Pour connaître le mont Athos, il est possible de faire des excursions sur place moyennent un laissez-passer appelé diamonitirion, mais comme celui-ci n'est accordé qu'aux messieurs en raison de l'Abaton, les dames peuvent le découvrir à travers les nombreuses ressources du net, témoignages photographiques, filmographiques ou littéraires de voyageurs d'autrefois ou de scientifiques en mission.
Gabriel Millet[1], dont les photographies constituent une partie de la Collection chrétienne et byzantine de l'EPHE dite Photothèque Gabriel Millet[2],[3]. Pendant la Première Guerre mondiale, le seul service photographique ministériel était les Archives photographiques. Il fut mobilisé pour être l'opérateur photographique de l'État major, aux côtés des opérateurs des unités régimentaires. Gabriel Millet, archéologue et élève de l'École française d'Athènes participa dans ce service au Front d'Orient, et produisit avec son équipe plus de dix mille vues sur l'Orient, la Grèce, et la Macédoine dont des "autochromes du Mont Athos" c'est-à-dire plus de deux mille photos.
Les ouvrages du Collège de France dans la collection Les Archives de l'Athos[4]. Cette collection édite 1200 documents d'époque byzantine encore conservés dans les monastères du mont Athos. Chaque volume comprend une introduction sur l'histoire du monastère et ses archives, le texte grec de chaque document, précédé de sa description, de l'analyse détaillée, et de notes développées ; l'index des noms propres et de tous les termes notables. Un album cartonné donne, en planches phototypiques, la reproduction de toutes les pièces dont l'original ou un témoin ancien existent encore.
Le mont Athos est célèbre pour ses fresques byzantines qui ornent le mur des monastères et du réfectoire, et aussi pour ses icônes de la Vierge Marie[5].
En 1839, dans un voyage qu'il entreprit en Grèce avec M. Durand, M. Adolphe Napoléon Didron trouva entre les mains de plusieurs peintres du mont Athos un manuscrit intitulé Hρμηνείας τής ζωγραφικής, Guide de la Peinture, du moine Denys du couvent de Tourma, qu'il fit copier et envoyer à son domicile[6],[7].
La plus célèbre de ces icônes de la Théotokos est l'icône du monastère d'IvironPortaïtissa, « gardienne de la Porte », connue ensuite sous le nom de « Marie Porte du Ciel », dont l'original, une réplique de l'icône d'Iviron, est myroblyte depuis 1981 (elle exude de l'huile parfumée).
Les bibliothèques des monastères du mont Athos contiennent des dizaines de milliers d'ouvrages dans les états les plus divers, les plus anciens remontant au XIIe siècle. Les moines les restaurent à leur rythme mais ne sont pas suffisamment nombreux, disponibles, outillés et spécialisés. Les catalogues font état d'un très grand nombre de manuscrits disparus, soit qu'ils ont été détruits par les Ottomans en 1822, soit qu'ils ont été volés, pillés, vendus, et appartiennent aujourd'hui à des collections privées ou à de grandes bibliothèques comme la Library of Congress. Il existe aussi des ouvrages ne figurant dans aucun catalogue : c'est ainsi que durant la mission de Pierre Sébastianoff(ru) un manuscrit de la Géographie de Ptolémée a été trouvé dans la bibliothèque du monastère de Vatopédi (Vatopedi n° 655, ouvrage le plus ancien que tous les autres exemplaires connus de cet atlas, daté de 1200 environ et composé de 5 o folios, 66 pages de texte grec suivi de 42 cartes).
Notes sur les manuscrits du mont Athos. Monastère de Xénophon KADAS S. N. ; Avec un index des noms propres. Cent trois manuscrits du XIIe - XVIIIe siècle mais surtout tardifs 1989, vol. 15, p. 431–468. article Inist.
Historiquement, le mont Athos est polyglotte même si le grec démotique est langue officielle de la communauté monastique et langue liturgique de dix-sept des vingt monastères. Sept autres langues liturgiques ont été ou sont encore utilisées, et de ce fait, des manuscrits ou des ouvrages imprimés, notamment des Bibles et des liturgies en ces langues, sont conservés dans les bibliothèques des monastères[8] :
Il est suivi par le français Pierre Roger Le Baron (1887-1934) et par l'américain Arnold Genthe (1869-1942) qui réalise au cours de son voyage en Grèce les Greek Series, dont quelques clichés sont conservés à la Library of Congress.
Le suisse Frédéric Boissonnas (1858-1946) réalise 400 clichés au mont Athos, conservés aujourd'hui au Musée de la photographie de Thessalonique[18].
On doit au suisse Paul Collart (1878-1981) les fonds Collart conservés par l'Institut d'archéologie et d'histoire ancienne de l'UNIL, en Suisse.
Le photographe grec Kostas Argyris est aujourd'hui le photographe officiel des moines du mont Athos[19].
Albums de photographies
Photographies du Studio de la Scète Saint-André : site Athos-Mémory [9] le site des archives photographiques du mont Athos.
1969: A Photographic Itinerary on Mount Athos par Takis Tloupas.
Seraidaris Angelos, Photographic journey to Mount Athos, 1935, Benaki Museum, archives photographiques du mont Athos
Costas Balafas(el), Photographic Hierarchy on Mount Athos, 1969-2001, Benaki Museum, archives photographiques du mont Athos, 2006 et A photographic itinerary on Mount Athos, 1969-2001[10]
Nikólaos Tompázis, An exhibition of Photographs of Mount Athos, 1962, exposition au British Council, Archives au Musée Benaki.
Jacques Lacarrière, est le voyageur français qui fit connaître le mont Athos en France. Visages athonites, Le Temps qu'il fait, 1995 et [11]. Avec C. Freire : Le mont Athos
De nombreux voyageurs ont relaté leur voyage au mont Athos, de Pierre Belon au XVIe siècle à Jacques Lacarrière. Selon les auteurs anciens, confirmés par Belon, le soir du solstice d'été, l'ombre du Mont Athos, distant de 70 km, s'étend jusqu'à la place de Myrina, sur l'île de Lemnos, où l'on avait élevé dans l'Antiquité la statue d'un bœuf de bronze. Plutarque cite même un vers (̉Άθως καλύψει πλευρά Λημνίας βοός : « le mont Athos couvrira le flanc du bœuf de Lemnos ») qui était devenu proverbial pour désigner ceux qui, par leurs calomnies, dénigraient les mérites des autres[27].
En 1924, l'higoumène du Pantocrator accepta de recevoir à la bibliothèque du monastère les navigatrices et historiennes Marthe Oulié et Hermine de Saussure[28] qui s'étaient abritées du meltem au petit débarcadère en contrebas avec leur petit caïque à voile et à rames, la Perlette, à bord duquel elles parcouraient l’Égée depuis le Pirée[29].
Peu de religieux catholiques sont allés au mont Athos. Deux y ont séjourné : le père Marie-Joseph Le Guillou, dominicain, et le religieux trappiste américain Basil Pennington qui écrivit quelques livres comme Les Moines du mont Athos ou O Holy Mountain ! Journal of a Retreat on Mount Athos (Garden City, NY: Doubleday, 1978).
Plus récemment, Alain Alain Durel a relaté son expérience d'une année passée comme novice au Mont Athos dans son livre La presqu'île interdite : initiation au mont Athos, Albin Michel, Paris 2014.
Bande dessinée
Le septième tome de Tony corso La donation Konstantin possède des séquences à la République monastique du Mont-Athos[30].
Notes et références
↑« Mission de M. Millet en Grèce et au Mont Athos », annuaire de l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, Paris, 1898, p. 79-85 - [1] Recherches au Mont-Athos
Gabriel Millet, Bulletin de correspondance hellénique, année 1905, volume 29, numéro 29, p. 55-98 Gabriel Millet Recherches au Mont-Athos (suite) Bulletin de « correspondance hellénique, année 1905, volume 29, numéro 29, p. 105-141.
↑CD-ROM Monuments de l'Athos — missions G. Millet, 1894-1920, bibliographie Millet-Athos (réalisé par Mme Angéliki Grammatikopoulou et Mme Dominique Couson-Desreumaux, EPHE.
Documents de travail opérationnel
↑On peut trouver ici la description détaillée de différentes icônes de la Vierge : [2]
↑[3] Manuel d'iconographie chrétienne, grecque et latine..., par Mr Didron et le docteur Paul Durand. Ludovic Lalanne Bibliothèque de l'école des chartes Année 1845 Volume 6 Numéro 6 pp. 461-464
↑La première Mission photographique, 1858, Londres, reproduction de la Photographic Society Archeological au mont Athos, Collodion. Première Mission photographique au mont Athos du Général Sebastianoff (Comte Pierre de Sevastianov).
↑Gabriel Millet, Mission de M. Millet en Grèce et au mont Athos, Annuaire de l'École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques, Paris, 1898
↑Port Folio :[6] et Communion with monks. Photographs by Kostas Argyris from Mount Athos, 1991-1995 [7]
↑Gregorios Stathis, Les Manuscrits de musique byzantine, mont Athos, Institut de musicologie byzantine, Athènes, 1993
A. Gastoué, Introduction à la paléographie musicale byzantine, catalogue des manuscrits de musique byzantine de la Bibliothèque Nationale de Paris, Paris, 1908, p. 20
↑Millénaire du mont Athos, Chevetogne 1963, articles : « La vie de saint Athanase, l'Athonite », « La vie monastique dans l'Église orthodoxe », « L'Athos et la vie eucharistique ».
↑M-J. Le Guillou, l'archimandrite Sophrony, starets de Silouane, moine du mont Athos (1866-1938) : vie, doctrine, écrits, Sisteron 1989, 486 pages.
↑Le vénérable Hadji Georgis, moine du mont Athos 1809-1886, Thessalonique 1996, 96 pages.
↑Joseph de Vatopedi, L'ancien Joseph l'Hésychaste, préface de l'Archimandrite Éphrem, higoumène du monastère de Vatopaidi, introduction de Jean-Claude Larchet, traduit du grec par Yvan Koenig, novembre 2002.
↑Fraternité orthodoxe St-Grégoire Palamas, Avvakoum : le zélote aux pieds nus et Théodoret, moine de l'Athos ; trad. de la presbytère Anna, Paris (30 Bd de Sébastopol, 75004), 1986.
↑Louis Lacroix, Iles de la Grèce, Firmin-Didot, 1853, p. 354.