En 1892, il soutient sa thèse en latin sur la vie, les écrits et la doctrine d'Isaac de Ninive, comprenant trois homélies inédites de ce théologien, reproduites d'après les manuscrits du British Museum, avec une traduction latine et une comparaison avec une version grecque connue antérieurement.
1896 : traduction et commentaire, dans la Revue de l'Orient Chrétien, de la Vie du moine Rabban Youssef Bousnaya (mort en 979 à cent dix ans), par son disciple Jean Bar Khaldoun ; édition et traduction, dans les Mélanges d'archéologie et d'histoire publiés cette année-là par l'École française de Rome, du Livre de la chasteté d'Ichodenah de Bassorah (IXe siècle, auteur possible de l'original syriaque de la Chronique de Séert) ; publication, dans le Journal Asiatique, d'une importante étude sur « L'École de Nisibe, son histoire, ses statuts » et d'une notice sur les Yezidis ; publication, dans la Revue Archéologique, d'un « index alphabétique et analytique des inscriptions grecques et latines de la Syrie publiées par Waddington » ;
1897 : publication, dans les Nouvelles Archives des missions scientifiques, d'un texte hagiographique du catholicosnestorienIchoyahb III: l'Histoire de Jésusabran (martyr chrétien converti du mazdéisme, crucifié avec douze compagnons à Erbil en 620) ; présentation au Congrès des orientalistes de la Lettre du catholicosMar Aba II aux membres de l'École patriarcale de Séleucie; publication de la version syriaque (seule conservée) du Commentaire sur l'Évangile selon saint Jean de Théodore de Mopsueste ; début de la publication, dans le Journal Asiatique (jusqu'en 1901), de « Notes d'Épigraphie et d'Archéologie orientale » (publiées ensuite en quatre fascicules par l'Imprimerie nationale) ; communication à l'Académie des inscriptions et belles-lettres du relevé de dix-huit inscriptions de Palmyre effectué au cours d'un voyage en Syrie ;
1897-1898 : publication, dans les Rendiconti della Reale Accademia dei Lincei, de la version syriaque (seule conservée) de trois homélies du patriarche Proclus de Constantinople ; publication, dans la même revue, des Règles monastiques promulguées en 588 par l'abbé Dadjésus pour le monastère du mont Izla, près de Nisibe ; publication, dans le Bulletin de Géographie historique et descriptive, de deux études sur une mappemonde syrienne du XIIIe siècle.
1900 : présentation à l'Académie des inscriptions et belles-lettres du premier fascicule du Répertoire d'Épigraphie Sémitique, fondé par l'abbé sous l'égide de la Compagnie, et dont il sera le principal responsable jusqu'à sa mort ;
Le , il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, succédant à Michel Bréal, et il devient membre de la commission du Corpus Inscriptionum Semiticarum de la Compagnie, projet lancé par Ernest Renan en 1887, et auquel il collaborait depuis 1893, avec un titre d'auxiliaire depuis 1905. Désormais, ce projet occupe une bonne part de son activité: il se consacre non seulement aux inscriptions araméennes, mais aussi phéniciennes, carthaginoises et berbères. En 1926, notamment, il achève le fascicule des inscriptions palmyréniennes découvertes jusqu'en 1925 (tome III, fasc. 1, 326 pages, publié en 1932). En 1947, il fait paraître un Recueil des inscriptions libyques.
En 1922, il publie en son nom personnel un ouvrage richement illustré (et luxueusement édité par l'Imprimerie nationale) intitulé Choix d'inscriptions de Palmyre. En 1935, il fait paraître une Littérature syriaque.
Traduction
En 1896, traduction et commentaire, dans la Revue de l'Orient Chrétien[3], de la Vie du moine Rabban Youssef Bousnaya (mort en 979 à cent dix ans), par son disciple Jean Bar Khaldoun[4].
Moine syrien de l’Église nestorienne, Rabban Joseph Bousnaya (v. 869-979) a livré son enseignement à son disciple, Jean Bar Kaldoun, qui l'a retranscrit[5].
Jésus lève les yeux sur nous
« La miséricorde est l'image de Dieu, et l'homme miséricordieux est, en vérité, un Dieu habitant sur la terre. De même que Dieu est miséricordieux pour tous, sans distinction aucune, de même l'homme miséricordieux répand ses bienfaits sur tous également.
Prends garde de te laisser séduire par cette pensée qui pourrait te sourire : « Il vaut mieux que je sois miséricordieux pour celui qui nous est attaché à la foi que pour celui qui nous est étranger. » Ce n'est point là la miséricorde parfaite imitant Dieu qui répand ses bienfaits sur tous, qui fait lever son soleil et tomber la pluie sur les méchants et sur les bons (cf. Mt 5, 45).
La miséricorde ne mérite pas d'être louée seulement à cause de l'abondance des bienfaits, mais bien quand elle procède d'une pensée droite et miséricordieuse. Il y en a qui donnent et distribuent beaucoup et qui ne sont point réputés miséricordieux devant Dieu ; et il y en a qui n'ont rien, ne possèdent rien et qui ont pitié de tous dans leur cœur : ceux-ci sont considérés devant Dieu comme de parfaits miséricordieux, et ils le sont en effet. Ne dis donc point : « Je n'ai rien pour donner aux pauvre » ; et ne t'afflige pas intérieurement de ne pouvoir à cause de cela être miséricordieux. Si tu as quelque chose, donne ce que tu as ; si tu n'as rien, donne, ne fût-ce qu'un morceau de pain sec, avec une intention vraiment miséricordieuse, et cela sera considéré devant Dieu comme la miséricorde parfaite. Notre Seigneur n'a pas tant loué ceux qui jetaient beaucoup dans le tronc des offrandes, qu'il a loué la veuve pour y avoir mis deux piécettes qu'elle avait prises de son indigence, avec une pensée droite, pour les jeter dans le trésor de Dieu (cf. Lc 21, 1-4). »
— Jean Bar Kaldoun. Vie du moine Joseph Bousnaya, VIII, trad. J. B. Chabot, cité par P. Deseille, L'Évangile au désert, Paris, Cerf, 1965, p. 244-246[6].
↑Histoire de Mar Jabalaha III, patriarche des Nestoriens (1281-1317) et du moine Rabban Çauma, ambassadeur du roi Argoun en Occident (1287), Paris, Ernest Leroux, , 278 + supplément 8 pages (lire en ligne)