Charles Koechlin« goûte fort peu le cinéma muet, lui reprochant la naïveté de ses intrigues, la dénaturation des grandes œuvres littéraires, la vulgarité ou l'érotisme accrocheur de son inspiration. Seuls les films de Charlie Chaplin trouvent alors grâce à ses yeux[1] ». Les débuts du cinéma parlant, et la découverte de L'Ange bleu font évoluer son opinion[2] : le musicien devient un cinéphile convaincu, ce dont témoigne la composition de la Seven Stars' Symphony, op. 132, en 1933[3].
Cette symphonie est suivie de plusieurs compositions qui témoignent de son admiration pour l'actrice Lilian Harvey : deux recueils intitulés L'Album de Lilian, op. 139 et 149[4], et Le Portrait de Daisy Hamilton op. 140 « dans un scénario qu'il a conçu pour elle, où la peur de la confrontation du rêve et de la réalité est explicite[5] ». Le « silence obstiné qui répond à l'envoi des manuscrits » laisse le compositeur « profondément meurtri[6] ». Cette déception « met un terme brutal à l'engouement de Koechlin et du septième art », dont les dernières manifestations sont les Danses pour Ginger op. 163 et l'Épitaphe de Jean Harlow, op. 164 en 1937[7].
La composition des cinq Danses pour Ginger témoigne d'une démarche originale : « Darius Milhaud rapporte ainsi que Charles Koechlin avait pris l'habitude de se rendre au cinéma avec un petit bloc-notes. Quand la musique ne lui plaisait pas, il la minutait et, rentré chez lui, composait aussitôt une pièce susceptible de la remplacer, à l'insu de tous, sans autre but que la satisfaction de l'esprit[8] ». La composition des Bandar-log op. 176 va occuper toute son activité à partir de 1937[9]. Les pièces sont achevées pour deux pianos par le musicologue Otfrid Nies[10], et publiée par les éditions Schott[11].
« Danse lente ». Soutenu et très lié (pour le piano II) ;
« Les Tourbillons ». Allegro agitato (ensemble) ;
« La Danse sous les étoiles » (d'après un épisode de Swing Time). Lento dolcissimo (ensemble) ;
Final : « Apothéose de la danse ». Moderato (ensemble).
La durée d'exécution de ces pièces ne dépasse pas 15 min[10]. La première interprétation de ces pièces a lieu le par le duo Yaara Tal et Andreas Groethuysen, à l'occasion des 50e Semaines musicales de Berlin[12]. La Danse lente avait cependant déjà été donnée, le sur les ondes de BBC Radio 3, par la pianiste Susan Bradshaw(en)[13].
Analyse
La danse des Tourbillons offre un moment musical « bitonal et chaotique » éblouissant[14].
L'Apothéose, selon Charles Koechlin« est plutôt une méditation tournée vers l'intérieur, et non une fanfare triomphalement bruyante. L'Apothéose de la danse ferait penser au concept imposé par Wagner au finale de la Symphonie no 7 de Beethoven ! C'est très différent chez Koechlin : le morceau final possède un caractère évolutif, c'est une Promenade et un épilogue contemplatif[15] ».
Bibliographie
Ouvrages généraux
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Monographies
Aude Caillet, Charles Koechlin : L'Art de la liberté, Anglet, Séguier, coll. « Carré Musique » (no 10), , 214 p. (ISBN2-84049-255-5).
(fr + en) Michel Fleury et Christoph Keller (piano), « Charles Koechlin : Musique pour piano », p. 2-11, Accord (465 781-2), 1993 .
(en + fr) Otfrid Nies et Yaara Tal et Andreas Groethuysen (piano), « Remarquable — La musique du français Charles Koechlin », p. 1-21, Sony (0896182106), 2001 .
Charles Koechlin : The music for 2 pianists (Œuvres pour piano à quatre mains et deux pianos) - Yaara Tal et Andreas Groethuysen (2001, Sony 0896182106) (OCLC164595568)