Langue SOV
Une langue SOV est, en typologie syntaxique, une langue dont les phrases suivent, généralement, un ordre sujet-objet-verbe. D'après l'étude de 402 langues par Russell S. Tomlin publiée en 1986, 45 % des langues dans le monde suivent le modèle de SOV[3], et 75 % des langues naturelles sont des langues SOV ou SVO (sujet-verbe-objet)[4]. FréquenceCet ordre est le plus fréquent et représente environ 45 % des langues[5]. Parmi les langues naturelles, SOV est le type le plus commun. Le second étant SVO, ces deux types représentent 87 % de toutes les langues naturelles qui ont une préférence dans l'ordre des mots[6]. Parmi les langues qui prennent la structure SOV, on trouve : l'arménien, le basque, le birman, le coréen, le grec ancien, l'hittite, le japonais, le kurde, le latin classique, le quechua, la plupart des langues indo-iraniennes, des langues couchitiques, des langues tibéto-birmanes, des langues dravidiennes, des langues turques, des langues uto-aztèques, et des langues caucasiennes. Pour une liste complète, voir la catégorie : Langue SOV. Le mandarin standard utilise la structure SVO aussi, mais l'ordre des mots est flexible et la langue permet les structures de SOV et OSV. PropriétésLes langues SOV ont tendance à utiliser des postpositions au lieu des prépositions et à placer les verbes auxiliaires après le verbe d’action. Elles ont aussi tendance à placer le possédant (génitif) avant le possédé, à placer un nom avant un titre ou honorifique (japonais : 山田先生, Yamada sensei, Yamada (le) professeur) et d'avoir des subordinateurs qui apparaissent à la fin des clauses subordonnées (coréen : 싸이보그지만 괜찮아, ssaibogeujiman gwaenchana, cyborg-bien que, ça va). Les langues SVO ont aussi une tendance minime à mettre les adjectifs démonstratifs avant les noms qu'ils modifient. Les propositions relatives qui précèdent les noms souvent signalent l'ordre de mots SOV[pas clair]. L'inverse ne fonctionne pas : la proportion des langues SOV à propositions relatives avant le nom déterminé et celle des langues SOV à propositions relatives après le nom déterminé sont équivalents[réf. souhaitée]. Les langues SOV ont également tendance à utiliser un ordre temps-manière-lieu pour des phrases adpositionales. Exemples
Le birman est une langue analytique.
1 Suffixe indiquant le cas sujet. Le basque est aussi une langue ergative.
Le latin est une langue flexionnelle.
Utilisation majeureLangues indo-européennes : le hindi, le pachto et le persan. De plus, le latin classique et le sanskrit utilisent principalement cette syntaxe, mais le mécanisme de déclinaison de ces langues flexionnelles permet une certaine flexibilité. Langues sémitiques : les langues éthiosémitiques (tigrigna, amharique, etc.). Langues altaïques : les langues turques (turc, azéri, kazakh, turkmène, tatar, ouzbek, etc.). Langues dravidiennes : le tamoul, le télougou, le kannada et le malayalam. Langues japoniques : le japonais. Langues sino-tibétaines : le birman et le tibétain. Langues finno-ougriennes : le hongrois. Langues isolées : le basque et le coréen. Langues construites : le pandunia (verbes en -u) Utilisation mineureCertaines langues, comme le français avec les pronoms objets (« je le vois »), utilisent cet ordre de façon mineure pour certaines tournures de phrase. L'allemand et le néerlandais n'utilisent cette syntaxe que pour les subordonnées. Lien avec les notations informatiquesDans un tout autre domaine, celui de l'informatique, les machines à pile utilisent cet ordre. Ex : 2+3*4 qui doit se lire comme 2+(3*4) se transforme en Forth en 2 3 4 * +. J'empile 2, puis 3, puis 4. Ensuite, j'enlève et multiplie les deux derniers nombres contenus dans la pile (soit 3 et 4), je dépose le résultat 12 dans la pile. Enfin, j'additionne 2 et 12 pour déposer 14 dans la pile. On appelle cela Notation polonaise inverse (post-fixée), par opposition à la Notation polonaise (de Łukasiewicz) qui était en ordre VSO (dit pré-fixé). Difficulté pour les francophonesLa compréhension d'une langue SOV peut parfois être déroutante[réf. nécessaire] pour une personne parlant une langue SVO, comme le français, puisqu'il lui faut attendre la fin d'une phrase pour connaître le verbe principal et donc le sens de cette phrase. Néanmoins, dans tous les cas, il faut attendre la fin d'une phrase pour en saisir la teneur exacte. Voir aussiArticles connexesRéférences
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