De haut en bas et de gauche à droite : vue panoramique de l'étang Blanc; hôtel de ville de Soustons ; bus du réseau Yégo dans le centre-ville de Soustons ; étang de Soustons.
Située dans la forêt des Landes et sur la Côte d'Argent, la ville bénéficie d'un cadre naturel privilégié avec 5 lacs et étangs et une plage océane longue de 6 kilomètres[1]. Soustons est surnommé l'isle verte.
La commune est notamment connue pour avoir été l'un des lieux de résidence de François Mitterrand, qui y possédait le domaine de Latche.
Le centre-ville se trouve sur les bords de l'étang de Soustons, tandis que la partie littorale de la commune appelée Soustons-Plage s'organise autour du lac marin de Port d'Albret, au sud de Vieux-Boucau-les-Bains et au nord de Seignosse.
Soustons dispose de deux plages surveillées en période estivale : l'une sur l'océan, l'autre sur le lac marin de Port d'Albret.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 340 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Soorts-Hossegor à 13 km à vol d'oiseau[7], est de 14,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 181,8 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
Typologie
Au , Soustons est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Soustons[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Soustons, dont elle est la commune-centre[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (67,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (74,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,1 %), terres arables (10,7 %), zones agricoles hétérogènes (8 %), zones urbanisées (6,8 %), eaux continentales[Note 3] (4,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,9 %), zones humides intérieures (0,4 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Lieudits et hameaux
23 quartiers composent la commune de Soustons[19] :
Landouar et le Pont de Labarthe ;
le Pey ;
Barrail ;
la Moliate ;
l’Étang ;
Campagnac ;
Dumas et Mourmaou ;
Costemale ;
la Vigne et Bergan ;
la Vigne et du Marché ;
la Vigne et Marchannaou ;
Mercade et Tres Barats (Tresbarats sur les cartes IGN) ;
Bitcherounbieil (Bitcherounbieilh sur les cartes IGN) ;
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par submersion marine. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1988, 1989, 1999, 2009 et 2020 et au titre des inondations par remontée de nappe en 2021[22],[20].
Soustons est exposée au risque de feu de forêt. Depuis le , les départements de la Gironde, des Landes et de Lot-et-Garonne disposent d’un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies. Ce règlement vise à mieux prévenir les incendies de forêt, à faciliter les interventions des services et à limiter les conséquences, que ce soit par le débroussaillement, la limitation de l’apport du feu ou la réglementation des activités en forêt. Il définit en particulier cinq niveaux de vigilance croissants auxquels sont associés différentes mesures[23],[24].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont un recul du trait de côte et de falaises et des tassements différentiels[25].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. Aucune partie du territoire de la commune n'est en aléa moyen ou fort (19,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 4 103 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, aucun n'est en aléa moyen ou fort, à comparer aux 17 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[26],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[20].
Le nom de la localité est mentionné Sanctus Petrus de Sostono sur le cartulaire de Dax[Note 4], puis Soston ou Souston à partir du XVIIe siècle.
Selon certaines sources, il s'agit d'un type toponymique basé sur le terme gascon sosta « pâturage », suivi du suffixe diminutif -on, utilisé en Béarn et Bigorre et peut-être bien transporté par les pasteurs transhumants de jadis[28].
Une étymologie anglaise du type *South Town n'est soutenue ni par les formes anciennes, ni par les spécialistes. En effet, le duché d'Aquitaine et ses élites parlaient la langue d’oc, tout comme le peuple, malgré la souveraineté du roi d'Angleterre — du mariage d'Aliénor à la bataille de Castillon (1453) — lui-même parlant une variante de l'ancien français au moins jusqu'au XVe siècle, tandis que l'élite anglaise et une partie de la classe moyenne ont parlé l'anglo-normand jusqu'au XIVe siècle. On trouve bien deux toponymes de formation tardive se référant à des bastides dédicacées directement à de hauts personnages anglais : Hastingues (d'après John Hastings), Libourne (ancienne Condate, d'après Roger de Leybourne) et la transposition du nom de la ville anglaise de Lincoln, altérée en Nicole[29],[30], mais aucune création toponymique, car les anglophones étaient trop peu nombreux et arrivés trop tardivement pour pouvoir influencer la langue locale et la toponymie.
Histoire
Dans son essai Aux origines de Soustons - Esquisse de l'histoire d'un village landais jusqu'à la Révolution, le professeur Pierre Traimond souligne l'influence des différentes invasions du premier millénaire en commençant par les Romains. L'auteur traite de la période qui va de l'invasion romaine à la fin de la domination anglaise en 1451, en mettant l'accent sur la pérennité des structures agraires, villae romaines, alleux francs, seigneuries-caveries de la coutume de 1300, même si cette chronologie est contestée.
Puis il étudie la période royale qui commence à Henri IV et voit les souverains essayer d'imposer la taille, puis la capitation, à des populations pauvres défendant leurs privilèges avec succès. Une dernière partie marque le tournant centralisateur de la Révolution à partir de la réunion des Etats Généraux et les cahiers de doléances, de la création du département des Landes, du gouvernement de la Terreur et du code civil qui modifie les conditions du métayage.
Lente à s'adapter aux plantes importées d'Amérique, haricots, tomates, pommes de terre, maïs, la population, pauvre, garde son caractère rural, en se nourrissant jusqu'en 1914 d'escauton, sorte de polenta de maïs, et de méture, pain traditionnel à base de farine de maïs[31].
Voici le portrait de la commune que rédige le curé Daugareil en 1888 [32]. :
"Sa population, d’après le recensement dernier, est de trois mille huit cent quarante-deux habitants,
tous catholiques. Il n’y a qu’une seule église, et son patron est saint Pierre, chef des Apôtres [...] Soustons possède une école toute neuve de garçons bâtie dans l’espoir d’y mettre des instituteurs congréganistes, mais les circonstances ont fait que les laïcs ont continué de faire l’école, et du reste on n’a pas eu à s’en plaindre jusqu’à présent. L’école des filles, construite comme celle des garçons, non loin du presbytère et près de la place de
la Course en 1857, fut confiée aux Filles de la Croix, en qualité d’institutrices communales, fonctions
qu’elles remplissaient déjà à ce titre depuis 1847 dans une maison louée par la commune [...] Pour les usages et les pratiques locales, les baptêmes sont tranquilles, les mariages occasionnent quelque amusement, pas toujours. Rien d’ailleurs de scandaleux pour la morale, que je sache. Et quant aux fêtes, elles ne sont que religieuses, sauf les séances aux cabarets, parfois trop longues, et la fête locale qui offre, comme partout, trop d’occasions aux excès, bruits mondains, divertissements et désordres de tout genre [...] Partout le peuple est porté à la superstition, mais plus il est religieux et éclairé de la divine lumière, plus il se défait de la défroque païenne. Ici on parle de hitillaires ( ailleurs sorcières) ; on les craint un peu, on en redoute plus la réputation."
L'essor économique de la ville est lié à l'exploitation du chêne-liège, appelé aussi corsier, qui trouve sur la côte méridionale des Landes des sites favorables, où il se reproduit spontanément. Dès le milieu du XIXème siècle, des petits ateliers artisanaux apparaissent, à Tosse en 1844, à Soustons et Vieux-Boucau-les-Bains en 1845, tournés principalement vers la fabrication de bouchons. S'agissant seulement d'un artisanat local, ce façonnage se fait entièrement à la main, à l'aide d'un couteau. Dans les années 1860, la mécanisation s'impose et l'on passe à une étape industrielle avec la création de plusieurs établissements dans les régions du Marensin et de Maremne[33]. En 1887, la fabrique Au Liégeur est construite à Soustons. Au tournant du XXe siècle, la ville devient la capitale du bouchon[34]. Soustons compte jusqu'à 700 emplois liés à cette activité, pour une ville d'environ 4 000 habitants. Quelques grandes familles règnent autour de multiples petits artisans[35].
Dans l'entre-deux-guerres, alors que la production va se diversifier avec la fabrication des agglomérés de liège (permettant d'utiliser le liège mâle et les déchets du façonnage des bouchons), l'exploitation intensive du chêne-liège local va s'effondrer au profit d'un liège importé du Portugal, d'Espagne et des pays du Maghreb.
En 1939, Soustons accueille des habitants de Huningue suite à l'évacuation de l'Alsace. Les deux villes sont jumelées depuis 1979.
D'argent à la champagne soudée d'or chargée d'une mer fascée engrêlée d'argent et d'azur de quatre pièces, au chêne-liège de sinople au fût arraché aussi d'argent chargé d'une fasce de tenné, brochant sur la plaine, soutenu d'une coquille de gueules, au léopard du même passant sur la champagne et brochant sur le fût de l'arbre[36]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[38].
En 2021, la commune comptait 8 421 habitants[Note 5], en évolution de +9,88 % par rapport à 2015 (Landes : +4,9 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Louis-Augustin Auguin (1824-1903), peintre, chef de file de l’école paysagiste de Saintonge. Il visite la commune et consacre deux tableaux à ses paysages : Étang de Soustons et Courant de Soustons
Bernard Traimond, anthropologue, professeur d'université, éthnologue
Arnaud Binard, acteur, réalisateur et producteur de cinéma
Cirque Le Roux, compagnie de cirque contemporain basée à Soustons[45].
Sports et manifestations culturelles
Clubs
Le rugby à XV est pratiqué à Soustons depuis 1903. Le SC Soustons est créé en 1905 mais son activité décline rapidement. L'US Soustons et l'Avant-Garde voient respectivement le jour en 1909 et 1913. Ils sont remplacés par l'AS Soustons en 1926[46].
Aviron Club Soustonnais
Club de voile de Soustons Marensin
Surf club Soustons
Ecureuils de Soustons (gymnastique)
ASS Badminton
ASS Tennis
ASS Running
ASS Pelote Basque
SCS Football club
Comité des Landes de pétanque
Équipements sportifs
Centre sportif de l'Isle Verte, centre de préparation aux J.O. 2024[47].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le cartulaire de Dax est constitué de 64 feuillets recto et verso écrits entre 1056 et 1170.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 3 : Formations dialectales (suite) ; formations françaises, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 195), , 1852 p. (lire en ligne), n° 30459..
↑Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie des pays occitans, Collection Sud Ouest Université, Éditions Sud Ouest, novembre 2007, 480 pages