Chemin de fer de Hazebrouck à Bergues et Hondschoote
Le chemin de fer de Hazebrouck à Bergues et Hondschoote est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire qui a fonctionné entre ces villes du département du Nord entre 1894 et 1954[1]. Exploitée à l'origine par la compagnie des Chemins de fer des Flandres (CFF), elle est intégrée en 1919 au réseau de la Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local (CGVFIL). La ligne était construite à voie métrique. HistoireLe schéma départemental de 1886À la fin du XIXe siècle, face à l'urbanisation croissante, au développement de l'industrie et en réaction aux nombreuses demandes de concessions de lignes de chemin de fer secondaire ou tramway, le département du Nord adopte en 1886 le principe de réalisation d'un important réseau secondaire, destiné à être concédé[a], devant comporter 19 lignes pour un total de 429,7 kilomètres[3].
La constitution du réseau des FlandresTrois entreprises firent part de leur intérêt pour réaliser et exploiter les lignes de Bergues à Hondschoote, de Bergues à Steenvoorde et Hazebrouck, et enfin d'Hazebrouck à Estaires :
L'offre des Chemins de fer économiques du Nord fut retenue, mais, après discussions, cette compagnie renonça au projet en 1899[4], et l'entrepreneur Alfred Lambert, un ingénieur civil de Paris, obtint la concession pour une durée de 99 ans[5] par le Département du Nord des deux premières lignes, qui furent déclarées d'utilité publique par la loi du 2 avril 1891[6]. Celui-ci substitua ses droits à la compagnie des Chemins de fer des Flandres (CFF)[7]. La ligne Hazebrouck - Hondschoote et son embranchement de Rexpoëde à Bergues (Porte de Cassel) fut ouverte le 8 septembre 1894, et la section terminale de Cassel (Porte de Cassel) à Cassel - Gare, qui nécessitait un passage à travers l'enceinte fortifiée et de laborieuses négociations avec l'autorité militaire, ne fut mise en service que le 1er juillet 1897[4]. La Première Guerre mondialeLe réseau contribua au ravitaillement de la poche de résistance de l'Yser, autour de Nieuport, Furnes et Ypres, et fut mis sous tutelle militaire. Celle-ci mit en place une coopération dès l'hiver 1914 entre les CEN, les CF et la 10e section des Chemins de fer de campagne, qui exploitaient la ligne Hondschoote - Bray-Dunes (à voie normale[4]). La Première Guerre mondiale fit peu de dégâts sur ce réseau situé loin des lignes du front. On nota l'incendie, les 8 et 9 octobre, de la halte de Saint-Sylvestre-Cappel, et, le 4 novembre 1915, la destruction de la voiture de seconde classe no 33[8]. L'entre-deux-guerresL'exploitation de ce réseau fut reprise par la Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local (VFIL ou CGL) le 1er juillet 1919. Cette compagnie a été formée autour de la compagnie de chemin de fer voisine du Chemin de fer d'Anvin à Calais. SuppressionLa section Rexpoëde - Bergues est fermée le , la ligne est fermée le [9]. InfrastructureVoie et tracésLa compagnie exploitait une ligne à voie métrique :
avec un embranchement Rexpoëde - Bergues-Gare, de 9 km, ouverte en deux temps :
Aux termes du Cahier des charges de la concession, les lignes desservaient également les communes de Bambecque, Herzeele, Winnezeele, Steenvoorde, Terdeghem, Saint-Sylvestre-Cappel et Hondeghem. La ligne était à voie unique et métrique, longue de 34 km, armée de rails de type Vignole, de 20 kg par mètre. La voie comprenait quelques rampes atteignant 25 ‰ et des courbes de 100 mètres de rayon[4].
Gare et connexionsLes gares étaient établies sur le même modèle, un bâtiment voyageur à 1 étage auquel était accolé une dépendance. Certaines gares portaient les inscriptions Chemin de Fer du côté de l'entrée et du côté des quais figurait le nom de la ville ou de l'arrêt. Les gares de jonctions étaient les suivantes :
ArrêtsLa ligne compte 10 gares, d'un type standardisé, il comporte un bâtiment voyageurs en briques en R+1 de 3 travées comportant côté voies au rez-de-chaussée 3 portes et 3 fenêtres à l'étage et côté ville au rez-de-chaussée 1 porte au centre encadrée de 2 fenêtres et 3 fenêtres à l'étage. Le bâtiment voyageur est flanqué d'une halle à marchandises. La ligne assure par ailleurs aux terminus d'Hazebrouck et Bergues la correspondance avec le grand chemin de fer, ainsi qu'à la gare d'Herzelle avec la ligne Herzeele - Saint-Momelin (cf. secondaire) de la Société générale des chemins de fer économiques (SE), à Bergues avec la ligne Bergues - Bollezeele de cette même compagnie et à Hondschoote avec la ligne de Bray-Dunes - Hondschoote (cf. secondaire). Liste des bâtiments voyageurs Les gares n'appartenant pas à la ligne (et ses concessionnaires) sont en italique, elles sont triées par ordre sur la ligne dans le sens Hazebrouck - Hondschoote.
DépôtLe dépôt de la ligne est implanté à Hondeghem avec la gare, la ligne dispose également d'une remise pour les locomotives en gare d'Hondschoote. Matériel roulantAutorails
* neuf ou d'occasion. ** nombre affecté sur le réseau ou la ligne (nombre que compte la série de véhicules). LocomotivesLocomotives dieselsLocomotives à vapeur
ExploitationLa ligne, ainsi que l'embranchement de Bergues, étaient desservis jusqu'en 1905 par trois allers-retours quotidiens. De 1905 à la Première Guerre mondiale, la desserte fut portée à quatre trains sur les lignes d'Hazebrouck à Hondschoote et de Bergues à Hondschoote, plus une navette entre Rexpoëde et Hondschoote, soit sur ce tronçon, neuf circulations dans chaque sens. cela était une fréquence élevée pour un chemin de fer secondaire à vocation surtout rurale. Après la guerre, le service reprit avec trois trains sur chaque section, dont deux assurés après 1936 par autorail. Cette exploitation permit, dans les dernières années d'exploitation la ligne de voir à nouveau circuler quatre aller-retours Hazebrouck - Hondschoote (dont un fractionné à Rexpoëcle) et trois Bergues - Hondschoote[4]. Matériel roulantLe matériel roulant avait un gabarit limité par le cahier des charges à 2,50 m. en largeur et 3,70 m. en hauteur[10]. Il prévoyait également que les voyageurs disposeraient de deux classes de voitures, pouvant éventuellement être dotées d'une impériale[11]. Le tamponnement était central, comme sur de très nombreux chemins de fer secondaires, et le matériel était doté du frein à vide[4]. Le réseau fut doté, dans un premier temps, de cinq locomotives à vapeur construites par Corpet-Louvet en 1890-1891, type 031T de 16 tonnes, qui avaient antérieurement circulé sur d'autres réseaux du Département du Nord ou celui du Pas-de-Calais exploitées par les compagnies de M. Lambert :
La CGL, qui exploitait le réseau depuis 1919, construisit dans son atelier de Lumbres des engins diesel pour la ligne :
Vestiges et matériel préservé
Notes et sourcesNotes
Bibliographie
Références
Voir aussiArticles connexes |
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