Beaumont est un village d'un peu plus de 2 500 habitants, situé en Haute-Savoie, dans le Genevois savoyard.
Il se trouve au pied du Salève, une montagne des Préalpes dont le point culminant (le Grand Piton : 1 357 mètres) est sur le territoire de la commune.
La commune est composée de trois anciennes communes : Beaumont, Jussy et Le Châble[1]. La commune est organisée en deux parties distinctes :
le « Haut », situé sur les premières pentes du Salève, et qui correspond au chef-lieu de Beaumont, avec l'église et le cimetière, et tous les hameaux et lieux-dits environnants (Jussy, le Fond de Beaumont, les Travers, Chez Marmoux, etc.) ;
le « Bas », situé vraiment au pied du Salève, constitué du hameau Le Châble, qui est plus étendu et plus peuplé que le chef-lieu proprement dit. On y trouve l'école primaire (le groupe scolaire Beaupré), la mairie de Beaumont, la Poste, la presse la pharmacie, des aires de jeux, les petits commerces (boulangerie, Petit Casino, banque, coiffeurs, boucherie, etc.). Le Châble est partagé en trois quartiers : le Grand Châble (le cœur du village, et même de la commune tout entière), les Eplanes (quartier plutôt résidentiel, où l'on trouve notamment un complexe sportif (foot/tennis)), et le Martinet, qui englobe seulement la zone d'activité Juge-Guerin.
Au , Beaumont est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle appartient à l'unité urbaine de Beaumont[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[3],[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[4]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (43,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (44,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (37,5 %), prairies (26,2 %), zones urbanisées (14,3 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %), terres arables (7,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
En 1793, alors que le duché de Savoie est occupé par les troupes révolutionnaires françaises, la commune porte le nom de Beaumont-Jussy-Châble, à la suite du regroupement des trois communes[1]. Le village du Châble accueille le chef-lieu communal à la suite du décret du (J.O. du )[1].
Une église placée sous le vocable du martyr Étienne aurait été édifiée vers la fin du IVe siècle-début du Ve siècle[9].
La première mention de la commune remonte à 1232 et fait mention de l’existence d’un « Castel » qui aurait été construit à cette époque.
Vers le XIIIe siècle, la seigneurie de Beaumont avait été inféodée à la famille de Menthon par le comte de Genève. Le château de Beaumont a appartenu aux seigneurs de Menthon jusqu'en 1792, bien que ruiné par les bernois, venus secourir les protestants genevois, en 1590[10].
Le début du XIIe siècle voit la fondation de la chartreuse de Pomier. Quoiqu’étant située sur la commune voisine de Présilly, sa présence aura une importance certaine dans la vie de notre commune. Cette chartreuse était propriétaire sur Beaumont de deux domaines sur la montagne du Salève, celui de la Tuile[11] et celui du Petit Pomier, ainsi que des moulins de Cutafort.
Les chartreux de Pomier fondèrent la colonie du Châble et y établirent la grande route de Cruseilles à Genève.
Au XIXe siècle, développement des fromageries Girod.
À la suite du traité de Vienne de 1815, la commune est coupée en deux par la ligne de douane, Beaumont étant en zone franche, Jussy et Le Châble en territoire douanier.
Une bonneterie fut créée en 1880 dans le hameau du Châble par Léon Tapponnier. Elle va connaître une belle prospérité, avec plus de 100 ouvrières, avant de décliner dans les années 1930[12].
La bonneterie sera remplacée en 1939 par la Société Alsacienne d’Aluminium fondée par le bâlois Frédéric Meyer[13].
En , un avion biplace suisse se dirigeant vers Marseille fait un atterrissage forcé dans un pré à cause d'une panne moteur[14].
La population a considérablement augmenté entre 1962 et aujourd’hui pour passer de près de 700 à plus de 3 000 habitants. Cette augmentation de la population s’est accompagnée d’une importante évolution du paysage du village : de nombreuses constructions collectives ont été réalisées afin de répondre aux besoins de logements tandis que les nouvelles routes ont permis à ceux-ci d’accéder plus facilement aux centres urbains du Genevois et du Léman, situés à moins de 20 minutes en voiture.
Ses habitants sont appelés les Beaumontaises et les Beaumontais[1].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2022, la commune comptait 3 081 habitants[Note 3], en évolution de +9,8 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La commune de Beaumont compte entre autres choses :
l'église Saint-Étienne construite dans un style roman, entièrement rénovée, pourvue de l'un des orgues les plus récents du Genevois. Selon la monographie d'André Folliet, l'église primitive aurait été édifiée vers la fin du IVe siècle-début du Ve siècle[9] ;
Tour des Pitons, dite tour Bastian, érigée vers 1820 par Claude-François Bastian[28], construite sur le point culminant du Salève (1379 m)
« la Thuile », vieille bâtisse et ancien ferme-auberge, chargé d’histoire et situé à 1161 m, offrant une vue à 180° sur le Genevois[29]
Oratoire Notre Dame de l’Espérance, dédié à la Vierge et édifié en 1985 sur le chemin de la Thuile[30]
la cloche du Châble[31], Lors de la destruction de la chapelle Notre-Dame du Châble, cette « relique » du lieu de culte fut conservé par la commune. Elle a été installée en 2016 sur un petit portique dans l’esprit des carillons « Ars Sonora » près de l’emplacement du sanctuaire disparu
André Folliet, Histoire de la commune de Beaumont, imprimerie Dubouloz,
André Folliet, Monographie de la commune de Beaumont : Première partie, la paroisse et la seigneurie de Beaumont sous la féodalité et les communautés de Beaumont, Jussy & le Chable jusqu'en 1792, t. XIII, Mémoires et Documents, Académie chablaisienne, , 233 p.
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0).
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 15
↑Dominique Ernst, « Dans les années 1920, trois crashs d’avions allemands dans le Genevois et le Pays de Gex », L'Essor savoyard, , p. 24 (lire en ligne).