L'objectif consiste à créer un réseau d'aires protégées qui représente toutes les différentes régions naturelles du pays. Parcs Canada, l'organisme public qui administre le système, a mis au point un plan identifiant les 39 différentes régions naturelles terrestres à représenter. Depuis 2009, Parcs Canada estime que le réseau est complété à 70 %[1]. En 2023, l'agence estime représenter dans ses parcs et réserves de parcs un total de 31 régions naturelles du pays sur 39[2]. Les parcs du Canada sont destinés en priorité à protéger l'intégrité écologique des parcs, et secondairement, à permettre au public d'explorer, d'apprendre et de profiter des espaces naturels du Canada.
Les parcs dénommés « réserve de parc national » deviendront des parcs nationaux une fois que les revendications territoriales autochtones en suspens seront résolues. Les parcs qui portent cette désignation sont notamment Pacific Rim, Kluane, Nahanni, Gwaii Haanas et Monts Torngat. En 2005, des études de faisabilité ont été réalisées en vue d'établir d'autres parcs nationaux dans quatre régions : Wolf Lake, dans le Yukon, dans l'Okanagan du Sud et près de la rivière Similkameen en Colombie-Britannique, au nord-ouest du Lac Winnipeg et dans les montagnes Mealy, au Labrador.
Les parcs urbains nationaux sont également une nouveauté au sein des espaces protégés administrés par Parcs Canada. Le parc urbain national de la Rouge, créé en 2015, est ainsi pionnier en la matière[4]. Cependant, des discussions ont cours avec plusieurs municipalités des grands centres urbains au pays pour créer de nouveaux parcs urbains nationaux[5].
La réserve de parc national comporte la grande majorité des caractéristiques d'un parc national, notamment au niveau de sa gestion qui est la même, elle se distingue néanmoins de celui-ci en ce que son territoire fait l'objet d'au moins une revendication territoriale autochtone. Ces revendications territoriales sont habituellement en cours de négociation entre le gouvernement fédéral et l'autorité gouvernementale autochtone. Dans une réserve de parc national, les peuples autochtones qui sont concernés par une revendication peuvent continuer d'utiliser les terres pour y pratiquer la chasse, la pêche et le piégeage traditionnels. La Loi sur les parcs nationaux du Canada s'applique à la réserve de parc et y confère les mêmes protections. La négociation de la revendication territoriale permet d'ailleurs de convenir des conditions d'établissement et des limites du parc. Une fois la revendication réglée, la réserve de parc national peut devenir parc national[2].
Histoire
L'idée des parcs nationaux au pays commence par la découverte d'une source thermale par des employés du Canadien Pacifique en 1883[7]. Un litige sur l'exploitation et la propriété de celles-ci incite le gouvernement à ériger la réserve de Banff Hot Springs (futur parc national de Banff) en 1885[8]. À la suite du rapport des arpenteurs fédéraux, le gouvernement publia la loi sur le parc des Montagnes-Rocheuses convertissant cette dernière en parc national, sur le modèle du parc national de Yellowstone qui avait été établi 15 ans plus tôt[7]. Durant les deux décennies suivantes, le gouvernement fédéral créa quatre autres parcs nationaux. Le but de ces premiers parcs n'était pas tant de préserver la nature du public, que de réserver une partie de cette dernière à l'usage public[9].
C'est le que la première loi couvrant les parcs nationaux, la loi des réserves forestières et des parcs fédéraux, crée la direction des parcs du Dominion, le premier service de parcs nationaux au monde[10], une division du ministère de l'Intérieur. Cette dernière avait à sa première année d'opération un budget de 200 000 $CA, et employait sept personnes. Les parcs étaient visités par 50 000 visiteurs chaque année[11].
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Chronologie
1908 - 1912 - Quatre parcs nationaux en Alberta et en Saskatchewan, avec une mission comme refuges de faune, abolis avant 1947 une fois que leurs objectifs ont été atteints.
1979 - Révision de la politique des parcs nationaux pour préserver l'intégrité écologique des parcs du Canada, mettant fin à ce qui était désigné par « double-mandat aux utilisations récréatives ».
1984 - Premier parc national créé dans le cadre d'un Accord sur les revendications territoriales.
1988 - La loi sur les parcs nationaux est modifiée pour officialiser le principe de l'intégrité écologique des parcs.
1989 - La Société pour la nature et les parcs du Canada et les Fonds mondiaux pour la Nature (WWF) lance une campagne (Endangered Spaces Campaign) pour encourager l'achèvement du réseau des parcs nationaux. L'objectif de cette campagne est de protéger des parcs et des aires qui représentent chacun d'environ 350 régions naturelles du pays.
Liste
Les 47 parcs nationaux et réserves de parcs nationaux du Canada couvrent au total 224 466 km2, ce qui représente 2,2 % de la superficie totale du pays. Le réseau des parcs nationaux est complété à 70 % complet. La coupe de bois, l'exploitation minière, pétrolière et énergétique ainsi que la chasse et le piégeage, y sont interdites. Le parc urbain national de la Rouge ainsi que les lieux historiques nationaux n'y sont pas inclus.
Situé au large de la Côte-Nord, l'archipel de Mingan est un archipel calcaire célèbre pour ses monolithes naturels sculptés par la mer et pour ses plantes rares. Il contient de nombreuses colonies d'oiseaux marins et est fréquenté par les phoques, les dauphins et les baleines[13].
Le site est situé au nord de l'île Banks et comprend des paysages variés allant des vallées fluviales fertiles aux déserts polaires. Il comprend aussi la rivière Thomsen, l'une des rivières navigables les plus au nord de l'Amérique. Il contient aussi l'une des plus grandes densités de bœufs musqués au monde et est fréquenté par le caribou de Peary, une espèce en péril[14].
Créé à la suite d'une découverte d'une source thermale par des employés du Canadien Pacifique, le plus vieux parc national canadien comprend entre autres des vallées, des glaciers, des montagnes, des forêts et des rivières couvrant plus de 6 000 km2. Avec plus de trois millions de visiteurs, il est le parc national le plus fréquenté du pays[16].
Ce parc protège la forêt-parc à peuplier faux-tremble, l'un des habitats les plus menacés au Canada. On y retrouve des hardes de bisons, d'orignaux, de cerfs et de wapitis se promènent librement dans le parc. Il est aussi fréquenté par 250 espèces d'oiseaux[18].
Ce site protège un élément représentatif des falaises, de la mer et des montagnes des monts Notre-Dame. Il contient de nombreuses colonies d'oiseaux marins ainsi que quelques plantes arctiques rares sous ces latitudes[19].
Fundy protège l'un des derniers sites restés à l'état sauvage du sud du Nouveau-Brunswick. On y retrouve les collines Calédoniennes qui sont couvertes de conifères ainsi que la côte de la baie de Fundy, l'un des endroits où l'amplitude des marées est la plus forte au monde[20].
Ce site protège une partie de la chaîne Columbia. Il protège de vieilles forêts de thuyas et de pruches ainsi que l'habitat de grands animaux, dont le caribou, la chèvre de montagne et le grizzly. Le parc contient aussi le col Rogers, qui constitua une étape importante lors de la construction du premier chemin de fer transcontinental du pays[22].
Situé à l'ouest de Terre-Neuve, ce site est particulièrement reconnu pour sa richesse géologique et la beauté de ses paysages. Il représente un bon exemple de la tectonique des plaques et est l'un des rares endroits au monde où le manteau terrestre est exposé à l'air libre. Il possède aussi d'impressionnantes vallées sculptées par les glaciers[23].
Site du patrimoine mondial du parc national du Gros-Morne (1987)[24]
Ce site protège le sud de l'archipel de Haida Gwaii, un groupe d'îles présentant une flore et une faune différentes de celles que l'on retrouve sur le continent. L'île est aussi reconnue comme étant un lieu patrimonial haïda et comprend le site de SG̲ang Gwaay, où l'on peut observer des mats mortuaires de ce peuple[25].
Comprend le site du patrimoine mondial de SG̲ang Gwaay (1981)[26]
Situé sur la piste Cabot, ce site comprend la côte, les falaises, les caps et le plateau du nord de l'île du Cap-Breton. La végétation va de la forêt acadienne à la taïga alpine, donnant au parc une combinaison unique d'espèces florales[27].
Le parc comprend 15 îles et de nombreux îlots situés au sud du détroit de Georgia. Il protège un élément représentatif de l'une des régions naturelles les plus menacées du pays. L'archipel présente un habitat précieux pour les phoques et les oiseaux de rivage[31].
Ce site protège un élément représentatif du Nord du Yukon et du delta du Mackenzie. Il protège la zone de mise bas de la harde de caribous de la Porcupine. Il est le premier parc créé à la suite d'une entente avec les autochtones[32].
Ce site est le seul parc situé à l'intérieur des terres des provinces maritimes et offre un paysage ondoyant offrant un refuge à diverses espèces fauniques[34]. Il s'agit aussi du seul site qui a été désigné en son entièreté lieu historique national, pour la présence dans celui-ci de nombreux sites archéologiques associés à la culture micmaque[35].
Ce parc présente un élément représentatif des Laurentides qui sont les racines d'une ancienne chaîne de montagne. Le paysage est parsemé de quelque 150 lacs localisés entre les forêts d'érable à sucre et de bouleau jaune. Il y est possible d'y observer l'ours noir, l'orignal et le plongeon huard[43].
Le plus petit parc national du Canada protège une vingtaine des Mille Îles. On y retrouve de nombreuses espèces rares au Canada ainsi qu'une histoire naturelle et humaine complexe[44].
Réserve de biosphère de l'arche de Frontenac (2002)[45]
Situé dans la chaîne Selkirk, ce site comprend une portion de la forêt pluviale de l'intérieur ainsi que des prés alpins. On peut y observer le grizzly et le caribou[46].
Dans le « lieu habité par les esprits », qui a été visité par les Inuits et leurs prédécesseurs, on rencontre les plus hautes montagnes de l'Est du Canada. On peut y observer des glaciers et des fjords. Il est fréquenté par l'ours blanc, le caribou, l'ours noir et le lièvre arctique[49].
La pointe Pelée est située à l'extrémité sud du Canada, sur le lac Érié. Malgré sa petite taille, il protège un élément de la forêt carolinienne qui comprend pas moins de 70 espèces d'arbres, 27 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens et 370 espèces d'oiseaux. Il s'agit d'un lieu très fréquenté lors des migrations printanière et automnale du papillon Monarque et des oiseaux[56].
Prince Albert est situé au centre de la Saskatchewan et protège une portion de la forêt boréale. Il est connu comme étant l'endroit où Grey Owl a écrit la majorité de son œuvre littéraire. On y retrouve aussi une population de bison ainsi que la seconde colonie de pélicans blancs au Canada[59].
Situé sur la rive Nord-Est du lac Supérieur, le parc protège un élément représentatif de la forêt boréale du bouclier canadien. Le seul parc sauvage de l'Ontario offre une vue panoramique sur le lac Supérieur, le plus grand au monde[60].
Située à l'Est de Terre-Neuve, Terra-Nova protège un élément représentatif de la forêt boréale. Le paysage est composé de baies découpées et de collines ondoyantes. On y retrouve aussi 12 des 14 espèces de mammifères de l'île ainsi que 200 espèces d'oiseaux[63].
Tuktut Nogait protège des toundras ondulantes, des rivières sauvages et des canyons escarpés. Il comprend l'aire de mise bas des caribous de la harde Bluenose de l'Ouest, des loups, des grizzlis et des bœufs musqués. On y retrouve plus de 360 sites archéologiques de la culture de Thulé, ancêtre des Inuits[64].
Ukkusiksalik est située sur les rives de la baie Wager qui fait 100 km de long. Il protège les eskers, les vasières, les falaises et la toundra côtière autour de cette baie. Cette région fut habitée par les Inuits du XIe siècle aux années 1960 et y ont laissé p500 sites archéologiques[65].
Vuntut est située sur le territoire de la harde de caribous de la Porcupine. Il protège la plaine d'Old Crow qui sert de lieu de reproduction et d'aire de repos à un demi-million d'oiseaux. On y retrouve aussi la plus grande concentration de grizzlis au monde. Il est situé sur le territoire de chasse des Gwitchins où l'on retrouve des vestiges des clôtures à caribous qu'ils utilisaient pour la chasse[66].
(en) Claire Elizabeth Campbell (dir.), A Century of Parks Canada : 1911–2011, Calgary, University of Calgary Press, , 458 p. (ISBN978-1-55238-526-5, présentation en ligne)
(en) Claire Elizabeth Campbell, « Governing au Kingdom: Parks Canada, 1911–2011 », dans Claire Elizabeth Campbell (dir.), A Century of Parks Canada: 1911–2011, Calgary, University of Calgary Press, , p. 1–19
(en) Allan MacEachern, « M.B. Williams and the Early Years of Parks Canada », dans Claire Elizabeth Campbell (dir.), A Century of Parks Canada : 1911–2011, Calgary, University of Calgary Press, , p. 21–52
(en) Eleanor Georgina Luxton, Banff, Canada's First National Park : a history and a memory of Rocky Mountains park, Banff, Summerthought, , 157 p. (ISBN0-919934-01-3, lire en ligne)