Jil et Jan, alias Gilbert Guenet, né le à Paris 14e et mort le à Nice et Roger-Jean Setti dit Jean Setti, né en 1921 et mort en 1993, sont des paroliers français travaillant en tandem. Ils sont aujourd'hui essentiellement connus pour avoir découvert Johnny Hallyday et écrit quelques-uns de ses premiers succès.
Cousins, leur carrière débute au début des années 1950, décennie durant laquelle ils chantent et enregistrent plusieurs disques en duo.
Roger-Jean Setti (dit Jean Setti)[2],[3],[4], nait en 1921. Il meurt en 1993[5].
Carrière
Gilbert Guenet et Roger-Jean Setti entament leur carrière comme membres d'un orchestre belge. Au début des années 1950, sous le pseudonyme de Jil (Gilbert Guenet) et Jan (Jean Setti), ils enregistrent plusieurs disques. Quelques années plus tard, les duettistes se font paroliers pour plusieurs artistes : en 1958, ils écrivent pour Maurice ChevalierLe jardinier de Paname et pour Lucienne DelyleÇa me suffira. Ils sont également chantés par André Claveau : Le cœur en plâtre, Sur la riviera (1958), Quand les années viendront (1959).
En 1959, ils offrent à Colette Renard un succès notable avec Mon homme est un guignol[6].
Cette même Colette Renard, le , parraine dans une émission de radio, enregistrée au cinéma Marcadet Palace à Paris, Paris cocktail (un radio-crochet), un jeune chanteur inconnu se faisant appeler Johnny Halliday (alors orthographié avec un seul y et cela pour quelques mois encore). Celui-ci y chante Viens faire une partie (adaptation française d'un titre rock 'n' roll d'Elvis PresleyLet's Have a Party). Jil et Jan présents dans la salle, très enthousiasmés par sa prestation, se font connaître à lui et quelques jours plus tard, présentent Johnny Halliday au directeur artistique de la maison de disques Vogue, Jacques Wolfsohn[7]. Le , l'adolescent signe un contrat avec Vogue[N 1].
Son premier disque (un super 45 tours), sort le . Jil et Jan, sur des musiques du chanteur, signent les paroles de trois des quatre titres que compte le EP. Ce disque marque le début de leur collaboration avec Johnny Hallyday (désormais orthographié avec deux y[N 2]). Le nom du tandem n'apparaît pas sur la pochette et les trois chansons (J'étais fou, Oh ! Oh ! Baby, Laisse les filles), sont crédités Gras. Gras étant le nom de jeune fille de l'épouse de Jil et, selon Daniel Lesueur (sans en donner plus de détails), une grève touchant la Sacem est la cause de cette alternative[8].
Durant cette même période, le duo écrit pour de nombreuses vedettes de la génération dite « yéyé », avant de se retirer vers le milieu des années 1960.
On peut parler d'une réelle collaboration entre Jil et Jan et Johnny Hallyday ; en effet sur les trente et une chansons écrites par le tandem pour lui, dix-huit sont des créations originales sur des musiques composées par le chanteur (les autres sont des adaptations de titres étrangers, américains pour la plupart).
Source pour l'ensemble de la liste[9], sauf indications contraires et/ou complémentaires (* : musique Johnny Hallyday) :
André Claveau, 1958 : Le Cœur en plâtre, Sur la riviera ; 1959 : Quand les années viendront
Colette Renard, 1959 : Mon homme est un guignol (également interprété par Simone Langlois) ; 1960 : Petite annonce sentimentale ; 1961 : Ma chanson Lonla lonlaine
Juan Catalano, 1959 : Les Gueules noires
Jacques Hélian, 1959 : Dis à ta mère, Toujours dans les nuages
Henri Génès, 1959 : Ma femme est une poupée, Au Texas, Défense de ; 1961 : L’Indien de service ; 1962 : Le Twist militaire, Le Roi du twist, Un enfant ça grandit
Petula Clark, 1960 : Moi j’préfère l’amour à tout ça(What Do You Want), (Les Vandyke - adaptation Jil et Jan)
Silvana Blasi, 1960 : Chaque fois qu’un homme
Les Blousons noirs, 1961 : Depuis que ma môme (reprise, avec cette légère variante du titre sur la pochette du disque, de la chanson Depuis qu'ma môme du répertoire de Johnny Hallyday)
Les Gam's, 1963 : Il a le truc (He’s got the power), (E. Greenwich - T. Powers - adaptation Jil et Jan), Attention ! accident (sur l’autoroute de l’ouest) (Shut down) (Wilson - adaptation Jil et Jan)
Nathalie Degant, 1965 : Je n'ai pas vingt ans ; également repris par Les Lionceaux
Mireille Mathieu, 1966 : Ne parlez plus, Monsieur Jack Hobson ; 1967 : Alors nous deux, C'est ma première chanson d'amour ; 1970 : Si Paris était en Provence
Aline, 1966 : L’éducation, Écris-moi, Parle avec les yeux, Censure
Pierre Provence, 19?? : L'École maternelle, Au lait d'kiss
Discographie (sélective) de Jil et Jan
1946 : Jo le cow-boy, À Séville (78 tours Pacific VE 120)
1947 : Bing, vieux cheval de gaucho, Je me moque de la pluie (78 tours Pacific VE 121)
1951 : Une belle botte de noix de coco, Deux petits Tyroliens (78 tours Decca MB 21257)
1951 : L'Âme des poètes, Petite étoile d'or (78 tours Decca MF 21426)
1952 : Jezebel, Elle ne savent pas (78 tours Decca MF 21589)
1952 : Toujours dans les nuages, Une Parisienne à Panama (78 tours Decca 240387)
1954 : De mes vacances, Deux doigts de porto (78 tours Apex 13003)
Notes et références
Notes
↑En fait sa tante et tutrice légale Hélène Mar le fait pour lui, car plus de trois ans le séparent encore de sa majorité. Source : Johnny story, François Jouffa, 1979, p. 23.
↑Sur la pochette du disque, son nom est, par erreur, orthographié avec deux y ; cette graphie sera définitivement retenue. Source : Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, Éditions Alternatives, 2003, p. 23-24.
↑Daniel Lesueur, L'Argus Johnny Hallyday - discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, page 22, citation : « [...] Jil, c'est Gilbert Guénet ; Jan, c'est Roger-Jean Setti. »
↑Frédéric Quinonero, Johnny immortel 1943-2017, 2017, Éditions L'Archipel, page 74, citation : « [...] un nommé Gilbert Guénet, trente trois ans, plus connu sous le diminutif de Jil et pour le duo qu'il forme avec son cousin Roger-Jean Setti, surnommé Jan, de cinq ans son aîné. »
↑Daniel LesueurL'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, Éditions Alternatives, 2003, p. 24, citation : « Les notes de pochette du premier EP peuvent être considérées comme « approximatives », quant à l'origine des morceaux interprétés : [ … ] crédités Hallyday-Gras, il a fallu utiliser le nom de jeune fille de l'épouse de Jil, en raison d'une grève affectant la Sacem. »
↑Jean-William Thoury, Johnny en chansons - Dictionnaire des chansons de Johnny Hallyday, 2002, Éditions Semic Music, page 365.