Vers se situe dans le Genevois, à une altitude comprise entre 530 et 820 mètres environ, sur le versant nord de la montagne de Sion, à 9 kilomètres de Saint-Julien-en-Genevois, au nord, et à 25 kilomètres d'Annecy, au sud. À l'ouest, on trouve Valleiry, Vulbens, et plus loin Bellegarde et le Jura tandis qu'à l'est, le Salève barre l'horizon.
Vers s'étend sur deux hameaux : Bellossy et Maisonneuve où se trouve la mairie.
Au , Vers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1].
Elle est située hors unité urbaine[2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[3],[4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (83,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (39,9 %), terres arables (27,4 %), forêts (11,5 %), zones urbanisées (11,2 %), zones agricoles hétérogènes (10 %)[5].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Le nom de la commun est mentionné pour la première fois sous la forme "Cura de Ver", vers 1344[6].
Ni le site d'Henry Suter ou encore le chanoine Gros n'avancent d'hypothèses. Selon Charles Marteaux (1861-1956) de l'Académie florimontane le nom pourrait provenir d'un nom d'homme, Vernus[7]. Une autre hypothèse pourrait que la commune doit son nom à un arbre : l'aulne qui se dit en occitanverno.
En 1958, un forage de prospection pétrolière a été effectué par la Société Alsacienne des Carburants sur le secteur de Bellossy sur les pentes du Mont Sion. Cette recherche a permis de localiser une zone imprégnée de pétrole mais jugée en quantité insuffisante pour justifier une exploitation. Le gigantesque trou deviendra pour la commune une décharge à ordures[9].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[11].
En 2022, la commune comptait 962 habitants[Note 2], en évolution de +14,93 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église de Vers, placée sous le patronage de la Nativité de Marie, est de style néo-gothique avec son clocher à bulbe assez rare dans le Pays du Vuache. Une église primitive est mentionnée au XIIIe siècle. L'édifice contemporain est attribué à Jean-Louis Ruphy (ca 1838); le clocher à bulbe est attribué en 1867 à un autre Ruphy : la date oriente son auteur vers Camille Ruphy.
La chapelle Notre-Dame-des-Voyageurs, sur le haut du village, dont la première pierre fut bénite le . Le curé Claudius Fournier, né en 1895, exerça à Vers de 1929 à 1961. Pendant la dernière guerre, il aida des juifs et des résistants à passer la frontière franco-suisse. Il s’était créé un réseau d’amitiés qui se révéla utile. Souvent les juifs arrivaient en taxi. À l’entrée du village, Lise Tremblet les orientait dans la bonne direction. L’abbé les hébergeait chez lui ou chez Marguerite Lachat. Ils passaient à Chancy, Soral, à Annemasse chez le chanoine Jacquet, à travers l’exploitation des Verdonnet ou à Ville-la-Grand chez le père Favre. En 1944, l’abbé sauva le village des flammes quand les nazis s’avançaient. Il décida de construire ce sanctuaire à la suite d’un vœu. La statue fut réalisée par Lucien Gracien, sculpteur à Lyon et inaugurée le en présence du chanoine Duval, de Chênex, vicaire général. Elle représente la Vierge portant l’Enfant Jésus sous son manteau et tenant une étoile. Chaque premier dimanche d’août, un pèlerinage s'y déroule.
La pierre à cupules, située sur le Mont (sur les hauteurs du village).
Vers dans la littérature
Dans le poème d’Aragon, Le Conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[14], les lignes 73 Vers Pré-en-Paille ou Trinquetaille et 74 Vers Venouze ou vers Venizy peuvent donner lieu à plusieurs interprétations.
Dans la ligne 74, il semble normal de privilégier la lecture de Vers comme une préposition.
En revanche, en l'absence de ponctuation et de répétition de vers avant Trinquetaille, il faut probablement lire la ligne 73 comme une succession de trois noms de villages : Vers, Pré-en-Paille, Trinquetaille.
Vers peut alors faire référence à quatre lieux au choix :
D'or à la croix de sinople chargée de trois épis de blé du champ, posés en barre et rangés en pal.
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN2-7171-0200-0), p. 461-482 « Le canton de Saint-Julien », p. 523 « Vers ».
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Henry Suter, « Vers », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 15
↑Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN2-232-12242-5), p. 373-375