Il existe deux nombres réelsopposés dont le carré est 3 ; autrement dit : 3 possède deux racines carrées, opposées. Par convention, la notation désigne la racine carrée positive de 3, et nécessairement, désigne la racine carrée négative de 3. Mais se lit simplement racine carrée de trois, voire plus simplement racine de trois. Dans le corps des nombres complexes, la notation désigne la détermination principale de la racine carrée prise au point 3. Le symbole ou s’appelle un radical.
se note également , qui se lit trois puissance un demi.
La racine carrée de 3 est irrationnelle, comme celle de tout entier naturel qui n'est pas un carré parfait (voir l'article détaillé pour des démonstrations).
Au Ve siècle av. J.-C., Théodore de Cyrène aurait démontré des résultats d'incommensurabilité correspondant à l'irrationnalité des racines carrées des entiers de 3 à 17[1],[2].
Développement décimal
; ses décimales forment la suite A002194 de l'OEIS.
Dix milliards de décimales ont été calculées en 2013[3].
On conjecture que, comme tout irrationnel algébrique, est un nombre normal, à savoir que toute suite finie de décimales consécutives (ou séquence) apparaît avec la même fréquence limite que toute séquence de même longueur[4].
Ce développement est bien périodique (période de longueur 2) comme pour tout irrationnel quadratique (irrationnel solution d'une équation de degré 2 à coefficients entiers), et le théorème de Legendre est bien vérifié.
Les neuf premières réduites communes à ces deux développements sont :
Comme pour toute fraction continue d’un nombre irrationnel, elles constituent les meilleures approximations de √3.
La méthode de Héron fournit une suite, dite suite de Héron[8], qui converge vers la racine carrée d'un nombre réel positif . Quand a = 3 cette suite, convergeant vers √3, est définie par : .
Ses premiers termes sont : (approximation à 10-4 près de √3).
Les numérateurs de cette suite forment la suite A002812 de l'OEIS, et ses dénominateurs la suite A071579 de l'OEIS.
La hauteur d'un triangle équilatéral de côté 1 vaut . Ceci donne un moyen de construction de à la règle et au compas. Cette propriété entraîne les suivantes :
l'aire d'un triangle équilatéral de côté 1 vaut ; l'aire d'un tétraèdre régulier de côté 1 vaut donc ;
la distance entre deux côtés opposés d'un hexagone régulier de côté 1 vaut ;
est le rapport des longueurs des diagonales d'un losange d'angles 60° et 120° ;
est le rapport entre la longueur et la largeur de la figure Vesica piscis.
Diagonale d'un cube unité.
Proportions entre le côté d'un triangle équilatéral et sa hauteur.
Le rectangle de format (rapport longueur sur largeur) est étudié dans le cadre de la symétrie dynamique(en). Jay Hambridge(en) en fait l'objet de la leçon 8 de son ouvrage Elements of Dynamic Symmetry[9] et lui donne le nom de root-three rectangle. Lacey Davis Caskey(de) analyse leur présence dans la silhouette de vases grecs[10], tandis que Rachel Fletcher la recherche dans l'œuvre d'Andrea Palladio[11]. Wolfgang von Wersin(de) en fait le 11e des 12 rectangles remarquables (les orthogones) qu'il étudie dans son ouvrage Das Buch vom Rechteck: Gesetz und Gestik des Räumlichen. Il lui donne le nom de Sixton[12]. Ce rectangle se construit à partir de la moitié d'un triangle équilatéral et a même aire que celui-ci. Une autre construction possible consiste à partir d'un carré, à construire un rectangle de format (format A4), servant à construire le rectangle final[13], il se partage aisément en trois rectangles de même format [14] et se trouve naturellement inscrit dans un hexagone[15].
Construction d'un rectangle de format .
Découpe du rectangle en trois rectangles de mêmes proportions.
Rectangle de format inscrit dans un hexagone.
Notes et références
↑(en) Wilbur Knorr, The Evolution of the Euclidean Elements : A Study of the Theory of Incommensurable Magnitudes and Its Significance for Early Greek Geometry, Dordrecht, D. Reidel Publishing Co., (ISBN90 27705097), p. 64.
↑(en) David H. Bailey et Richard E. Crandall, « On the random character of fundamental constant expansions. », Experimental mathematics, vol. 10, no 2, , p. 175-190 (lire en ligne), p. 175
↑ abc et dF. Jaboeuf, Les fractions continues, Irem de Montpellier, , p. 27-29, 45
↑David Wells, Le dictionnaire Penguin des nombres curieux, Eyrolles, , p. 41
↑(en) Wilbur R. Knorr, « Archimedes and the measurement of the circle: a new interpretation », Archive for History of Exact Sciences, no 15 (2), , p. 121 (lire en ligne)