Stèle funéraire est composée en mars 1950[1]. Écrite l'année de la mort de Charles Koechlin, « dans la douceur de sa résidence méridionale du Canadel[2] », c'est l'une de ses dernières compositions[2].
Dans Stèle funéraire, Koechlin explore le timbre de l'instrument : le flûtiste joue d'abord la flûte en sol (flûte alto), puis la petite flûte (piccolo), puis la grande flûte, avant de revenir à la flûte en sol[3].
Pour Robert Orledge, c'est « une monodie pratiquement atonale, peut-être la plus profonde, la plus intimement émotionnelle jamais écrite par Koechlin[2] ». La pièce, « remarquable » pour le musicologue, « repose presque entièrement sur ses six premières noteschromatiques et leur inversion[2] ».
La partition commence « par une musique sinueuse, faite de notes rapprochées sur la flûte alto[2] ». Au cours du morceau, les seuls véritables sauts mélodiques ne se produisent que lorsqu'un autre membre de la famille des flûtes prend le relais. Orledge relève que « les lentes ondulations chromatiques, qui parcourent toute l'étendue des registres de la famille des flûtes, créent un sentiment de chagrin presque oppressant[2] ». Et de conclure : « La pièce se déploie si naturellement, avec une telle ampleur, qu'on ne remarque pas l'extrême ingéniosité de sa construction : en effet, le matériau musical employé ne se répète jamais sur le même instrument ; quant aux points culminants, ils ne résultent que des fluctuations de hauteur des notes[2] ».
(de + fr + en) Robert Orledge, « Charles Koechlin : Un aperçu de sa vie et de son œuvre » : Musique de chambre, p. 76-91, SWR Music (SWR19047CD), 2017 .