Histoire du sergent Va de Bon Cœur, à la bataille de Plaisance en 1746
Il s'agit d'une histoire, peut être un peu brodée relevée dans l'ouvrage de Louis SusaneHistoire de l'armée et de tous les régiments, depuis les premiers temps de la monarchie française volume 8 :
« Après la bataille de Plaisance, l'armée française contrainte d'évacuer les postes de la rive gauche du Pô, laisse en arrière un hôpital de 200 malades établi à Castell'Alfero. Le sergent de grenadiers « Va-de-bon-coeur »[9], du « régiment de Tournaisis », était au nombre des convalescents. Il propose à ses camarades éclopés ou fiévreux de ne se rendre qu'après avoir soutenu un siège. La proposition est acceptée, et toutes les dispositions de défense sont bientôt prises. Quelques jours après un officier piémontais se présente avec un détachement, comptant occuper l'hôpital sans coup férir. Il est salué par une décharge de mousqueterie et le feu d'une vieille pièce de canon. L'officier en réfère à son général qui fait demander une explication. « Va-de-bon-coeur » répond que la garnison entend se défendre, qu'elle ne consentira à capituler qu'après avoir essuyé quelques volées de canon et vu la brèche ouverte, n'en ouvrit-on que de la longueur de sa pipe. II a, en effet, la satisfaction de se voir assiégé en règle, et au bout de deux jours il obtient tous les honneurs de la guerre. Le lendemain la garnison défile devant les vainqueurs. En tête, marchait un tambour appuyé sur une béquille et un bras en écharpe. Venait ensuite Monsieur « Va-de-bon-coeur », qui saluait de la hallebarde, puis vingt charrettes chargées de malades et de blessés, criant : Vive le Roi, aussi fort que leur état le leur permettait. Après eux marchait un chariot chargé de tous les ustensiles de l'hôpital. Le sergent « Va-de-bon-coeur » reçut la croix de Saint-Louis et fut nommé aide-major de la place de Brisach. »
Le « régiment de Tournaisis » avait trois drapeaux; les carrés de ceux d'ordonnance présentaient trois bandes perpendiculaires à la hampe, une jaune entre deux rouges. La tenue du corps s'était d'abord composée d'habit et culotté blancs; collet, parements et veste rouges petits boutons jaunes; poches garnies de cinq boutons, les trois du milieu en patte d'oie; autant sur la manche; chapeau bordé d'or. En 1763, il eut le collet, le parement et le revers vert de Saxe, et les boutons blancs.
Personnalités ayant servi au régiment de Tournaisis