L'émeute commence sur la place du marché avec une manifestation spontanée comme une personne soupçonnée de se livrer à des pratiques commerciales déloyales(en). Comme le métier traditionnel des Juifs dans cette région est le commerce, l'image de commerçant déloyal se superpose à celle des Juifs. L'émeute dégénère en pogrom antisémite. La foule devient encore plus enragée quand des rumeurs circulent sur l'enlèvement d'enfants chrétiens par des Juifs. L'historien Péter Apor formule une observation originale sur les auteurs du pogrom quand ils sont traduits en justice : « le tribunal populaire s'est débrouillé pour produire le récit d'un pogrom antisémite sans y inclure les victimes juives ». Le pogrom est décrit comme une résurgence du fascisme en Hongrie, orchestré contre la toute jeune démocratie populaire[2].
Le , neuf émeutiers sont condamnés pour leur participation aux violences : trois sont condamnés à mort et d'autres à six années d'emprisonnement[3].
↑Péter Apor, « The Lost Deportations and the Lost People of Kunmadaras: A Pogrom in Hungary, 1946 », Hungarian Historical Review, vol. 2, no 3, , p. 566–604 (lire en ligne)
Randolph L Braham et Brewster S Chamberlin, Holocaust in Hungary: Sixty Years Later, Rosenthal Institute for Holocaust Studies, Graduate Center of the City University of New York, , 167, 189 (ISBN0-88033-576-9)