Poulet-morgue est un terme du français populaire béninois pour désigner la volaille congelée et importée de l’étranger, notamment d’Europe, des États-Unis ou du Brésil vers le Bénin, à très bas prix[1]. Il est aussi connu en Afrique subsaharienne sous le nom de poulet congelé ou poulet importé ou même parfois poulet surgelé, par opposition au poulet local dénommé au Bénin poulet-bicyclette, un poulet rustique, à croissance très lente, élevé en plein air et qui a grandi dans la nature en recherchant sa nourriture sur un parcours agricole. Chaque année, plus de 100 000 tonnes d’ailes, de cuisses, d'abats, importés au Bénin, créent des difficultés à la filière avicole, car ils sont faciles d’accès pour la majorité de la population, qui vit sous le seuil de pauvreté[2].
Impact sur l'économie
L’importation de ces types de poulets vendus à très bas prix et en grande partie impropre à la consommation humaine, a des conséquences graves sur la santé des consommateurs et la chute de la production locale africaine. « En effet, ils concurrencent le poulet local en termes de prix et aussi parce qu'il est proposé sous forme déjà plumée, découpée, "nettoyée". Des études ont montré en 2003 une perte s’élevant à 10,5 milliards de FCFA pour l'économie nationale du Cameroun du fait de l’importation du poulet congelé[3] ».
Au Bénin, c'est la source de plusieurs maladies comme le cancer et de la chute drastique de la filière avicole[4].
En 2014, l'émission française Les dessous de la mondialisation décrit ces enjeux en diffusant un film documentaire de 29 minutes réalisé par Nadia Blétry[5], intitulé Bénin, poulet morgue[6].