix de peinture, puis en 1782, le premier prix sur le thème de la Parabole de l'Enfant prodigue ; il part à Rome dans la foulée.
Il se décide à peindre des cavaliers sur leurs montures en dessinant directement sur le motif, visitant les chevaux des haras romains. Son père lui rend visite en compagnie du graveur Jean-Michel Moreau.
En 1787, Carle épouse la fille de ce dernier. Leur fils, Horace Vernet, deviendra son élève et collaborateur. Carle Vernet est reçu membre de l'Académie en 1788 et s'installe avec sa famille dans un atelier au Louvre ; son père décède l'année suivante[3].
Durant la Révolution, il adopte un profil plutôt conservateur. Capitaine dans la Garde nationale, il est blessé lors de la journée du 10 août 1792, mais il semble que ce soit en quittant son atelier du Louvre avec son épouse et ses deux enfants plutôt qu'en attaquant le Palais des Tuileries[3]. Il a une sœur, Marguerite Émilie Vernet, épouse de Jean-François-Thérèse Chalgrin, un émigré ; elle est compromise en 1794, et condamnée à mort. Carle Vernet demanda en vain au peintre Jacques-Louis David d'intercéder pour sa libération, ce qu'il ne fera pas (ou ne pourra pas faire). Marguerite Émilie Vernet est guillotinée cette année-là. Carle Vernet en tiendra David responsable.
Vernet inaugura, avec Gros, une nouvelle forme de peinture militaire, et il excella dans les scènes de chasses, les petits métiers de Paris et les scènes populaires. Il reste pour une grande part le peintre passionné du cheval dont il avait une profonde connaissance.
Lorsque, visitant le Salon de 1808, Napoléon Ier eut admiré Le Matin d’Austerlitz, réputée être sa meilleure toile, il lui remit la Légion d'honneur. Les deux hommes se connaissaient déjà bien, puisque Carle Vernet avait accompagné Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, pendant la campagne de Marengo. L’impératrice Joséphine lui dit : « Il est des hommes qui trainent un nom ; vous, Monsieur Vernet, vous portez le vôtre ».
Sur le tard, son succès semble moindre. Lors du Salon de 1831, le critique Auguste Jal déplore « les travaux d'Horace, les succès de sa petite fille dans les salons de Rome sont tout ce qui occupe [Carle Vernet]. La peinture ne lui plus guère permise… au salon… deux réminiscences… on retrouve là… une pauvreté d’effet qu’il ne faut pas trop reprocher à… un octogénaire[4] ».
Les collectionneurs militaires Raoul et Jean Brunon, créateurs du musée de l’Armée au château de l'Empéri à Salon-de-Provence, lui rendirent hommage en 1959 en mettant en lumière certaines de ses planches représentant des soldats des régiments de l'Empire dans un livre : La Grande Armée de 1812.
Des rues portent son nom à Bordeaux, Sèvres, Rueil-Malmaison, Pessac, Saint-Médard-en-Jalles et Villenave-d'Ornon[9]. Dans le 8e arrondissement de Paris, la rue Vernet rend hommage à sa famille.
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Dessinateur
Vernet produit de nombreux dessins, des caricatures, des esquisses destinées à des ouvrages illustrés de gravures au pointillé, et des dessins lithographiques. Cette production est très abondante et donna lieu à de nombreuses reproductions ou reprises, entre autres par Théodore Géricault.
L’Anglomane (un muscadin à cheval dirigé vers la gauche), gouache, gravée par Louis Darcis, éditée en 1797.
Série des « Petits métiers de Paris » : Le Marchand de paniers, La Bouquetière, etc., édités en 1825 sous le titre Cris de Paris, en un album lithographiée chez Delpech.
Collections publiques
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↑ a et bCharles Blanc, Les trois Vernet : Joseph, Carle, Horace, éd. H. Laurens, Paris, 1898, pp. 52-63.
↑Salon de 1831. Ébauches critiques, Paris, Dénain, 1831 ; les deux toiles citées sont : Un retour de chasse et Une vue d'un four à plâtre de Montmartre.
↑Voir l'article Société de la Goguette dans Les Sociétés badines, bachiques, chantantes et littéraires : leur histoire et leurs travaux, ouvrage posthume d’Arthur Dinaux revu et classé par Pierre Gustave Brunet, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1867, p. 383-385.
↑« Les Incroyables de Carle Vernet : l’image comique et son contexte », par Sibylle Menal, in: Théorie, notions, catégories : Le rire : formes et fonctions du comique, colloque en ligne, 27 avril 2017, sur Fabula.
↑Un siècle de paysages, le choix d'un amateur catalogue de l'exposition au Musée des beaux-arts de Lyon, éd. Hazan, Paris, 2010, Musée des beaux-arts de Lyon, 168 p., 145 ill. (ISBN978-2-75410-496-8)
Annexes
Bibliographie
Auguste Jal, « Carle Vernet », L'Artiste, 1831, p. 186.
Paul Colin, Catalogue analytique de l'œuvre de Carle Vernet, Paris, 1923.
Marie-Laure de Contenson-Hallopeau, « Un chef d’œuvre de Carle Vernet au Musée Bargoin », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, no 666, juillet 1980, p. 161-164, ill.
Charles Blanc, Henry Jouin, Les trois Vernet : Joseph, Carle, Horace, éd. H. Laurens, Paris, 1898 — en ligne.