Le Mouvement Impact France est une organisation patronale qui a pour vocation de réaligner les intérêts économiques des entreprises avec l'intérêt commun pour bâtir une économie robuste, juste, et respectueuse des limites planétaires en France.
Elle est fondée en 2020, de la fusion du Mouvement des entrepreneurs sociaux et du réseau Tech for Good France.
Objectifs
Le Mouvement Impact France se dit représenter des entreprises qui appuient leur modèle sur 4 piliers : partage du pouvoir, partage de la valeur, impact social et impact écologique[1]. Chacun de ces piliers est assorti d'indicateurs et de critères permettant de les évaluer[2].
Ces piliers permettent au Mouvement de définir l'économie à impact dans un contexte plus large où la responsabilité sociétale des entreprises, le statut d'entreprise à mission, ou même l'impact, est de plus en plus utilisé[3]. Pour le Mouvement Impact France, une entreprise à impact est une entreprise qui, en plus d'avoir une contribution sociale et écologique positive, décorrélé la possession de capital, du droit de vote (partage du pouvoir) et instauré des mécanismes de partage du pouvoir (limitation des écarts de rémunération, limitation de la part du bénéfice versé en dividendes)[4], comme le propose l'agrément « Entreprise solidaire d'utilité sociale »[5].
Le Mouvement Impact France souhaite représenter les acteurs économiques engagés dans cette dynamique, qu'ils soient eux-mêmes à impact ou en transition[6]. L'organisation a ainsi pour objectif de "sensibiliser, de soutenir et d'outiller les dirigeants et dirigeantes engagés dans la transformation de l'entreprise, mais aussi de peser auprès des décideurs politiques à l’échelle régionale, nationale et européenne pour faire de l’engagement des entreprises un facteur de compétitivité et d’attractivité"[7].
Le Mouves est créé en , pour représenter les entreprises sociales et les entrepreneurs sociaux[10],[11].
Le Mouves est consulté lors de la rédaction de la loi relative à l'économie sociale et solidaire de 2014, qui permet notamment de reconnaître des entreprises commerciales dans le champ de l'économie sociale et solidaire via l'Agrément « entreprise solidaire d'utilité sociale »[12]. Le Mouves se revendique ensuite comme le réseau de cette nouvelle famille des entrepreneurs sociaux[13]. Le Mouves est à l'origine de la définition française à l'entrepreneuriat social[14],[15].
Tech for Good France
L'association est fondée en , sous le nom de France Eco Social Tech, par Frédéric Bardeau, fondateur de Simplon.co. Elle prend ensuite le nom de Tech for Good France[16],[17],[18]. C'est alors un réseau d'entrepreneurs de la technologies de l'information et de la communication issu d'une scission avec France digitale[19]. Le réseau est surtout connu pour avoir mis à l'agenda la notion de « tech for good »[20] et l'innovation technologique au service de l'intérêt général.
Mouvement Impact France
Le 9 octobre 2020, le Mouves et le réseau Tech for Good France fusionnent dans le Mouvement Impact France[21]. Co-présidé par Eva Sadoun et Jean Moreau, il revendique 1 000 adhérents en et 7 500 entreprises via des réseaux membres[22]. Son ambition est de proposer une alternative au Mouvement des entreprises de France (MEDEF)[23] comme organisation patronale représentative pour défendre les intérêts des entreprises qui intègrent les enjeux de transition écologique et sociale[24].
L'activité de lobbying et de plaidoyer du Mouvement s'inscrit dans une volonté de transformer les règles du jeu économique. Impact France propose l'instauration d'un index d'impact social et écologique[35], permettant de mesurer l'impact des entreprises sur le modèle de l'index d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes[36]. Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable, lance une plateforme Impact qui permet aux entreprises de publier leurs données sur leurs critères environnementaux, sociaux et de gouvernance[37]. Le Mouvement Impact France regrette alors que la plateforme Impact dévoilée par Olivia Grégoire ne soit ni obligatoire, ni au service de politiques publiques spécifiques[38].
Le mouvement patronal a notamment émis 5 propositions pour « sortir les entreprises de la prime au vice »[51] et rendre les actions à impact positif sur l'environnement et la société des entreprises.
En parallèle, le Mouvement Impact France a commandité un sondage Harris Interactive sur l'attitude des Français à l'égard des engagements des entreprises[52] et leurs attentes envers l'État pour aller plus loin sur les ambitions de transformation écologique et sociale des entreprises[53].
Projet de loi de finances 2023
Pour le projet de loi de finances 2023, le Mouvement Impact France a appelé au verdissement du budget[54]. Le Mouvement a été à l'initiative d'une tribune parue dans le Journal du dimanche pour appeler à « l'instauration d'une TVA verte »[55]. Co-signée par 60 entreprises comme Le Slip français, BlaBlaCar, Back Market, Camif, Biocoop, Faguo, Lita.co ou Phenix, la proposition a été relayée par d'autres médias[56],[57],[58],[59]. Cette "TVA verte" consiste à appliquer un taux de TVA réduit pour les produits et services identifiés par l'État comme étant conçus de façon responsable. Les signataires précisent :
En contrepartie de cette aide fiscale, nous nous engageons à ce que cette baisse de TVA n’engendre pas de hausse de marge pour nos entreprises, mais des répercussions sociales concrètes telles qu’une baisse des prix pour les consommateurs ou une meilleure redistribution de la valeur pour nos salariés et partenaires[55].
↑Clément Gérome, « L’entrepreneuriat social en France : un renouvellement des
discours et des pratiques au sein du secteur associatif ? », Erudit, (lire en ligne [PDF])
↑Anne-Sophie Bellaiche, « Emmanuel Faber, l’ex-patron de Danone, torpille une vision piégée de la compétitivité », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
↑Anne-Sophie Bellaiche, « Les cinq propositions des entreprises à impact pour répondre à l’urgence sociale et écologique », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )