l'Imergue (rd) 16,8 km sur quatre communes avec trois affluents.
le Réal (rg) 8,3 km sur deux communes : Ménerbes et Lacoste.
le Valadas (rg) 3,3 km sur les deux communes de Oppède, Ménerbes sans affluent référencé.
la Sénancole (rd) 12,6 km sur trois communes et avec deux affluents.
le Boulon (rg) 3,6 km sur trois communes sans affluent référencé.
Géoportail signale de plus le Grand Valat -sandre:x3410700- de 8,3 km en rive gauche qui est bien dans la zone hydrographique Le Coulon du ravin de la Prée au Grand Vallat inclus (X341).
Histoire
Antiquité
Au niveau de Bonnieux, le torrent passe sous un pont romain remarquablement conservé : le Pont Julien, datant du Ier siècle, mesure 118 m de long et a 3 arches en grand appareil. Depuis 2005, un pont moderne est venu préserver le Pont Julien de la circulation.
Ce pont, entre Apt et Cavaillon, permettait le passage de la voie Domitienne (via Domitia). Les itinéraires antiques (Carte de Peutinger) indiquent une mutatio dite ad fines (aux limites). L'emplacement de cette mutatio reste discuté mais certains l'associent aux vestiges antiques découverts au lieu-dit Maricamp, situé en rive gauche à proximité de Notre-Dame de Lumières. Pour d'autres auteurs, la mutatio se situerait quelques kilomètres en aval, au lieu-dit des Bas-Heyrauds, sur la commune de Ménerbes[8],[9].
Moyen Âge
Dès la fin du haut Moyen Âge, les eaux du Calavon qui, dans les intervalles des grands défrichements romains et médiévaux, était une rivière très poissonneuse et de haut débit[6], furent utilisées pour l'installation de moulins. Les premiers répertoriés datent de 998 et ont fait l'objet d'une convention entre Teudéric, évêque d'Apt, et deux couples : Geoffroy et Madeleine, ainsi que Didon et son épouse Arantrude. Les deux couples s'engageaient à construire chacun un moulin dont il leur était accordé la moitié en pleine propriété, l'autre revenant à l'évêque[10].
Époque moderne
Époque contemporaine
Jusqu'en 1863, la traversée du Calavon, au niveau du hameau de Lumières, se faisait par le biais d'un passage à gué. Celle-ci, malaisée à basses eaux, devenait difficile, voire impossible à hautes eaux. Un pont fut alors construit, après souscription des habitants de la commune. Les travaux auront lieu de 1864 à 1866. Détruit lors d'une crue, le , il fut reconstruit trois ans plus tard. Plusieurs crues continuèrent à fragiliser le pont, jusqu'en 1909, date à laquelle une reconstruction, plus solide avec une travée métallique et non en bois, fut décidée[11].
À la traversée d'Apt, il se chargeait des effluents de la ville et surtout de ceux des fabriques de fruits confits : il en sortait sous forme d'un égout noirâtre et puant qui lui valut le surnom de « rivière la plus polluée de France » dans les années 1980[réf. nécessaire]. Son état s'est considérablement amélioré depuis, grâce à l'action du parc naturel régional du Luberon qui s'est investi dans l'aménagement et la gestion directe du Calavon/Coulon et de ses affluents dès 1990.
Étymologie
Le Calavon est nommé pour la première fois dans le Cartulaire de l'Église d'Apt (835-1130). Il apparaît dans les chartes XLVII et XLVIII, datées du , sous la désignation « fluvio Causalone »[12], puis à nouveau dans la Charte LXI, datée du , comme « fluvium qui dicitur Causalone »[13]. Il est encore cité dans la Charte LXXVII, rédigée à Apt, avant 1048, sous le vocable de « Causalonem »[14].
Le Calavon change de nom pour devenir Coulon en arrivant dans la plaine du Comtat Venaissin, dans le village des Beaumettes, à proximité de l'endroit où se situait dans l'Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois des Albiques - dans la montagne, vers Apt - et celle des Cavares - dans la plaine, vers Cavaillon.
Les documents confirment l'évolution potentielle des deux dénominations puisque des vocables issus du bas latin : Aucalo, Causalo, Caudalio, on arrive à Caularo, au XIVe siècle, et à Caulaho, au XVe siècle[6].
Crues
Alternant périodes de sécheresse et crues, les inondations du Calavon peuvent être aussi bien imprévisibles que spectaculaires.
« ... un gaudre claperous que – d'abord simple riéu sourti di cauno aupenco quouro, crentous, s'encour dins li prat fresquierous quouro, coume un béu flume estènd sis erso rousso pièi tout-d'un-cop feroun, boumbis sus li roucas sauto de baus en baus, e, dins sa folo courso emporto aubre et restanco, anouge et serpatas. »
« ... un torrent caillouteux
qui – d'abord simple ruisseau sorti des grottes alpestres
tantôt, timide, s'enfuit dans les fraîches prairies
tantôt, comme un beau fleuve déploie ses blondes vagues
puis tout à coup, farouche, bondit sur les rochers
se précipite d'escarpement en escarpement, et, dans sa course folle
emporte arbres et digues, agneaux et serpents. [réf. nécessaire] »
Le module du Calavon, mesuré au niveau de la station hydrologique d'Oppède, sur une durée de 18 ans est de 1,17 m3/s (observations faites de 1996 à 2013) [2]. La surface étudiée à cet endroit est de 450 km2, soit moins de la moitié du bassin versant du cours d'eau.
Le Calavon est un cours d'eau extrêmement irrégulier selon les années. Durant cette période, le débit moyen a oscillé entre un maximum annuel moyen de 2,37 m3/s en 2000, et un minimum annuel moyen de 0,074, soit 74 litres par seconde en 2005.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées. Les hautes eaux se déroulent en automne-hiver, et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 1,89 à 2,45 m3/s, de novembre à janvier inclus (avec un maximum en décembre). À partir du mois de février, le débit baisse progressivement, ce qui mène aux basses eaux d'été-automne, lesquelles qui ont lieu de juin à octobre, entraînant une baisse du débit mensuel moyen avec un plancher de 0,042 m3/s au mois d'août (42 litres), ce qui apparaît comme fort maigre.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : X3484020 le Coulon à Oppède (La Garrigue) pour 450 km2 de bassin versant et à 103 m d'altitude et (le 8-4-2013 données calculées sur 18 ans de 1996 à 2013)
Étiage
À l'étiage, le VCN3 peut chuter à 1 l/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui revient à avoir un cours d'eau à sec ou presque.
Crues
Les crues peuvent être très importantes. Ainsi les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 54 et 100 m3/s. Le QIX 10 est de 130 m3/s, le QIX 20 de 170 m3/s, tandis que le QIX 50 n'a pas encore été calculé, faute d'une durée d'observation suffisante. Ces débits de crue sont de l'ordre de la moitié de ceux du Verdon à Vinon-sur-Verdon[15].
Le débit instantané maximal enregistré (non validé) à Oppède a été de 203 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal était de 115 m3/s le même jour.
Le Calavon est une rivière fort peu abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 62 millimètres annuellement, ce qui est plus de cinq fois moindre que la moyenne de la France, tous bassins confondus (320 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 2,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Bibliographie
Noël Didier, Henri Dubled et Jean Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, Éd. Librairie Dalloz, Paris, 1967.
Georges Truc, L'eau en Vaucluse. Origine, fonctionnement, potentiel et qualité des réservoirs aquifères, Éd. Conseil Général de Vaucluse, Avignon, 1991.
↑Pellecuer, L. (1985) - « Le point sur Ad Fines », Archipal, hors série n° 41, pp. 16-24.
↑Marchesi, H. (1990) - « Pour en finir avec ad Fines », in L'occupation de la moyenne vallée du Calavon du Néolithique à la fin de l'Antiquité, Notices d'archéologie vauclusienne, 1. Vallée du Calavon, Service d'archéologie de Vaucluse, p. 40.
↑Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., pp. 172 et 174.
↑Edition Archives départementales de Vaucluse, « Passage d'une rive à l'autre », (ISBN2860840214)
↑Cartulaire de l'Église d'Apt, op. cit., pp. 173-174.