À l'origine, il concernait uniquement la Première dame des États-Unis (en anglais « First Lady »), laquelle, en tant que conjointe du président américain assuma très tôt un rang protocolaire précis. Au cours du XXe siècle, avec le nombre grandissant de démocraties parlementaires, les épouses des présidents n'ont d'abord pas eu de titre défini, bien que le protocole leur garantissait une place lors des réceptions officielles, calquant en cela le modèle qui prévalait dans les monarchies avec les reines consorts. Au fur et à mesure, s'inspirant du modèle américain, la presse à sensation a adopté le terme de « Première dame », sans pour autant que celui-ci ait une réalité officielle et que donc les États soient effectivement responsables. La plupart du temps, l'épouse d'un chef d'État n’est donc invitée qu'en tant que conjointe, bien que certains pays emploient officiellement le terme de « Première dame ». Pourtant le président français Sarkozy réserva, sans motif public clair, un bureau et des conseillers à sa deuxième épouse, qui jouait un rôle officieux d'attachée de communication et fut même accompagnatrice de certaines missions diplomatiques demi-secrètes.[réf. nécessaire] Le rôle accru des médias et la peopolisation de la vie politique a depuis néanmoins beaucoup accru ce qui s'apparente davantage à un rôle public.
À la fin du XXe siècle, où un plus grand nombre de femmes accèdent au pouvoir et où l'homosexualité est mieux tolérée, s'est posée la question de savoir comment désigner l'époux d'une cheffe d'État, ou d'un chef d'État homosexuel : le terme de « Premier monsieur » est ainsi parfois employé pour celui-ci, même si l'expression « Premier gentilhomme » (First Gentleman) paraîtrait toutefois plus appropriée dans ce cas pour des questions de traduction mais aussi de sémantique[réf. nécessaire].
Il n'existe pas de définition arrêtée du rôle de la Première dame, cette institution n'étant officielle que dans un nombre réduit de pays. Néanmoins, celle-ci bénéficie généralement d'une équipe au sein de l'administration présidentielle, et mène des actions relativement encadrées, ayant trait notamment à l'humanitaire, la santé ou l'éducation. Elles sont également présentes lors des dîners et réceptions officielles et dans la plupart des voyages d'État, étant même associées aux sommets internationaux où des programmes spéciaux sont prévues pour elles. Si officiellement leur statut n'est pas une fonction publique officielle, certaines Premières dames ont néanmoins participé à prendre des décisions, à faire campagne pour leur mari, à jouer de leur image pour servir celui-ci, voire pour certaines à mener une vie politique indépendante en parallèle ou après le départ du pouvoir de leur conjoint. Evita Perón était un élément clé du dispositif politique du péronisme.
Lors de la création des États-Unis, à la fin du XVIIIe siècle, les rédacteurs du protocole de la Maison-Blanche empruntèrent[réf. souhaitée] à la monarchie britannique le terme pour désigner par « First Lady » l'épouse du président des États-Unis d'Amérique et lui octroyer un titre officiel, bien qu'il ne soit pas inscrit dans la Constitution. La loi du 2 novembre 1978, sous la présidence de Jimmy Carter, accorde à la Première dame une équipe de 12 personnes comprenant un chef de cabinet, un attaché de presse ou encore un conseiller spécial)[4].
« Première dame » n'est généralement pas un titre officiel pour les autres républiques que les États-Unis, les conjoints n'ayant ni titre ni mandat électif, bien que ceux-ci soient régulièrement[réf. souhaitée] conviés aux rencontres diplomatiques. Avec le temps, les chefs d'État se succédant, [Quand ?] et par abus de langage[réf. souhaitée], le terme « Première dame » fut utilisé pour désigner la conjointe de tout chef d'État (ou chef de gouvernement en régime parlementaire) qu'elle dispose ou non d'attributions protocolaires.
En France, l'appellation de « Première dame » n'est pas officielle[5] et le protocole du palais de l'Élysée ne reconnaît pas officiellement la conjointe, bien qu'elle soit conviée aux réceptions et déplacements officiels. En effet, cela fait partie de la « tradition républicaine »[6]. Néanmoins, depuis Danielle Mitterrand, Première dame de 1981 à 1995, la conjointe du président dispose d'avantages en nature (bureau, cabinet, secrétariat et services généraux), mais le détail du budget de la présidence n'est pas rendu public pour favoriser son indépendance. Les services de presse de la présidence et les médias en général favorisent[réf. souhaitée] la mise en lumière de la conjointe du président.
Quand ce n'est pas l'épouse
La Première dame n’est pas toujours[réf. souhaitée] l'épouse du chef de l’État en titre. Dans certaines monarchie, l'épouse du Premier ministre est parfois[réf. souhaitée] désignée par ce terme. Dans le cas où le président n’a pas d'épouse, que celle-ci ne souhaite pas porter cette charge ou qu’elle soit décédée, c’est un autre membre de sa famille qui est responsable, par exemple Madame Nhu au Vietnam dans les années 1950 et 1960 alors que son beau-frère Ngô Đình Diệm était président[réf. souhaitée], ou Keiko Fujimori au Pérou sous le mandat de son père Alberto Fujimori dans les années 1990. La présidente de Corée du SudPark Geun-hyea joué le rôle[réf. souhaitée] de Première dame de Corée sous la présidence de son père Park Chung-hee, après l'assassinat en 1974 de l'épouse de celui-ci et mère de Geun-hye. En Italie, si le président de la République est veuf et s'il a une fille, cette dernière est conviée à accompagner le chef de l'État pour les grandes occasions ; c'est le cas de l'actuelle Première dame italienne, Laura Mattarella.
En France, Valérie Trierweiler, compagne non mariée du président François Hollande, était qualifiée de Première dame de France[7], jusqu'à leur séparation en janvier 2014 ; les médias américains l’appelaient alors la « First girlfriend » (« Première petite-amie »). De toute manière en France, la qualification de Première dame n'est qu'une commodité de langage, la compagne du président n'ayant pas de rôle officiel[8] encadré par des textes légaux.
En Allemagne, l'ancien président de la République fédérale, Joachim Gauck, était encore marié quand il fut élu en 2012 mais, étant séparé de son épouse depuis 1991, c'était sa compagne, Daniela Schadt, qui accompagnait le chef de l'État dans le cadre de ses fonctions ; c'est la première fois[réf. souhaitée] que le « couple présidentiel » n'est pas marié dans ce pays.
Les cas où le chef de l’État ou du gouvernement est une femme sont rares[réf. souhaitée] : Joachim Sauer, époux de la chancelière allemande Angela Merkel, apparaît ainsi rarement dans les médias et n’exerce pas vraiment de rôle public. Jóhanna Sigurðardóttir, Première ministre d’Islande entre 2009 et 2013 est la première cheffe de gouvernement ouvertement lesbienne ; elle vit en couple avec la femme de lettres Jónína Leósdóttir.
Rôles et obligations
Il n’existe pas de définition claire du rôle des Premières dames, celui étant ou non officiel, ou non encadré par la législation en vigueur dans tel ou tel pays et dépendant du souhait de l’intéressée de remplir ce rôle[réf. souhaitée]. Néanmoins, certaines similitudes permettent de dresser une liste de ses activités :
engagements caritatifs, défense d’associations et de bonnes œuvres, ayant souvent trait à l'humanitaire, la santé ou l'éducation ;
inauguration d’écoles, d’hôpitaux ou de centres d’aides ;
présence lors de dîners officiels et de sommets internationaux, où un programme pour les Premières dames est parfois prévu (Denis Thatcher avait droit[Quand ?] à un programme à part lors de ces sommets[réf. nécessaire]).
Aux États-Unis, les Premières dames s'engagent généralement sur des sujets associatifs et humanitaires, comme Lady Bird Johnson sur l'environnement, Hillary Clinton sur la santé[9], Laura Bush sur l'éducation, ou encore Michelle Obama sur l'obésite[4].
Il est notable[réf. souhaitée] que les Premières dames bénéficient généralement d’un service détaché de l’administration, leur fournissant un cabinet politique, secrétaire, chauffeur et assistants. Elles ont également parfois[réf. souhaitée] un bureau dans le palais présidentiel, aux États-Unis dans la Maison-Blanche, et en France dans le salon bleu du palais de l'Élysée, depuis [Quand ?]. Il arrive qu’une rubrique sur le site Internet de la présidence leur soit dédié, ou un site propre, comme aux États-Unis[10], en France[11], en Côte d’Ivoire[12] ou en Haïti[13].
La Première dame n'a aucune obligation[14], néanmoins, bien que son rôle ne soit pas toujours défini officiellement, elle est tenue à un certain devoir de réserve[réf. souhaitée], du moins un devoir de retenue, comme tous les conjoints de dirigeants publics. Ceci l’empêche de prendre publiquement position pour des causes contraires à la politique du président (ou du chef de gouvernement) ou de son image, quitte à en altérer la popularité[réf. souhaitée]. Par exemple, l’« affaire du Tweetgate » impliquant la Première dame Valérie Trierweiler en 2012 a suscité[15], jusque dans le camp du président François Hollande, et amené sa compagne à se faire temporairement plus discrète, avant de s'inscrire dans la tradition du rôle de Première dame en France.
En marge des sommets internationaux, des déplacements sont parfois prévus pour les Premières dames, comme lors du sommet de l'OTAN à Bruxelles le , avec la visite d'une boutique de maroquinerie puis d'une réception au château de Laeken avec le couple royal belge. Brigitte Macron et Melania Trump y participent notamment[16]. Pour la première fois, un homme (Gauthier Destenay, le mari du Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel), pose lors de la photographie des « Premières dames »[17].
Influence politique
Dans de nombreux pays, les Premières dames ont eu une influence certaine[réf. souhaitée], que celles-ci soient des confidentes ou des collaboratrices de leurs époux, où qu'elles aient elles-mêmes mené auparavant une carrière politique ou aient bénéficié d'une formation universitaire poussée. Par exemple, dans les années 1990, aux États-Unis, Hillary Clinton est nommée par son époux Bill dans le groupe de conseillers de la Maison-Blanche chargés de réfléchir aux réformes du système de santé[18]. La décennie suivante, en France, Cécilia Sarkozy travaille longtemps[Quand ?] dans les cabinets ministériels auprès de son époux Nicolas, avant de devenir brièvement[19], en 2008, Première dame et d'influer sur le choix de certains conseillers et ministres[réf. souhaitée]. Autre exemple, en Côte d'Ivoire, alors que son mari Laurent est président, Simone Gbagbo est députée et vice-présidente de l'Assemblée nationale[réf. souhaitée].
On prête même à cette dernière des ambitions présidentielles[réf. souhaitée], alors qu'Hillary Clinton est elle officiellement candidate à l'élection présidentielle américaine de 2008, jusqu'aux primaires où elle est défaite par Barack Obama. Dans les années 1960, sous la Chine maoïste, la Première dame Jiang Qing avait pour sa part une influence politique telle qu'elle apparaît comme une des dignitaires les plus puissantes[réf. souhaitée] du régime. En Argentine, Isabel Martínez de Perón devient présidente en 1974 après le décès de son époux Juan Perón, dont elle était à la fois Première dame et vice-présidente ; le cas se reproduit en 2007, où Cristina Fernández de Kirchner, alors sénatrice et Première dame, succède à son époux Néstor en tant que présidente, lequel devient alors le conjoint de la nouvelle chef de l'État[réf. souhaitée]. On parle alors de « couples politiques » dont les carrières ne sont pas dissociables, chacun nourrissant l'autre de son expérience et de son influence durant le mandat de l'autre ou de ses ambitions, Bill Clinton ayant par exemple beaucoup aidé[réf. souhaitée] sa femme à emporter l'investiture démocrate en 2008.
Certaines Premières dames ont une influence sur des domaines précis, par exemple Moza bint Nasser Al Missned, épouse de l’émir de Qatar, dans le monde de la culture[réf. souhaitée]. Elles interviennent parfois[réf. souhaitée] dans des grands sommets ou des meetings politiques.
Le souvenir de Jiang Qing, ancienne danseuse devenue l'épouse de Mao et responsable de nombreux crimes[30] durant la révolution culturelle, a par la suite[Quand ?] amené à rendre les Premières dames chinoises discrètes et effacées. L'avènement de Peng Liyuan en 2013, ancienne chanteuse de renommée internationale modifie néanmoins ce statu quo[31].
Rosalynn Carter, épouse de Jimmy Carter, président des États-Unis de 1977 à 1981; elle est décédée en 2023 à l'âge de 96 ans. Cela fait d'elle la deuxième première dame la plus âgée après Bess Truman, qui a vécu jusqu'à 97 ans.
Nancy Reagan, épouse de Ronald Reagan, président des États-Unis de 1981 à 1989 ; ancienne actrice[44], elle fut la seconde épouse de Ronald Reagan, marié (puis divorcé) entre 1940 et 1948 à l'actrice Jane Wyman[45].
Cécilia Attias-Sarkozy, épouse de Nicolas Sarkozy, président de la République de 2007 à 2012, elle est en 2012 l'unique Première dame française à avoir divorcé au cours du mandat de son époux[53] ; Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient, en effet, divorcé en .
Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Bien que non mariée, il s'agit d'une concubine usuellement considérée comme une Première dame, le président Hollande ne s'est jamais marié ni pacsé, par conviction[55]. Ils se séparent en 2014.
Voahangy Rajaonarimampianina, épouse de Hery Rajaonarimampianina, président de la République malgache de 2014 à 2018.
Mialy Razakandisa, épouse de Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la Transition de 2009 à 2014, puis président de la République malgache depuis 2019.
Malaisie
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Moufida Bourguiba, première épouse du président de la République tunisienne, Habib Bourguiba de 1927 à leur divorce en 1961. Elle est la première à porter le titre de Première dame à partir de 1957 et a joué un rôle important auprès de son mari dans la lutte pour la libération nationale.
Wassila Bourguiba, seconde épouse de Habib Bourguiba de 1962 à leur divorce en 1986[74]. Connue sous le nom de Majda (la vénérable), elle joue un rôle important dans les rouages du pouvoir.
Leïla Ben Ali, seconde épouse de Zine el-Abidine Ben Ali depuis 1992. Elle est Première dame jusqu'en 2011. Très médiatisée durant la présidence de son mari, elle est à l'origine d'une généralisation de la corruption dans son pays, qui profite principalement à sa famille.
2011-2012 : Madame Paloma Zamudio de Santander, jouée par Carina Cruz, dans la série Primera Dama, qui met en scène une jeune Première dame de Colombie, dont l'ambition démesurée la mène à sa perte.
↑Le cas de la mère[1] du régent Philippe d'Orléans est particulier. Son fils n'était pas le souverain (c'était Louis XV) et il avait de toute façon une épouse, mais Élisabeth-Charlotte de Bavière fut pendant trois ans la première dame (depuis la mort de sa petite-fille la duchesse de Berry en 1719, et parce que la reine d'Espagne — épouse d'un fils de France — ne résidait pas à la cour de France) car elle était la veuve du frère de Louis XIV.
Références
↑Charles Pinot-Duclos, François Barrière (préf.), Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV, la Régence et le règne de Louis, 1846, 425 pages, p. 303, rééd. 1865 [Lire en ligne sur books.google.fr]
↑Samuel Laurent, « En France, la compagne du chef de l’État ne dispose d'aucun statut légal : Alors que plusieurs voix s'élèvent pour en réclamer la fin, il faut rappeler qu'il n'existe aucun statut de « première dame », mais des usages flous », Le Monde, (lire en ligne)
↑Tang Qiao, Jiang Qing, l'impératrice rouge : du théâtre à la politique, la vie tumultueuse de l'épouse de Mao Zedong, Paris, Albin Michel, , 355 p. (ISBN2-226-08890-3)
↑Michel Peyrard, « Peng Liyuan - Chanteuse et Première dame », pages 80 à 85, Paris Match du 15 au 21 novembre 2012, no 3313.
Constance Vergara, Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres, en campagne, Tallandier, 2012.
Vincent Hugeux, Reines d'Afrique - Le roman vrai des Premières dames, Perrin, 2014.
(pt) Ciça Guedes et Murilo Fiuza de Mello, Todas as Mulheres dos Presidentes: a História Pouco Conhecida das Primeiras-damas do Brasil Desde o Início da República, éd. Máquina de Livros, 2019.
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