L'autorité impériale, traditionnellement concernée par la protection des Juifs est temporairement affaiblie, due à une rivalité sanglante entre le roi Adolphe de Nassau et son rival Albert d'Autriche.
À Nuremberg, les Juifs trouvent refuge dans la forteresse et sont aidés par des citoyens chrétiens, mais le 1er août, Rintfleisch bouscule les défenseurs et massacre les Juifs. Le Nürnberger Memorbuch (Livre de la mémoire), contient les noms de nombreux Juifs assassinés et parmi eux Mordekhaï ben Hillel, disciple de Meïr de Rothenburg, avec sa femme et ses enfants. Seules les communautés de Ratisbonne et d'Augsbourg, protégées par les magistrats de leur ville, échappent au massacre. Se répandant de la Franconie à la Bavière et à l'Autriche, les émeutiers détruisent 146 communautés juives et tuent au moins 4 000 à 5 000 Juifs, dont 3 441 sont connus par nom.
Le roi Albert Ier ayant finalement vaincu Adolphe et pris la couronne, fait arrêter et pendre Rintfleisch. Les villes où les Juifs ont été tués sont forcées de payer une amende au roi pour ne pas avoir su les protéger. Le centre juif d'Allemagne commence à se déliter, à la suite de l'émigration vers l'Europe de l'Est.
Au sujet du terme
Le terme pogrom de Rintfleisch n'est pas celui utilisé à l'époque, car le nom pogrom est un mot russe qui n'existait pas à cette époque avec sa signification actuelle et qui de toute façon n'était certainement pas connu en Allemagne.
(de) Friedrich Lotter, « Die Judenverfolgung des „König Rintfleisch“ in Franken um 1298. Die endgültige Wende in den christlich-jüdischen Beziehungen im deutschen Reich des Mittelalters », Zeitschrift für historische Forschung, no 4, , p. 385–422.