Péyiri
Péyiri, parfois orthographié Péhyiri, est un village du département et la commune urbaine de Koudougou, situé dans la province du Boulkiemdé et la région du Centre-Ouest au Burkina Faso. GéographieLocalisationPéyiri est situé à 9 km du chef-lieu départemental. Le village de Péyiri est limité :
Il est accessible à partir de Koudougou par trois pistes automobiles. Cependant, l’état de ces pistes est défectueux en saison hivernale. Géologie et reliefReliefLe village de Péyiri a un relief assez plat et fait partie du plateau mossi avec une altitude moyenne de 300 mètres. Cependant, on remarque quelques petites élévations dans sa partie ouest et nord-ouest. Ce village, sur le plan géomorphologique, est essentiellement sur le Craton d'Afrique de l'Ouest, formation cristallines de l’antéburrimien et du burrimien[2]. SolsTout comme sur l’ensemble de la commune de Koudougou, Péyiri présente divers types de sols parmi lesquels :
ClimatLe village de Péyiri a le même type de climat que la commune de Koudougou. Le climat de cette zone est de type nord-soudanien, chaud et sec caractérisé par une saison pluvieuse de mai à septembre et une saison sèche d’octobre à avril. Les deux saisons sont influencées par le vent, la température et les précipitations[4],[5]. PluviométrieLa pluviométrie de la zone a une durée irrégulière et une grande variabilité spatio-temporelle handicapant l’agriculture. L’analyse de la station de Koudougou entre 2002 et 2011 montre une évolution en dents de scie au cours de la période. La moyenne annuelle pour la période considérée est de 830,45 mm avec une pluviométrie minimale de 645,5 mm en 2002 et une pluviométrie maximale de 965,5 mm en 2003. De même, en termes d’intensité, il a été enregistré sur ces dix années 41 jours de pluie en 2004 et 57 jours de pluie en 2010. De façon générale, les précipitations sont insuffisantes et irrégulières. Outre cette importante variation des pluies, leurs intensités produisent des effets sur les sols. Autrement dit, le caractère orageux et violent des précipitations entraine des ruissellements importants qui provoquent l’érosion des sols nus[2].
TempératuresLes températures les plus élevées s’observent de mars à mai (mars : 39,2 °C ; avril : 39,7 °C ; mai : 38,3 °C) tandis que les plus basses sont enregistrées entre décembre (16,2 °C) et janvier (16,7 °C). Notons également que la température moyenne annuelle est de 27,5 °C à 28 °C. VentsSelon le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la ville de Koudougou[7], on note principalement deux types de vents soufflant dans cette zone, à savoir l’harmattan et la mousson. Le premier est un vent sec et frais qui souffle de novembre à mars essentiellement de direction sud-est / nord-ouest. La mousson quant à elle est un vent chaud et humide de direction sud-ouest / nord-est qui s’installe à partir d’avril jusqu’en octobre entrainant des précipitations. Cependant, la direction et la vitesse de ces vents varient en fonction des saisons. Même si ces vents contribuent à réduire le niveau de pollution de l’air, lorsqu’ils sont très puissants, ils provoquent l’érosion des sols. Aussi, à cause de la suspension poussiéreuse qu’ils créent, ces vents sont souvent vecteurs de maladies telles la méningite, la conjonctivite (Apollo[Quoi ?]), et les maladies respiratoires[2]. HydrographieSur le plan hydrographique, Péyiri est pauvre et n’est traversé que d’un cours d’eau principal appelé Péyiri Baong s’écoulant d’est en ouest[2]. Il possède une ravine principale localisée dans le quartier Youlou s’écoulant du nord au sud en traversant le chemin de fer et passant à l’est du Centre Noomdo. Cette ravine se jette dans Péyiri Baongo qui collecte ces eaux vers la partie occidentale du village. En période de crue pendant la saison pluvieuse, ce plan d’eau rend certaines zones difficilement accessibles[2]. Les principaux problèmes rencontrés par l’hydrographie de cette zone sont liés à l’ensablement du lit du cours d’eau, la forte érosion hydrique des abords et son tarissement précoce en saison sèche. Cette forte érosion est aussi accentuée par les activités anthropiques à travers non seulement la confection de briques en banco pour la construction d’habitat et pour la commercialisation pendant la saison sèche mais aussi par le prélèvement du sable du lit du cours d’eau[2]. Flore et fauneVégétationLe village de Péyiri étant dans le domaine nord-soudanien, on y rencontre une végétation composée essentiellement de savane arborée faisant progressivement place à une savane arbustive avec des arbustes ne dépassant guère 7 m et de quelques arbres qui coiffent le paysage[2]. Selon le plan de gestion du terroir de Péyiri réalisé par la population en 2005 avec la participation du PNGT2 et l’appui technique de la Société d'étude et de réalisation agricole (SERA), cette dégradation est due aux activités anthropiques (agriculture, élevage, coupe abusive du bois, les feux de brousses). Le long du cours d’eau est bordé d’arbres et d’arbustes. On note également des vergers d’eucalyptus et de manguiers. Cette flore varie en fonction des saisons et se compose de diverses espèces d’arbres et d’arbustes, les espèces les plus répandues étant résumé dans les 2 tableaux ci-dessous[2],[8].
FauneEn raison de la végétation, la faune est plus ou moins diversifiée. Elle est essentiellement constituée de petits gibiers, des insectes et une gamme variée d’oiseaux. La chasse est toujours traditionnelle et la pêche seulement pendant la saison pluvieuse avec la présence de poissons et de batraciens. La perturbation des habitats, notamment la pollution des plans d’eau a des conséquences sur cette biodiversité[2].
HistoirePolitique et administrationPopulation et sociétéDonnées démographiquesSelon les projections démographiques de l’INSD de 2007 à 2020 par région et province, la population du village de Péyiri se compose comme consigné dans le tableau ci-dessous.
Près de 48,30% de la population du village de Péyiri est âgée de moins de 15 ans, ce qui traduit la grande jeunesse de sa population. MénagesPéyiri, village rattaché à la commune de Koudougou, comptait 2 058 habitants dans 301 ménages selon le recensement général de la population de 2006[1]. La taille moyenne des ménages est de 7 personnes dans ce village, même chiffre aussi dans la province du Boulkiemdé que dans la région du Centre-ouest. Cependant, ce nombre est au-dessus de la moyenne nationale qui est de 6 personnes par ménage. Cette situation peut s’expliquer par la forte natalité de la zone[1].
HabitatLes habitations dans le village de Péyiri sont principalement de trois types en fonction des matériaux utilisés pour la construction (pailles, banco, dur ou semi dur), de la toiture (en chaume ou en tôles).
Pour ces trois types d’habitats, la source d’approvisionnement en eau de boisson reste les forages. SociétéSécuritéIl existe dans le village de Péyiri un groupe d’auto-défense dont les membres sont nommés « les Koglweogo » (en mooré : la protection de la brousse). Les Koglweogo sont regroupés en association et sont présents sur presque l’ensemble du territoire national (surtout dans les zones rurales) avec le même mode de fonctionnement et le même objectif. Ce groupe est né à la suite de l’insécurité grandissante notamment avec les cas récurrents de vol, d’escroquerie, de meurtre, etc. Considérant les forces de défense et de sécurité « lentes, corrompues et inefficaces », il a pour objectif de protéger les populations et leurs biens[2]. L’installation des Koglweogo est un sujet à controverse. D’aucuns pensent qu’ils travaillent à réduire considérablement l’insécurité, le vol et d’autres trouvent leurs méthodes inhumaines car ne respectant pas les droits de l’homme et la loi[2]. Les Koglweogo de Koudougou sont installés dans le secteur n°6 (quartier Palogo) depuis environ 13 mois. Selon M. Marcel Guissou, chef des Koglweogo de Koudougou, ancien militaire sous la révolution et natif de Péyiri, le groupe est composé de 68 Koglweogo hiérarchisé comme suit :
Les Koglweogo sont armés de fusils et se déplacent en groupes motorisés. Organisation coutumièrePéyiri est dirigé par un chef de village assisté par un comité de sages. Ce comité est constitué de notables de la famille du chef et aussi d’autres personnes bénéficiant de sa confiance. Il est ainsi garant de la protection et la cohésion sociale dans le village. Le village de Péyiri ne possède pas à lui seul un chef de terre. C’est le chef de terre de Palogo (secteur 6 de Koudougou), Désiré Guissou, qui gère la zone de Péyiri et les villages environnants. Ce vieux sage est chargé de la gestion de l’espace territorial du village. Responsable des lieux de cultes, il officie des sacrifices et rites[2]. Le chef de village, le chef de terre, le CVD et les conseillers travaillent en collaboration pour la résolution de certains conflits et l’établissement de la cohésion sociale entre les habitants et les villages limitrophes[2]. Organisations paysannes et associations de développementPlusieurs groupements villageois existent à Péyiri et interviennent dans divers secteurs dont l’agriculture, la production de plants, la promotion villageoise et la sauvegarde de l’environnement. Les organisations villageoises existantes sont consignées dans le tableau ci-après.
Services publicsLe village de Péyiri étant en zone non lotie, il ne dispose pas d’eau courante ni de branchement au secteur électrique. En termes de services sociaux de base, le village de Péyiri compte :
L'ensemble de ces infrastructures sont reparties dans les quartiers de ce village comme suit :
ÉducationSur le plan éducatif, le village de Péyiri enregistre :
En outre, le village de Péyiri ne dispose pas d’un centre d’alphabétisation[2]. École primaire publique Youlou classiqueL’école primaire publique Youlou classique a été construite en 2003 et ouverte en . Située dans le quartier Youlou, elle compte huit instituteurs (mais atteignant souvent vingt-trois avec les stagiaires) et 374 élèves (dont 176 filles et 198 garçons). L'école dispose d’équipements scolaires insuffisants et en termes d’infrastructures dispose de :
École primaire de PéyiriConstruite en et située dans le quartier Tangazougou, cette école primaire publique compte huit instituteurs et 450 élèves (dont 226 filles et 224 garçons). Avec des équipements scolaires suffisants, l’école dispose des infrastructures suivantes :
Complexe scolaire Ebenezer-Yamyidgri-Ziiga de KoudougouCe collège privé d’enseignement général construit en assure l'enseignement de la sixième à la troisième. L’établissement compte quatre salles de classe avec 63 élèves (soit une moyenne de seize élèves par classe) et douze professeurs y assurant l’enseignement. Le complexe scolaire Ebenezer-Yamyidgri-Ziiga de Koudougou ne possède aucune autre infrastructure à l’exception des salles de classe[2]. Centre d’éducation de base non formel (CEBNF) de YoulouSitué sur le site de l’école primaire Youlou Classique, le CEBNF de Youlou est le fruit du Projet Écoles Satellites / Centres d'éducation de base non formel (ES/CEBNF) qui a permis la mise en place de 107 CEBNF au Burkina Faso. Ce projet étatique a été continuellement renouvelé bien avant 2004 grâce à des financements de l'UNICEF, du Plan Burkina, de la Coopération Taïwanaise, Solidar Suisse et le Canada. Cependant, le dernier financement a pris fin en . Le CEBNF de Youlou a été ouvert en 2004 et les ateliers équipés en 2007. L'esprit était de récupérer les enfants déscolarisés et/ou en échec scolaire pour les initier aux métiers. Afin de permettre à ceux n'ayant pas un niveau à même de pouvoir suivre les cours, des programmes d'alphabétisation et de mise à niveau leur sont dispensés sur 3 mois avant le début de la formation à proprement parler. Actuellement, ce CEBNF dispose :
Avec l'arrivée à terme du projet en , les formateurs n'ont depuis le début de l'année 2017 aucun salaire. Alors, le CEBNF de Youlou risque de fermer ses portes si le projet n'est pas reconduit[2]. Centre Biga-BéogoÀ l’exception du Centre Noomdo à Youlou, il y a le Centre « Biga-Béogo » dans le quartier Péyiri Centre qui est un foyer d’accueil pour enfants en détresse. Construit en 2007 et ouvert le , le Centre compte actuellement 16 pensionnaires, âgés de 7 à 13 ans. Biga-Béogo prend intégralement en charge aussi trois enfants qui sont restés en famille. En termes de personnel, le Centre Biga-Béogo compte huit agents avec Mme ZONGO Honorine comme directrice. Sur un terrain de 2ha, ce centre possède les infrastructures suivantes :
Ce centre est une œuvre de l’ONG française « Solidarité Afrique ». Toutefois, il bénéficie quelquefois de l’appui de l’État[2]. SantéSur le plan santé, le village de Péyiri dispose d’un centre de santé et de promotion social (CSPS) situé dans le quartier Youlou. Avec une maternité construite en 2013 et un dispensaire construit en 2015, ce CSPS a été ouvert le . En termes de personnel, ce CSPS compte :
Le CSPS de Péyiri fonctionne difficilement de nuit car le site n’est pas électrifié et ne dispose pas de source efficace d’éclairage. En outre, il dispose des infrastructures suivantes :
Eau et l'assainissementLe village de Péyiri n’est pas alimenté en eau courante. Ainsi, l’approvisionnement en eau des habitants se fait grâce aux différents forages existant dans le village. Péyiri compte au total 23 forages parmi lesquels 3 sont hors service. Ces forages sont répartis comme suit entre les quartiers de Péyiri :
L’ensemble de ces forages ainsi que leurs caractéristiques sont consignés dans le tableau ci-après.
Il est utile de noter que le village de Péyiri ne dispose pas de bouli. Mais le marigot en fait office pendant la saison pluvieuse[2]. ÉlectrificationLe village de Péyiri étant en zone non lotie, il n’y a pas de branchement au secteur électrique. Ainsi, le mode d’éclairage est caractérisé par l’usage :
ÉconomieSelon le plan de gestion du terroir de Péyiri, l’économie du village est essentiellement basée sur :
AgricultureBien qu’occupant la quasi-totalité de la population du village de Péyiri en saison pluvieuse, l’agriculture y est toujours pratiquée de manière traditionnelle (agriculture familiale extensive). L’outil agricole le plus utilisé est la daba et quelquefois la charrue. Les cultures se font généralement de façon communautaire et rotative dans les champs familiaux. Par ailleurs, le semi en ligne n’est pas pratiqué. Le terroir de Péyiri présente de fortes pentes et l’érosion hydrique est importante pendant l’hivernage. Certains producteurs ont alors confectionné des cordons pierreux pour freiner la dégradation des terres cultivables. Ils utilisent aussi la fumure organique pour la récupération des terres dégradées. Par ordre d’importance, les principales productions agricoles sont le sorgho blanc, le sorgho rouge, le mil, l’arachide, le voandzou, le niébé, le sésame et le riz au niveau du basfond rizicole de Péyiri Baongo. Toutefois, selon les habitants du village, les rendements seraient en baisse ces dernières années. Les rendements seraient de l’ordre de :
Le maraîchage est également pratiqué dans le village de Péyiri, plus précisément dans le quartier Sombouèlè. L’espace qui y est consacré envoisine les 2ha mais sur des portions de terres séparées. Y est produit des oignons, de l’oseille, des aubergines et des choux. Il y a également le périmètre maraicher du groupement villageois homme Tik wend pam panga dans le quartier Tangazougou d’une superficie d’environ 38 ha, bien clôturé en grillage et bien aménagé. Ce périmètre maraîcher produit essentiellement de l’oignon, de l’aubergine, des choux, du piment, de la banane, du poivron, de la papaye, du gombo et de la tomate. Le village de Péyiri dispose aussi d’un basfond rizicole près de Péyiri Baongo mais son exploitation reste assez faible. Les récoltes agricoles servent en grande partie à l’alimentation des ménages. Le reste est revendu sur le marché et sert de ressources pour l’acquisition des semences de la saison suivante[2]. ÉlevageSelon le plan de gestion du terroir de Péyiri, l’élevage constitue la seconde activité des producteurs gourounsi et mossi. Il n’existe pas de hameau peulh dans le village. Le système d’élevage est toujours traditionnel (extensif). Les types d’animaux élevé sont entre autres : les moutons, les bœufs, les chèvres, les ânes, les poules, les pintades, les porcs, etc. Les bœufs et le petit bétail sont sous la garde des enfants pendant l’hivernage pour éviter les dégâts dans les champs. En saison sèche, les animaux errent sur l’espace agricole afin de consommer les résidus de cultures. Durant cette période, les animaux se désaltèrent dans les abreuvoirs des forages. Selon la direction provinciale de l’élevage, les principales maladies animales sont :
L’élevage ainsi pratiqué sert de soutien financier en cas de nécessité. En situation de difficultés financières, les petits ruminants et la volaille sont vendus[2]. CommerceOutre l’agriculture et l’élevage, des revenus supplémentaires sont générés par les activités de transformation et de commercialisation des produits locaux. En effet, les femmes s’adonnent à des AGR telles que :
Les hommes quant à eux s’adonnent à des activités comme :
Il y a aussi dans le village de Péyiri des apiculteurs et des forgerons. Cependant, le village ne dispose pas d’un marché[2]. AnnexesNotes et références
Liens externesArticles connexes |
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