La paronymie est la similitude de deux mots de sens diffèrent(s).
La plupart des linguistes[Qui ?] distinguent cette similitude formelle, lexicale de l'identité de sens (la synonymie) et de l'identité de forme, l'homonymie, mais, comme cette dernière, elle peut être soit orale (jusqu'à l'homophonie), soit écrite (jusqu'à l'homographie), soit les deux, jusqu'à l'homonymie donc. La paronymie est parfois utilisée à des fins rhétoriques, comme on le verra ci-dessous.
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Le mot paronyme a son propre paronyme : patronyme.
Les verbes conjugués peuvent donner des paronymies :
je suis : (verbe être ou verbe suivre)
Ah, fallait-il que je vous visse : (c'est le verbe voir, pas le verbe visser).
Paronomase
En rhétorique, la figure de style qui consiste à rapprocher des paronymes au sein du même énoncé est la paronomase (anciennement paronomasie[1]). Du fait de son pouvoir fortement « accrocheur », ce jeu de mots reposant sur les ressemblances graphique et phonétique, est très souvent utilisé dans des énoncés qui ont vocation à être courts tout en étant efficaces : les proverbes, les aphorismes, les maximes, les publicités, les titres, les textes de rap, etc.
Exemples de paronomases
« Traduttore, traditore » (en italien : « Traducteur, traître » - repris en français sous la forme : « Traduire, c'est trahir » ou encore « La traduction est une trahison » ; par exemple pour un jeu de mots en langue écrite d'origine devant éclairer le lecteur par rebondissement et qui n'a aucun sens traduit mot à mot pour l'intrigue et donc n'est pas traduit).
« Veni, vidi, vici » (en latin : « je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu », expression attribuée à Jules César).
« Sors immanis et inanis [...] Status malus, vana salus » (en latin : sort cruel et vain [...], Une base instable, un salut trompeur), O Fortuna, Carmina Burana
« Phoenix felix » (en latin, prononcé fenix felix : heureux le phénix !, inscription de Pompéi).
« Nomen est omen » qui signifie « Le nom est présage ».
« De Gaulle comme une invocation, de Gaulle comme une provocation, de Gaulle comme une vocation » (discours prononcé par François Hollande le au Panthéon lors de la cérémonie d'hommage à Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay)[2].
La chanson de Boby Lapointe « Le tube de toilette » est entièrement construite sur une suite de paronomases[3].
Paronomase implicite
Il existe un type particulier de paronomase, dans lequel le rapprochement n'est qu'implicite, car seul l'un des deux paronymes est cité. En fait, celui qui est cité prend la place de l'autre, dans une phrase où c'est l'autre que l'on attend.
Par exemple dans « pour respirer un peu d’air vrai » (de Gilbert Cesbron), ce n'est pas vrai qu'on attend, mais frais, bien qu'il ne soit pas cité.
« À qui qu'ce soit que je m'agresse » (et non m'adresse), dans la chanson Où C'est Que J'ai Mis Mon Flingue ? de Renaud.
« Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps » (et non du beau temps), dans la chanson L'Orage de Georges Brassens.
Le refrain de Je suis né au Chili de Bobby Lapointe fait indirectement allusion à un vêtement féminin, la pêche à la ligne, et à de la nourriture :
Et je veux rendre à ma façon Grâce à votre graisse à masser. Votre saindoux pour le corps c'est Ce que mes vers pour l'âme sont. De tout ce qu'à ma peau me fîtes Combien fus-je épaté de fois ! Combien à vous qui m'épatâtes Mon bon petit cœur confus doit !
La série d'albums « Prince de Motordu » de Pef, aux Éditions Gallimard est fondée sur le remplacement de certains mots par leur paronyme.