Port-Louis (Morbihan)
Port-Louis [pɔʁlwi] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne. La ville est principalement connue grâce à sa citadelle. GéographieReprésentations cartographiques de la commune Port-Louis est une commune de dimension restreinte (1,07 km² seulement) dont le territoire est totalement urbanisé. Sa situation est remarquable, Port-Louis formant une presqu'île limitée à l'ouest par l'estuaire commun au Blavet et au Scorff, une ria dénommée rade de Lorient ou rade de Port-Louis dont Port-Louis occupe la partie aval de la rive gauche, juste au débouché maritime donnant sur l'océan Atlantique, face à Larmor-Plage situé sur la rive droite et au sud par la Baie de Locmalo, entrée de la petite mer de Gâvres, qui sépare Port-Louis du tombolo de Gâvres. Cette presqu'île est très découpée : du nord-ouest au sud-est se succèdent l'anse de Kerchicagne, partagée avec Locmiquélic, la pointe de Kerzo où se trouve l'ancien château de Kerzo, l'anse du Driasker, la pointe du port et celle de la Citadelle et enfin la Baie de Locmalo, partagée avec la commune voisine de Riantec. Le relief est plat, aucune altitude ne dépassant 10 mètres.
Port-Louis est desservi par la RD 781 (ancienne route nationale 781) qui forme un coude au niveau de Port-Louis, et qui, vers le nord, rejoint Hennebont et la voie express RN 165 et vers l'est, Riantec, Plouhinec, Erdeven et allant jusqu'à Locmariaquer. Une desserte maritime depuis le port de Port-Louis permet de rejoindre Lorient en traversant la rade. L'histoire du pays de Port-Louis est conditionnée par sa situation naturelle exceptionnelle. C'est sa géographie particulière qui scella le devenir de l'ensemble compris entre le Blavet, à l'ouest, et la rivière d'Étel, à l'est. La presqu'île de Port-Louis est constituée d'un éperon granitique régnant sur une côte sableuse du côté de la petite mer de Gâvres, vaseuse du côté de la rade de Lorient. Le piton est difficilement accessible par la mer, rendue périlleuse à marée haute par les rochers à fleur d'eau et à marée basse par les bancs de vase. Ainsi se trouve justifié le vieil adage : « Au hâvre du Blavet, bien fol est qui s'y met ! ». ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[3]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 863 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Quéven à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 943,3 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7]. UrbanismeTypologieAu , Port-Louis est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Riantec-Locmiquélic[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lorient, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[10]. Cette aire, qui regroupe 31 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12]. La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[13]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[14]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (94,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (80,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (14,1 %), zones humides côtières (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. ToponymieLa ville qui se nommait anciennement "Blavet", puis "Loc-Péran"[Note 4], et sa citadelle sont rebaptisés Port Louis le sur décision royale attestée par lettres patentes. Port-Louis, Porzh Loeiz en breton, rappelle le nom des rois de France et marque ainsi leur suzeraineté sur ce port qui fut longtemps forteresse espagnole. Les Port-Louisiens sont surnommés par leurs voisins les "Tudchentil", littéralement les gentilshommes, les bourgeois[16]. Transports en communLa commune de Port-Louis est desservie par le réseau CTRL[17] :
HistoireAntiquitéLa ville se nommait anciennement Blavet (peut-être Blabia en latin, nom cité par Ptolémée, mais qui pourrait aussi désigner Blaye dans l'estuaire de la Gironde[18]), du nom du fleuve Blavet la bordant. Au vu de la Notitia Dignitatum section XXXVII, le Tractus Armoricanus et Nervicanus y crée officiellement en 370, sous le règne de l'empereur Valentinien Ier, une garnison de soldats carronenses (de Caronium, en Espagne). Époque moderneLes guerres de la LigueLors des guerres de la Ligue, le duc de Mercœur, gouverneur de la Bretagne ayant adhéré à la Ligue catholique, avait perçu l'importance du site de Blavet, qui était probablement déjà entouré de quelques fortifications (le duc de Bretagne François II y avait armé des navires et en 1572 des habitants d'Hennebont avaient armé des navires de guerre pour arracher Belle-Île aux mains des Anglais), confia à Jérôme d'Arradon, seigneur de Quinipily (près de Baud), le commandement d' Hennebont, Blavet et toute la côte. Il voulut s'assurer de la soumission du port de Blavet à son commandement ; le signèrent un texte disant qu'ils voulaient « vivre et mourir sous un roi catholique » et « obéir au seigneur de Quinipily », mais dès que ses troupes furent parties, les habitants de Blavet tournèrent casaque et se jetèrent dans les bras des partisans d'Henri de Navarre. Furieux de cette trahison, Jérôme d'Arradon entreprit de reprendre la ville[19]. Entretemps, les habitants de Blavet s'étaient emparés du couvent Sainte-Catherine du Blavet, situé au pied du village de Locmiquélic et susceptible d'être défendu[20]. Le René d'Arradon, frère de Jérôme et seigneur de Camors, partit d'Hennebont avec 45 cuirasses [hommes d'armes] et 70 arquebusiers, et s'empara du couvent Sainte-Catherine ; mais appelé par le duc de Mercœur pour lui prêter main-forte à Dinan, il quitta Sainte-Catherine, qui fut repris par les Blavétins. Le , les frères d'Arradon attaquent Blavet, prennent Locmalo, y brûlant 16 maisons. En , le duc de Mercœur, aidé par les trois frères d'Arradon, fait le siège de Blavet, attaqué à la fois par terre et par mer ; Blavet est pris après un assaut furieux le « et presque tous ses braves habitants furent passés au fil de l'épée » écrit le chanoine Moreau, c'est-à-dire 315 hommes selon Jérôme d'Arradon et peut-être même 1 300 personnes en comptant les femmes, enfants et vieillards « qui furent sacrifiés à la fureur du soldat »[20]. L'occupation espagnoleRené d'Arradon et son frère Christophe d'Arradon participent, sous les ordres du duc de Mercœur à la prise de Blavet, alors tenue par des Huguenots venus de La Rochelle, le et font un horrible massacre des habitants et des défenseurs, après avoir incendié la ville. La ville est alors occupée par les Espagnols à partir de 1590, le duc de Mercœur, dans un premier temps de son alliance avec Philippe II, la leur ayant livrée[21]. Par la suite, Juan d'Aguila,à la tête d'une armée espagnole forte de 3 000 hommes, débarquée à Saint-Nazaire le , passé à pied par La Roche-Bernard, Vannes et Auray, s'installe à Blavet et la défend, y faisant édifier à partir de des fortifications par l'ingénieur Don Cristóbal de Rojas (es). Le nom de la nouvelle place forte lui est donné : Fuerte del Aguila (« Fort de l’Aigle ») ; il fait aussi construire le long de la Rivière d'Auray le Fort Sainte-Marie, de nos jours connu sous l'appellation de Fort espagnol[22]. Suivant le traité de Vervins (1598), la citadelle est à moitié démantelée au début du XVIIe siècle, les Espagnols ayant évacué le territoire. Blavet (Locpéran) et LocmaloFrançois Jegou décrit ainsi Blavet et Locmalo :
François Jegou évoque aussi l'existence possible d'un troisième village sur la baie de Diasquer, celui de Locronan, mais ce nom cité parfois est peut-être seulement une confusion avec Locpéran. La création de Port-LouisLe nom actuel de Port-Louis, datant de 1618, est donné en l’honneur du roi Louis XIII qui voulut en faire une ville fortifiée[24] (lettres patentes du ). Le fort est reconstruit, de nouveaux bastions sont ajoutés, et il devient une citadelle.
À partir de 1618, la bourgeoisie de la ville s'étant organisée en communauté, Port-Louis a le droit de députer aux États de Bretagne, mais cessa de le faire à partir de 1658 « faute de revenus pour subvenir aux dépenses de son député »[26]. La citadelle n'était pas achevée lorsqu'elle fut attaquée le par Soubise, un noble huguenot agissant comme un corsaire, qui avait le dessein de s'en emparer « mais les ducs de Vendôme, de Retz et de Brisac [Brissac] étant venus au secours, ainsi que 100 gentils-hommes qui se jettèrent [jetèrent] sous les ordres du marquis de Molac[Note 6] M. de Soubize [Soubise] fut contraint de se rembarquer précipitamment, et de mettre à la voile pour s'en retourner »[18]. Complétée et enfin achevée en 1642, la citadelle de Port-Louis est l'élément-clé de la défense de la rade. La ville abrite alors surtout des aristocrates et des officiers de la Marine Royale. Le duc de la Meilleraye[27], gouverneur de la ville depuis 1636, fit venir des moines Récollets[28] ; il contribua généreusement à la construction de l'église Notre-Dame, où la messe fut célébrée pour la première fois en 1665. En considération des dépenses que ce gouverneur avait faites, le roi, pour le dédommager, lui accorda, et à sa postérité, la perception des droits sur toutes les boissons qui se débitent dans la ville. En 1655 son fils Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye, duc de Mazarin, nommé gouverneur de la ville, fit achever les ouvrages commencés pour la clôture de la ville[25]. En 1666, la Compagnie française des Indes orientales s'implante dans la rade de Port-Louis, provoquant la naissance de Lorient qui supplante rapidement en importance Port-Louis, où la compagnie avait d'abord en 1664 pensé établir son siège. En 1721, le flibustier Christopher Condent arrivant de l'Île Bourbon, y accoste longuement afin de renoncer définitivement à la piraterie après avoir été amnistié par le gouverneur Français de l'Île, Joseph de Beauvollier. Il se marie avec une française et y devient maître de barques au cabotage, transportant de simples marchandises d'un port de l'Atlantique à un autre. Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Port-Louis en 1778 :
Révolution françaiseSous la Révolution française, la commune porte provisoirement les noms de Port-de-l'Égalité et de Port-Liberté[30]. Joseph Lestrohan[Note 8], notaire à Port-Louis, fut député suppléant de la sénéchaussée d'Hennebont aux États généraux de 1789, mais n'eût pas l'occasion de siéger. Début 1791, il créa à Port-Louis un club, la "Société des Amis de la Constitution" et fut ensuite juge de paix à Port-Louis[31]. Julien Le Formal[Note 9] fut nommé en 1788 recteur de la paroisse de Riantec (Port-Louis était une trève, une subdivision de celle-ci). Il fit le choix de résider à Riantec (à la différence de Jacques Colomb, le recteur précédent, qui résidait à Port-Louis), ce qui mécontenta les paroissiens de Port-Louis. Il refusa, ainsi que les autres membres du clergé de Riantec de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé (devenant donc prêtre insermenté), à la différence du clergé de Port-Louis qui le fit, mais continua à administrer clandestinement la paroisse de Riantec[32]. En 1792, un décret signé de Louis XVI érigea Port-Louis en paroisse distincte. Elle n'était jusqu'alors qu'une trève de la paroisse de Riantec. Elle fut canoniquement détachée de la paroisse mère, le 13 septembre 1802. Julien Le Formal fut maintenu recteur de la paroisse de Riantec qui comprenait à cette époque les territoires actuels de Riantec, Gâvres, Locmiquélic et les villages Port-Louisiens de Locmalo, La Fouesnardière et Kerbel. On attendit la mort du recteur en 1817 pour inclure Locmalo à la nouvelle paroisse[33]. Port-Louis accueillit favorablement la Révolution française, mais entourée de fiefs chouans, la ville était isolée et souffrit de disette pendant plusieurs années. La citadelle servit de prison pour des prêtres réfractaires et des Chouans[34]. Le XIXe sièclePort-Liberté reprend le nom de Port-Louis en 1814. Port-Louis décrit en 1843A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Port-Louis en 1843 :
L'essor de la pêche sardinière à partir de 1850À Port-Louis, « la pêche est la seule industrie du canton et occupe près de trois mille hommes. Cette population autrefois misérable et dans un état voisin de l'indigence possède aujourd'hui une certaine aisance et jouit d'un bien-être qu'elle sait apprécier et qu'elle ne connaissait pas il y a à peine dix ans (...) ; les nombreux établissements qui se sont formés dans le canton (ils sont au nombre de neuf) pour la fabrication de conserves de sardines à l'huile ont fait considérablement augmenter le prix du poisson »[36]. Le , Port-Louis est définitivement rayé du tableau des places fortes, tandis que les lignes de Loc-Malo sont classées dans la deuxième série des postes militaires[37]. En 1889 Benjamin Girard écrit que « l'industrie de la pêche et celle des conserves de poissons sont les seules qui donnent aujourd'hui un peu d'activité à cette ville. (...) Le port de Port-Louis n'est fréquenté que par des caboteurs et des bateaux de pêche ; l'espace abrité par la ville et la citadelle est utilisé comme port de refuge ; beaucoup de navires y relâchent par les gros temps de l'hiver (...) ». Il précise qu'en 1885 85 navires de commerce sont entrés dans le port (non compté ceux qui y ont seulement fait relâche), dont 7 venant de l'étranger, important principalement charbon, bois du Nord et rogues. Il ajoute que « Port-Louis est une station balnéaire très fréquentée par la population lorientaise » et que « le village de Locmalo, où se concentre un mouvement assez important de pêche et de vente du poisson », faubourg de Port-Louis, « sert souvent aussi de refuge aux chaloupes de Groix et aux bateaux pêcheurs de Riantec et de Gâvres » car « il est situé au sud-est de la presqu'île sur laquelle est située la ville de Port-Louis, et est tenable par presque tous les vents. On y trouve deux môles, dont l'un protège la surface intérieure du port sur mille mètres carrés environ, et un chantier de construction pour les chaloupes. On a exhaussé et élargi, en 1886, la cale du Lohic, située à l'entrée de la baie de Locmalo »[38]. Les pêcheurs de Locmalo participaient tous les ans, le jour de la Saint-Jean (), comme ceux des ports voisins, à la Fête des Courreaux de Groix[39]. Le , environ 1 500 pêcheurs, y compris 300 patrons de barques, de Port-Louis, Gâvres, Riantec, Plouhinec et Plœmeur, décidèrent de ne plus prendre la mer, protestant contre le prix auquel leurs sardines étaient achetés par les usiniers et les conditions générales de vente[40]. La guerre de 1870-1871Jean Allary, zouave au 2e régiment de zouaves, est décédé le à Berlin alors qu'il était en captivité en Allemagne ; Julien Daniel, marin, est mort à bord de son bateau au Havre le [41]. Le XXe siècleLa Belle ÉpoqueLe journal L'Ouest-Éclair du écrit que l'entrevue entre les curés et les vicaires de Port-Louis et Riantec avec l'agent du fisc lors de la tentative d'inventaire des biens d'église a été des plus courtoises. « Sur le refus d'ouvrir les portes de ces églises, le receveur de l'enregistrement est reparti sans objection (...) Le bruit courait dans la région que l'abbé Martin, vicaire à Port-Louis et l'abbé Gouguec, vicaire à Riantec, avaient été conduits, menottes aux mains, à la prison de Lorient ; ce bruit est sans fondement »[42]. Une fête très fréquentée était organisée chaque mois de septembre à Port-Louis et une "Reine des Fleurs de Bretagne" élue, par exemple en 1910[43]. En , le chalutier Trois-Sœurs, de Port-Louis, monté par trois hommes, se perdit lors d'une tempête dans les Courreaux de Groix ; le Rémy-Marie eut plus de chance : chaviré par un coup de mer, il resta un quart d'heure environ la quille hors de l'eau, les mâts dans les lames. Les hommes, enfermés dans le poste, se croyaient perdus, quand un nouveau coup de mer, brisant les mâts, rendit au dundee son équilibre. Deux hommes furent toutefois tués, mais l'épave, avec le reste de l'équipage, put être convoyée jusqu'à La Rochelle par un chalutier à vapeur[44]. La Première Guerre mondialeLe monument aux morts de Port-Louis porte les noms de 132 soldats et marins mort pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux marins morts en mer (Aimé Danic le lors du naufrage de son bateau victime d'une tempête, René Jupier lors du naufrage de la goélette terre-neuvienne Xénophon le au large de Saint-Pierre-et-Miquelon et son frère Louis Jupier lors du naufrage du pétrolier Meuse II le , François Jego lors du naufrage du cuirassé Suffren le et André Formal, mousse et Jean Tuauden, marin, à bord du Bayard-sans-Peur, un dundee le , ces quatre bateaux tous torpillés par des sous-marins allemands) ; 3 sont morts sur le front belge dès 1914 (François Le Lohé et Louis Jan à Maissin, Maurice Baudin à Florennes, Pierre Le Costevec à Saint-Vincent, Albert Jacob, Jules Jaouen, Adolphe Lucas et Jean Moullac à Dixmude) ; trois sont morts en Turquie lors de l'expédition des Dardanelles (Louis Piron à Achibaba dans la presqu'île de Gallipoli, Eugène Monfort lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr et François Kerlo en captivité trois jours après l'armistice) ; cinq sont morts dans les Balkans dans le cadre de l'expédition de Salonique (Auguste Bourdais à Salonique (Grèce), Alexandre Morchain et Robert Keruhel également en Grèce, Jean Dréano et Raymond Guégan à Monastir (Macédoine du Nord), Joseph Léna en Serbie) ; deux (Auguste Perron et Jean Le Rallic) sont morts en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont morts sur le sol français, sauf Pierre Le Port, mort au Mexique le lors d'une opération de maintien de l'ordre. Alphonse Duguey, médecin-major, est mort en Roumanie après la fin de la guerre le alors qu'il était membre d'une mission médicale[41]. Deux soldats sont morts pour la France en 1920 au Levant (Yves Samson le à Brémaré (actuellement en Syrie) et Gustave Cado le à Mersin (actuellement en Turquie) lors de la Campagne de Cilicie)[41]. L'entre-deux-guerresL'entre-deux-guerres voit le déclin de Port-Louis : le port de pêche subit la concurrence du port voisin de Lorient en plein essor, l'hôpital maritime est transféré à Lorient en 1936. Ce déclin économique se poursuit après la Seconde Guerre mondiale avec la fermeture successive de toutes les conserveries. La ville tente de se reconvertir dans le tourisme et le port devient essentiellement un port de plaisance.
La tempête du 17 au : elle dura quatre jours et cinq nuits, frappant principalement la côte atlantique française ; 27 thoniers disparurent, partis principalement des ports bretons de Port-Louis, Groix, Étel, Douarnenez et Concarneau, provoquant la mort de 207 marins dont 48 du quartier maritime de Concarneau. Cette tempête a été la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle en France[45]. La Seconde Guerre mondialeLes Port-Louisiens pendant la Seconde Guerre mondialeLe monument aux morts de Port-Louis porte les noms de 32 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : parmi elles Maurice Le Pennec est mort en mer lors du naufrage du sous-marin Sfax, torpillé par le sous-marin allemand U-37 le au large du Maroc ; Jacques Le Normand, résistant FFI fut fusillé par les Allemands au Fort de Penthièvre le ; Joseph Le Cam (gendarme à Plouay) est mort au camp de concentration de Neuengamme et Adrien Marmet (gendarme à Port Louis), résistant lui aussi déporté dans le même camp de concentration, est mort à Wilhelmshaven où il était affecté dans un kommando de travail ; Marie-Louise Moru, résistante, est morte au camp de concentration d'Auschwitz[46] et Louis Séché, lui aussi résistant, dans celui d'Oranienbourg-Sachsenhausen ; Louis Toumelin et Jacques Tournay, eux aussi résistants, sont morts également alors qu'ils étaient déportés en Allemagne ; André Caradec, Frédéric Léopold Pesqueur, Marcel Pigeon et René Jouanno sont morts en captivité en Allemagne ; Louis et Pierre Guillau ainsi que Pierrette Prado et Jean Tréquesser sont des victimes civiles tuées pour faits de guerre, de même que Frédéric Marie Pesqueur, victime d'un bombardement à Lorient ; Louis Brasquer est mort des suites de ses blessures reçues par une grenade lancée par une colonne allemande alors que, gendarme de la brigade de Pont-Croix, il tentait de protéger les populations civiles de Plozévet qui fêtaient l'arrivée prochaine des troupes alliées ; Louis Baron et Louis Laléous sont en fait morts lors des premiers troubles précurseurs de la guerre d'Indochine en 1945 au Tonkin[41]. La ville a beaucoup souffert des bombardements alliés lors des combats de la « poche de Lorient » afin de libérer la région de l'occupation allemande en 1945. Les emprisonnements et exécutions dans la CitadellePendant la Seconde Guerre mondiale, la Citadelle du Port-Louis sert de prison, de centre de torture et de lieu d'exécution de résistants. Le le général Fahrmbacher, commandant du 25e corps d'armée allemand (basé à Pontivy) donna l'ordre d'incarcérer les résistants faits prisonniers dans la citadelle de Port-Louis[Note 11]. À partir de une section spéciale du tribunal de la Feldkommandantur de Rennes, crée, en raison de l'abondance des affaires à juger, deux tribunaux locaux, l'un à Port-Louis, l'autre au Fort de Penthièvre, lesquels condamnent de nombreux résistants à mort dans le Morbihan ; celui de Port-Louis prononça, sans que les accusés soient entendus, 69 condamnations à mort. Selon l'historien Jean-Claude Catherine « les exécutions se passaient vers 5 heures du matin. Le peloton de soldats était aux ordres du lieutenant Hermann Fuchs, 30 ans, qui commandait la compagnie disciplinaire de la citadelle. Celui-ci était sous les ordres du général Walter Düvert qui, en tant que chef de la 265e division d'infanterie basée en Bretagne-Sud, s'impliquait directement dans l'activité de la citadelle, interdisant les échanges de lettres et de colis entre les prisonniers et leurs familles, ainsi que la présence d'un aumônier pour assister les fusillés. Les victimes, dont beaucoup avaient les pieds et mains entourés de fils de fer et les yeux bandés, étaient abattues au bord de la fosse et recevaient le coup de grâce d'une rafale de mitraillette »[47]. Parmi les fusillés, par exemple Joseph Le Trequesser[48], gendarme, résistant FFI[49]. Le un charnier était découvert dans la citadelle de Port-Louis, contenant 69 cadavres, parmi lesquels six corps ne purent être identifiés (trois d'entre eux ont pu être identifiés par la suite), dont celui d'une femme. Un 70e cadavre a été découvert en 1995 à l'intérieur de la citadelle. Aucun témoignage précis concernant les exécutions, qui auraient eu lieu entre le pour les premières d'entre elles et pour les dernières, n'a pu être recueilli, mais seulement de vagues témoignages d'un tchèque et d'un polonais qui étaient incorporés de force dans les compagnies disciplinaires allemandes, qui parlèrent des fosses dissimulées par un stand de tir et des ruines[50]. Le les corps exhumés furent alignés le long du muret de la citadelle afin que les proches de disparus puissent les identifier : les deux plus jeunes avaient 18 ans, le plus âgé 49 ans. La liste des résistants exécutés peut être consultée sur un site Internet[51]. Le un jugement fut rendu par le tribunal militaire français de Rennes, condamnant à deux ans d'emprisonnement le lieutenant Fuchs, chef du peloton d'exécution (mais il n'effectua pas sa peine en vertu de la loi d'amnistie du ; un autre lieutenant allemand (qui avait procédé à des interrogatoires) fut acquitté et un adjudant poursuivi pour coups et blessures volontaires, condamné par contumace (car il parvint à s'évader en ) à 5 ans d'emprisonnement. Le général Fahrmbacher, remis aux autorités françaises par les Américains après la reddition de la poche de Lorient, fut emprisonné jusqu'en 1950, et le général Düvert, dont un rapport d'enquête des policiers français en date du avait montré le « rôle clé » dans la mise en œuvre des exécutions sommaires, réussit à échapper aux policiers français, et a vécu tranquillement en Allemagne jusqu'à sa mort, sous sa véritable identité. Le juge qui aurait voulu l'entendre dut se contenter d'une déclaration écrite de ce dernier, transmise par la justice allemande, où il affirma que "comme soldat de la Wehrmacht", il avait gardé "le blason de son armée immaculé"[52]. Le mémorial devant la CitadelleEn , le Conseil municipal de Port-Louis fut sollicité par la mère de l'un des résistants exécutés, Madame Le Corre (de Lescouet en Gouarec) afin d'édifier un mémorial en mémoire des résistants exécutés dans la citadelle. Le Saux, maire de Port-Louis, fit les démarches nécessaires et obtint l'autorisation de la construire sur le terrain militaire des Pâtis ; il lança une souscription qui fut soutenue par les différents journaux de la région ; la proximité de la Citadelle, bâtiment classé, imposa l'avis des Beaux-Arts et l'organisation d'un concours d'architecte. Le mémorial fut inauguré le .
L'après Seconde Guerre mondialeSix soldats originaires de Port-Louis (Henri Bourgeois, Lucien Colin, Joseph Le Cam, Marcel Le Clouerec, Marcel Le Devehat et Ernest Le Nalio) sont morts pour la France pendant la guerre d'Indochine ; il faut en fait y ajouter Louis Baron et Louis Laléous, inscrits sur le monumentaux morts comme morts pendant la Seconde Guerre mondiale car décédés en 1945. Trois soldats de la commune (Henri Coudraye, Joseph Eveno et Michel Le Livec) sont morts pendant la guerre d'Algérie[41]. En 1959 le village de Kerbel, qui faisait partie de Locmiquélic, a été rattaché à la commune de Port-Louis, à la demande de ses habitants[53]. Blasonnement
Politique et administrationRattachements administratifs et électorauxCirconscriptions de rattachementPort-Louis appartient à l'arrondissement de Lorient et au canton d'Hennebont depuis le redécoupage cantonal de 2014. Avant cette date, elle était le chef-lieu du canton de Port-Louis. Pour l'élection des députés, la commune fait partie de la deuxième circonscription du Morbihan, représentée depuis par Jimmy Pahun (MoDem-ENS). Sous la Ve République, Port-Louis a toujours appartenu à la 2e circonscription. Auparavant, elle était rattachée à la deuxième circonscription de Lorient (1928-1940). IntercommunalitéLa commune appartient à Lorient Agglomération, anciennement Communauté d'agglomération du Pays de Lorient ou Cap l'Orient, depuis le . Cette intercommunalité a succédé au SIVOM du Pays de Lorient, créé en et remplacé par un district en . Port-Louis fait aussi partie du Pays de Lorient au sens de la loi Voynet de 1999. Institutions judiciairesSur le plan des institutions judiciaires, la commune relève du tribunal judiciaire (qui a remplacé le tribunal d'instance et le tribunal de grande instance le 1er janvier 2020), du tribunal pour enfants, du conseil de prud’hommes et du tribunal de commerce de Lorient, de la cour d’appel et du tribunal administratif de Rennes et de la cour administrative d'appel de Nantes[54]. Administration municipaleLe nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 2 500 et 3 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 23[55]. Tendances politiques et résultats
Liste des mairesJumelage
Entre 1992 et 2023, la commune était[60] jumelée avec la ville allemande de Bad Harzburg (Basse-Saxe)[61]. Michel Vigouroux et Klaus Homann, maires de l'époque, en furent les initiateurs. DémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[62]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[63]. En 2022, la commune comptait 2 689 habitants[Note 12], en évolution de +2,4 % par rapport à 2016 (Morbihan : +3,82 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Lieux et monumentsLa ville comprend de nombreux monuments du fait d'une riche activité historique :
Les deux magasins à poudre sont situés à l'intérieur du front de mer sud, l'un à peu près au niveau de la tour de Nesmond, qui date de 1750, le second, plus petit, à proximité du bastion du Papegaut. Le grand magasin à poudre de 1750 est un édifice magnifique, par son décor et sa structure. Son environnement est constitué par l'hôpital des Récollets, le lavoir et la fontaine qui forment un ensemble unique pour la visite.
Personnalités liées à la commune
CultureTableaux
Lieux de tournage
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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