Avec l'indépendance du Cameroun () et du Nigeria (), se pose la question de l'avenir du Cameroun britannique. Le territoire, divisé en deux parties, est alors soumis à un référendum. La possibilité d'une indépendance totale est écartée, le représentant britannique au conseil de tutelle des Nations unies, Andrew Cohen y étant opposé[1].
Sous administration britannique, cette partie de l'ancien Kamerun allemand fut divisée dès le départ en deux régions placées sous une administration territoriale différente ayant leur siège respectif à Kaduna pour le nord et Enugu pour le sud. Le Cameroun septentrional habité par des Peuls musulmans fut aussitôt réquisitionné par l'administration nigériane, le Cameroun méridional peuplé de Bamilékés chrétiens et animistes bénéficia quant à lui d'un régime d'autonomie avec un gouvernement régional[1].
Sur le plan social, le Cameroun septentrional, les notables étaient des vassaux des sultanats nord-nigérians. Au contraire, le Cameroun méridional était plus hostile vis-à-vis le Nigeria que le Cameroun septentrional à cause de la forte immigration igbo. Les élites méridionales se sentaient plus proches de l'Occident et sur le plan historique, le Cameroun méridional partageait des liens précoloniaux avec le Cameroun. Néanmoins, le caractère autoritaire de la République camerounaise, l'hégémoniefrancophone et la guerre civile au Cameroun inquiétaient. Cependant, les partisans d'un Cameroun réunifié mirent de l'avant l'idée que le Cameroun britannique sera plus autonome au sein de la République du Cameroun que le Nigeria, vu que les Britanniques refusaient l'indépendance de ce territoire[2].
Résultat
Le Cameroun septentrional vote majoritairement en faveur de l'intégration au Nigeria (60 %), tandis que le Cameroun méridional choisit l'intégration au Cameroun à 70,5 %[3].
Choix
Cameroun septentrional
Cameroun méridional
Votes
%
Votes
%
Intégration au Cameroun
97 659
40,0
233 571
70,5
Intégration au Nigeria
146 296
60,0
97 741
29,5
Votes blancs/invalides
–
–
Total
243 955
100
331 312
100
Inscrits
292 985
349 652
Notes et références
↑ a et bJacques Leclerc, « CAMEROUN », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
↑Jean-François Bayart, L’État au Cameroun, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Références », , 348 p. (ISBN9782724605105), chap. IV (« Le régime de parti unique 1962-1976 »), p. 110