Mortefontaine se situe dans le sud du département de l'Oise, dans le Valois, à une distance orthodromique de 34 km au nord-est de Paris et près de la forêt d'Ermenonville. Le chef-lieu d'arrondissement de Senlis est éloigné de 15 km par la RD 607 et la RD 1017, et l'autoroute A1 respectivement sa sortie n° 7 à Saint-Witz de 5,5 km par la RD 126. L'A1 met Mortefontaine à 38 km de la capitale et à 15 km de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Outre le village, la commune comprend deux hameaux : Montaby, zone pavillonnaire avec une poignée de maisons anciennes à la limite avec la commune de Ver-sur-Launette et son hameau de Loisy, ainsi que Charlepont, sur la Thève au nord du domaine de Vallière. Ce hameau est constitué aujourd'hui pour l'essentiel d'un haras et d'une ferme équestre. En outre, la commune a la particularité de posséder une enclave, la butte de Montmélian, entourée des communes de Saint-Witz dans le Val-d'Oise et de la commune voisine de Plailly.
Mortefontaine compte six communes limitrophes, dont deux appartiennent à la région Île-de-France et au département de Seine-et-Marne : Moussy-le-Neuf, pour une limite commune de quelques centaines de mètres, et Othis. Tenant compte de l'exclave de Montmélian, on peut y ajouter une septième commune limitrophe, Saint-Witz. Le territoire communal d'une superficie de 15,29 km2 s'étire en longueur, dans un sens nord-sud, et côtoie Plailly sur toute sa limite est. Quant à Ver-sur-Launette, Mortefontaine partage avec cette commune le bois de Nerval[1], qui, tout comme le lieu-dit « le Fond de Nerval » sur le territoire de la commune de Plailly a inspiré à Gérard Labrunie son pseudonyme Gérard de Nerval.
Le relief ne présente que de faibles variations d'altitude, ce qui n'empêche pas un caractère relativement accidenté, surtout au nord du village. L'altitude moyenne varie autour de 90 m, sauf sur le secteur à l'est de la RD 607, qui correspond à la vallée de la jeune Thève. Ce ruisseau prend naissance près du hameau de Montaby et de l'ancien prieuré de Saint-Sulpice-du-Désert, et traverse ensuite l'étang de la Ramée et le vaste étang de l'Épine, sur le domaine du château de Vallière. Dans les environs de la Thève, l'altitude moyenne varie autour de 60 m, avec la présence de quelques buttes parsemant la Garenne de Charlepont. Le point culminant de la commune atteint 203 m et correspond au sommet de la butte de Montmélian, sur l'enclave. Au nord de la RD 922, la majorité du territoire communal est boisée, avec l'exception notamment de la prairie de Charlepont. Ces bois et forêts, le bois de Morrière et la Garenne de Charlepont, sont des massifs annexes de la forêt d'Ermenonville. Au sud de la RD 922, l'on trouve des surfaces agricoles, des pépinières mais aussi des bois, dont notamment le bois de Nerval déjà cité. Quelques chemins ruraux se proposent à la promenade et permettent de rejoindre les villages voisins à pied. Par contre, tout le reste du territoire communal, avec les paysages les plus pittoresques, est presque complètement inaccessible voire invisible au public, du fait de sa couverture par de grands domaines privés et clôturés. La RD 607 pour Thiers-sur-Thève et la route de Charlepont sont les seuls chemins ouverts dans ce vaste secteur. Le bois de Morrière ne peut être découvert que depuis le chemin communal dit de la Tournelle, sur le territoire communal de Plailly, reliant la RD 607 au bourg. Cette situation est en même temps favorable à la protection de la flore très précieuse ici, avec des sites de landes que le parc naturel régional tente de sauvegarder avec le concours du Conservatoire d'espaces naturels de Picardie et les propriétaires[2]
Le patrimoine naturel et paysager de Mortefontaine est protégé par deux ZNIEFF du type 1. La ZNIEFF n° national 220014323 « Massif forestier de Chantilly / Ermenonville » concerne sur Mortefontaine notamment le domaine de Vallière et ses abords[3]. La ZNIEFF n° national 220014325 « Bois de Morrière » comprend l'ensemble de ce bois privé, ainsi que les parties de la Garenne de Charlepont situées à l'extérieur du site des pistes d'essai automobiles du CERAM[4]. L'ensemble du territoire communal sauf le domaine de Vallière fait partie du site classé « Forêts d'Ermenonville, de Pontarmé, de Haute-Pommeraie, butte et clairière de Saint-Christophe », créé par arrêté du sur la base de la loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque[5]. Le domaine de Vallière a fait l'objet d'un site inscrit de 330 ha en 1947, devenu site classé par arrêté du [6]. L'autre partie de l'ancien parc de Mortefontaine représentant 40 ha est devenu site inscrit par arrêté du également, mais n'est pas devenu site classé pour le moment[7]. Tout le reste de la commune entre dans le site inscrit de la vallée de la Nonette, créé par arrêté du [8]. Ce site inscrit a préfiguré le parc naturel régional Oise-Pays de France pour sa partie située dans l'Oise, créé par décret du et incorporant l'ensemble de la commune de Mortefontaine[9].
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Thève, le cours d'eau 01 de l'étang de Vailière[10], le fossé de Neuf Moulini[11] et un autre petit cours d'eau[12],[Carte 1].
Six plans d'eau complètent le réseau hydrographique : la mare Laïque (0,2 ha), le plan d'eau de la commune de Mortefontaine (2,7 ha), le plan d'eau de la Grange (4,1 ha), l'étang de la Ramée, d'une superficie totale de 4,2 ha (2,1 ha sur la commune), l'étang de l'épine, d'une superficie totale de 34,1 ha (34,1 ha sur la commune) et l'étang de Vallière (8,5 ha)[Carte 1],[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 717 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Plessis-Belleville à 11 km à vol d'oiseau[17], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 661,7 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
Urbanisme
Typologie
Au , Mortefontaine est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[21].
Elle est située hors unité urbaine[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (47,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (47,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (45,7 %), terres arables (18,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (17,6 %), prairies (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (5,7 %), eaux continentales[Note 3] (2 %), zones urbanisées (1,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %)[23]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Voies de communication et transports
Les principaux axes routiers sont la RD 922 dans un sens est-ouest, en provenance d'Ermenonville et de Fontaine-Chaalis (RD 126) et en direction de Survilliers, Fosses et Luzarches ; ainsi que la RD 126 déjà citée. Cette dernière fait tronc commun avec la précédente entre Mortefontaine et Plailly, et relie Mortefontaine à Saint-Witz, à l'A1 et à la RD 317 près de Marly-la-Ville. Dans le Val-d'Oise, elle devient la RD 10. En plus de ces deux routes, la RD 607 relie Mortefontaine à Thiers-sur-Thève, Pontarmé et à la RD 1017 menant à Senlis. Depuis la rentrée scolaire 2005, Mortefontaine n'est plus desservie par les transports en commun en dehors des services à vocation scolaire. La ligne 29 du réseau de bus CIF depuis la gare de Survilliers - Fosses a été supprimée entre Mortefontaine et Plailly, alors que la desserte avait déjà été réduite à trois aller-retours deux ans auparavant. Jusqu'en 2003, Mortefontaine était encore desservie tous les quarts d'heure pendant les périodes de pointe, mais la fréquentation des bus était quasiment nulle.
La commune est également desservie par le service de transport à la demande gratuit Flexobus.
Toponymie
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Le nom de la localité est attesté sous les formes de Mortua fonte (1181) ; Mortua fontana (1205) ; apud Mortuum fontem (1225) ; et mortuam fontanam (1225) ; in territorio de mortuo fonte (1231) ; de mortuo fonte (1238) ; Mortuofons (1276) ; Mortefontaine lez Plailli (1398) ; de Morfontains (XIVe) ; Mortefontaine (1450) ; Mortfontaine (1475) ; de Mortuo fonte (XVe) ; Morfontaine (1711)[27].
De l'adjectif féminin de la langue d'oïl, morte (« asséchée, tarie ») et fontaine[28].
Le nom est lié à une ancienne fontaine, la « fontaine morte de Mortefontaine » qui recevait les eaux d'une source aujourd'hui tarie, devenant ainsi une « morte fontaine », comme l'indique la toponymie des lieux. Cette fontaine a été modifiée dans la seconde moitié du 19e siècle, en lui ajoutant un fronton et en atténuant son bossage et ses joints verticaux.
La châtellenie de Montmélian, propriété de l'abbaye de Saint-Denis depuis 1284, s'organisait autour d'un bourg d'une certaine importance du Moyen Âge jusque dans la Renaissance; l'un des plus importants marchés des environs s'y tenait et le pèlerinage pour l'église Notre-Dame contribuait également à sa prospérité économique.
Après la destruction du manoir vers la fin du XVIe siècle dans le contexte des guerres de Religion, le seigneur de Mortefontaine, François Hotman, acquiert la châtellenie le sans pour autant reconstruire le manoir.
En 1652, Montmélian passe à Jacques Le Coigneux, président au Parlement de Paris, et le domaine fut érigé en marquisat (avec Mortefontaine et Plailly) par acte de Louis XIV en mai 1655[29], puis passe aux Le Mairat, riches parlementaires, et à la famille Le Peletier, autre grande famille de parlementaires et de financiers, par le mariage en secondes noces (1694) de Louis (II) Le Peletier avec Charlotte Le Mairat de Montmélian (1677-1760). Ces changements successifs de seigneurs n'influent en rien le destin du bourg : Délaissé par ses seigneurs, il se dépeuple inexorablement courant la première moitié du XVIIe siècle en faveur de Plailly et Mortefontaine. La paroisse de Montmélian, dont Mortefontaine avait dépendu, est supprimée, et ne restent que quelques foyers[30].
À la mort de madame Corbin, en 1901, le château de Mortefontaine passa à ses filles, la baronne de Meyronnet-Saint Marc et la comtesse Amelot de La Roussille. Le baron de Saint Marc fut maire de Mortefontaine de 1884 à 1921, année de décès de son épouse. Il prit sa retraite sur sa propriété d'Aix-en-Provence et vendit le château de Mortefontaine au comte Louis-René de Gramont vers 1928. Après la guerre, il ne trouve plus les moyens de l'entretenir correctement et le cède au Tiers-Ordre des Dominicains en 1949. Les religieuses construisent un prieuré dans le parc et ouvrent une école dans le château. Avec la construction de nouveaux bâtiments, le château n'est bientôt plus nécessaire et devient vacant, avant de trouver un acquéreur en 1985[33]. Il accueille depuis l' « Institut Saint-Dominique », un établissement scolaire privé.
L'électorat de Mortefontaine penche à droite et à l'extrême-droite.
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen s'y classe première avec 36,43 %, suivie de François Fillon avec 17,08 % et de Jean-Luc Mélenchon à 16,51 %. Au second tour, Marine Le Pen recueille 53,57 % contre 46,43 % pour Emmanuel Macron[38].
Lors des législatives de la même année, la liste de La République en marche ! y domine le premier (34,49 %) comme le second tour (53,07 %)[39]. Au premier tour des élections régionales, la liste FN est classée largement 1ère avec 50,17 %, loin devant la liste de l'union de la droite (18,39 %), ainsi qu'au second tour (51,65 %)[40].
Au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen y arrivent au coude-à-coude (respectivement 26.67 % et 26.46 %). Au second tour, Nicolas Sarkozy obtient 56.04 % contre François Hollande (à 43.96 %).
Les scores de la gauche y sont donc faibles (38.9 % % pour Ségolène Royal au second tour de l'élection présidentielle de 2007 ; 13,72 % pour Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002).
Mortefontaine a fait l'objet, en 2017, d'un feuilleton documentaire radiophonique en 5 épisodes, réalisé par Léa Veinstein et diffusé sur France Culture. Y sont évoqués les disparités sociologiques de la commune, le phénomène de désertification, le poids de l'électorat Front national, la réputation de son lycée privé, ou bien encore le voisinage et l'influence de "la Comtesse" et "l'Émir", au travers de rencontres avec plusieurs résidents du village[43].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[45].
En 2022, la commune comptait 859 habitants[Note 5], en évolution de +1,54 % par rapport à 2016 (Oise : +0,87 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 36,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 17,5 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 431 hommes pour 432 femmes, soit un taux de 50,06 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[47]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,5
3,9
75-89 ans
3,2
15,3
60-74 ans
12,0
25,8
45-59 ans
25,9
18,8
30-44 ans
22,0
14,2
15-29 ans
13,4
22,0
0-14 ans
22,9
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[48]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Enseignement
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L' « Institut Saint-Dominique » (avec école, collège, lycée) est un établissement scolaire privé catholique sous contrat d'association avec l'Etat qui accueille aujourd'hui[Quand ?] plus de 1 560 élèves du CE2 à la terminale[réf. nécessaire].
Dans un renfoncement du mur d'enceinte du château de Mortefontaine, cette fontaine de style classique a été édifiée après 1770 par le seigneur Louis Le Peletier de Morfontaine afin de faciliter l'accès des villageois à l'eau potable. Elle porte des vers de l'abbé Delille inspirés des lieux : « Des bords fleuris où j'aimois à répandre / Le plus pur cristal de mes eaux, / Passant, je viens ici me rendre / Aux désirs, aux besoins de l'homme et des troupeaux. / En puisant les trésors de mon urne féconde, / Songe que tu les dois à tes soins bienfaisants. / Puissai-je n'abbreuver du tribut de mon onde / que des mortels paisibles et contents. »[50]. Faisant honneur au nom du village, la source de la fontaine s'est tarie.
Château de Mortefontaine, RD 922 - rue Gérard-de-Nerval, au milieu d'un parc entouré d'une muraille d'enceinte4[51]) :
Le château a été bâti entre 1600 et 1630 pour Philippe Hotman, dont le père François Hotman avait racheté la seigneurie de Mortefontaine en 1570 et celle de Montmélian-Plailly en 1599 avant de mourir un an plus tard.
Le Grand parc est soustrait du domaine en 1894 et devient le parc du château de Vallière. Dans le parc du château historique, rien ne subsiste de ces aménagements des XVIIIe et XIXe siècles. Entre 1949 et 1985, le château appartient à l'Institut Saint-Dominique, puis devient hôtel de luxe[52],[53] avant de retrouver finalement sa vocation initiale de résidence.
Le château se compose d'un logis principal d'un étage sur sept travées, avec un corps central légèrement saillant, précédé d'un porche supporté par quatre colonnes à l'antique sur la façade nord. S'y ajoutent deux pavillons d'angle de trois étages, dont les hautes toitures sont perpendiculaires au toit principal. Les façades assez austères sont animées par des chaînages et corniches uniquement.
Le parc du château est fermé au public, et le château n'est pas visible depuis le domaine public.
Après le décès de son père en 1925, Armand de Gramont devient le 12e duc de Gramont et hérité du château, alors que son frère Louis-René de Gramont achète pour lui le château de Mortefontaine en 1927. Lui succède Henri-Armand comme 13e duc en 1962, et vingt ans plus tard, il vend la partie la plus emblématique du domaine.
Depuis 1982, le château de Vallière et le Grand parc ne sont plus dans la famille de Gramont et appartiennent aujourd'hui à l'émir Al-Tajir Mahdi, homme d'affaires milliardaire des Émirats arabes unis dont la résidence principale est à Dubaï[55],[56].
Le parc du château est fermé au public, et le château n'est visible que de loin depuis le domaine public.
Fontaine monumentale à l'entrée du village.
Pavillons d'entrée du château de Mortefontaine.
Château de Mortefontaine, façade nord vers le village.
Château de Vallière, vu depuis Charlepont.
On peut également noter :
Église Saint-Barthélémy : Au début, Mortefontaine ne possédait qu'une chapelle, et le village était rattaché à la paroisse de Plailly.
La chapelle est érigée en église paroissiale en 1276, mais rien n'en subsiste, et l'église actuelle est édifiée au XVIe siècle. Extérieurement très sobre et sans aucune décoration, l'intérieur se présente dans un style gothique flamboyant assagi.
La nef de cinq travées communique avec son unique bas-côté au sud par des grandes arcades en tiers-point, et se termine par une abside à pans coupés. Le clocher se dresse au-dessus de la première travée du bas-côté. Toutes les travées sont voûtées d'ogives en tiers-point, et les doubleaux sont également en tiers-point. Par contre, les cul-de-lampe qui reçoivent la retombée des voûtes dans le bas-côté, ainsi que les deux chapiteaux de la seconde travée de la nef traduisent clairement l'influence de la Renaissance[57].
Située sur le petit plateau au sommet de la butte, à une altitude de plus de 200 m, cette tour fortifiée rectangulaire édifiée vers 1205 est le seul vestige du manoir des seigneurs de Vernon du XIIIe siècle.
Comme André Châtelain le fait remarquer[58] à juste titre, rien n'indique que la construction avait un caractère militaire ou défensif, puisqu'il y avait déjà un château fort sur place : le château royal. Les deux édifices avaient coexisté pendant 273 ans jusqu'à la destruction du château dans la guerre de la Ligue.
Les murs sont plutôt minces avec 120 cm d'épaisseur, et les grandes fenêtres proches du sol. Le bâtiment rectangulaire occupe une superficie au sol de 16,4 m sur 9,5 m, et il en subsistent deux façades et une troisième pour moitié, sur une hauteur d'environ dix mètres. Les murs sont constitués de moellons de silex, avec des joints en mortier jaune comportant de nombreuses pierre de calage. Le premier étage fut apparemment élevé sur un soubassement bas et sans fenêtres. Au premier étage, sept baies sous arcs plein cintre restent visibles, dont trois sont bouchées. Le second étage comporte encore cinq fenêtres et les traces de deux autres, puis d'une porte. Sur les arcatures de cet étage restent des vestiges de décorations en tiers-point. Chaque étage comportait une cheminée[60].
Haras de Charlepont, route privée de Charlepont, par la RD 607 :
Charlepont est encore un hameau au XVIIIe siècle. C'est aujourd'hui un haras et une ferme équestre, sur un site pittoresque au pied d'une colline boisée au nord, avec des vastes prairies au sud, d'où l'on aperçoit le château de Vallière voisin. La toute jeune Thève traverse ce site champêtre. Le haras faisait initialement partie des dépendances du château de Vallière et lui est contemporain[61].
Tour Rochefort, à l'ouest de la RD 607 après la route de Charlepont :
On aperçoit de loin cette tour sur une petite colline rocheuse, sur un site dit « la Roche Pauvre ». La végétation y est effectivement clairsemée et fait de bouleaux, petits pins et bruyères. La tour est une fabrique de jardin du parc de Mortefontaine de Joseph Bonaparte, conçu comme une fausse ruine devant évoquer un ermitage[62]. Longtemps laissée à l'abandon, la tour a récemment été restaurée et pour la première fois été équipée de fenêtres.
Le CERAM - Centre d'Essais et de Recherche Appliqués à la Mobilité, accès via la RD 607 et la commune de Thiers-sur-Thève, par un chemin privé au niveau de l'autoroute :
En 1956, le constructeur automobile Simca se dote des pistes de Mortefontaine pour la mise au point de ses véhicules. Depuis 2009, le centre est propriété de UTAC. Il fait partie de l'ensemble des moyens d'essais proposés par le Groupe UTAC et n'est donc plus réservé à un constructeur spécifique. Sur près de 2 km2, 25 km de pistes de différents types sont disponibles, protégées des regards curieux par une muraille de 8 km de long. Les pistes les plus importantes sont la « piste vitesse » de 3 km, la « piste confort » de 1,5 km et la « piste 4 x 4 » de 4,5 km, fait de chemins sinueux au milieu d'un bois. Le Groupe UTAC propose également l'organisation d'événements de marketing dans des lieux adaptés[63].
Le site avec toute la forêt appartient au groupement forestier Sainte-Marguerite-des-Grès, du nom de la chapelle du même nom située à proximité (non visible depuis le domaine public). Le groupement forestier regroupe les héritiers de la famille de Gramont, dont notamment la M. et Mme de Cossé-Brissac, qui ont gardé la majeure partie de l'ancien domaine de Vallière lors de la vente du château[64].
ce terrain de golf se situe autour de la butte du Maulois, l'un des principaux sites de landes de la forêt d'Ermenonville[2]. Armand de Gramont avait découvert le golf en 1896, à Dieppe. Le jeune comte fait tout d'abord aménager un petit parcours près du potager du château. Sa rencontre avec l'architecte de golf Tom Simpson en Angleterre est décisif pour son projet de création d'un vrai terrain de golf sur le vaste domaine familial. Il demande à ses parents la permission de reconvertir l'ancien terrain de polo, et l'inauguration est célébré le en la présence de joueurs célèbres.
Après la Première Guerre mondiale et la mort du duc de Gramont, Armand trouve le luxe d'un terrain privé excessif, et se lance dans la fondation d'un club de golf, liée à la création d'un nouveau parcours, sur le site actuel. La réalisation est de nouveau confiée à Tom Simpson, qui conçoit un cadre paysager exceptionnel partant des particularités du terrain et son sol sablonneux. Les pins plantés à l'époque ont aujourd'hui conquis le paysage des alentours. Charles Siclis signe les plans du club house[65].
Entre 1680 et 1790, le domaine de Mortefontaine appartenait à la famille Le Peletier, qui se transmettait de hautes charges au Parlement de Paris de père en fils. Parmi les plus connus sont Claude Le Peletier (1631-1711) et Louis III Le Peletier de Morfontaine (1730-1799), dernier marquis de Montmélian.
Joseph Bonaparte (1768-1844), roi de Naples puis roi d'Espagne, acquit en 1798 le domaine de Mortefontaine. C'est là qu'il signa le le traité de Mortefontaine, traité d'amitié avec les États-Unis d'Amérique. Il s'y retira de sa renonciation au trône d'Espagne en 1813 à son départ de France en 1815.
Julie Clary (1771-1845), épouse de Joseph Bonaparte, habita la plupart du temps le château de Mortefontaine entre 1800 et 1814.
Joachim Murat, maréchal de France, épouse à Mortefontaine, le , Maria Annunziata dite Caroline Bonaparte, future Reine de Naples et sœur cadette de Napoléon 1er.
Camille Borghèse, prince d'Empire, y épouse le 6 novembre 1803, Pauline Bonaparte, future Duchesse de Guastalla et soeur de Napoléon 1er.
Gérard de Nerval (1808-1855), écrivain et un poète français, séjourna près de Mortefontaine de 1810 à 1814, chez son oncle Antoine Boucher au hameau de Loisy. Puis il y revint tous les étés jusqu'à la mort de son oncle en 1820.
Camille Corot (1796-1875), peintre français, a peint les étangs et le parc de Mortefontaine (actuel domaine de Vallière)[66].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Sophie Thanaron était a priori la nièce de Sophie Dawes, sans qu'on en soit tout à fait certain. Il n'est pas exclu en effet que Sophie ait été fille naturelle d'un prince d'Orléans. Elle eut pour tuteur l'ancien ministre Odilon Barrot puis épousa en 1850 Henri René Corbin, préfet de l'Aisne.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Communes limitrophes et autres renseignements topographiques selon la carte topographique 1 : 25 000e « TOP 25 » de l'IGN, consultable en 3D sur le site « Geoportail » (consulté le ). Distances mesurées par l'outil proposé dans le mode de visionnage en 3D.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 373.
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations non-romanes, formations dialectales, Genève, Droz, , p. 1083.
↑Éric Thiou, Dict. des Titres... (2003), p. 175 (Montmélian), LP enregistrées le 3 septembre.
↑François Chagny (l'abbé), La Colline de Montmélian. Son histoire religieuse. Le pèlerinage Notre-Dame, Beauvais, Évêché de Beauvais (Oise), 2e édition 1944, 34 p..
↑Pascal Corpart, « Quand les Bonaparte flirtaient avec l'Oise : Napoléon Ier n'a pas été le seul Bonaparte à fréquenter l'Oise. Bien avant sa venue à Compiègne, deux de ses frères s'étaient fixés dans le département : Joseph à Mortefontaine et Lucien au Plessis-Chamant », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Geneviève Mazel, Les grandes heures de Mortefontaine : bulletin n°59-60, Beauvais, Groupe d'étude des monuments et œuvres d'art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 1993, réédition augmentée 2001, 96 p. (ISSN0224-0475), p. 78-87.
↑Cf. Repères dans l'histoire du domaine de Mortefontaine, dans : Didier Joseph-François, Céline Leblanc et Axel Vénacque, Étude urbaine-Diagnostic-Phases I-II : Compréhension du paysage d'inscription du village. Analyse des évolutions du tissu et lecture des paysages bâtis, Lille, Commune de Mortefontaine, Parc naturel régional Oise-Pays de France, , 107 p. (lire en ligne), p. 52-107 ; p. 52-57, 62.
↑Geneviève Mazel, Les grandes heures de Mortefontaine, op. cit., p. 86-87.
↑Étude urbaine-Diagnostic-Phases I-II : Compréhension du paysage d'inscription du village. Analyse des évolutions du tissu et lecture des paysages bâtis, op. cit., p. 33 et 58-59.
↑Dominique Vermand, Églises de l'Oise : Cantons de Chantilly et Senlis, Beauvais, Conseil général de l'Oise, avec le concours des communes des cantons de Chantilly et Senlis, , 54 p., p. 24.
↑André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île-de-France, du XIe au XIIIe siècle, Nonette (63), éditions Créer, réédition 2007, 506 p. (ISBN978-2-902894-16-1 et 2-902894-16-3, lire en ligne), p. 143.
↑La Colline de Montmélian. Son histoire religieuse. Le pèlerinage Notre-Dame, op. cit., p. 19.
↑Cf. Châteaux forts et féodalité en Île-de-France, du XIe au XIIIe siècle, op. cit., p. 143-144.
↑Cf. Étude urbaine-Diagnostic-Phases I-II : Compréhension du paysage d'inscription du village. Analyse des évolutions du tissu et lecture des paysages bâtis, op. cit., p. 58 et 71.
↑Cf. Repères dans l'histoire du domaine de Mortefontaine, op. cit., p. 70.
↑Cf. Étude urbaine-Diagnostic-Phases I-II : Compréhension du paysage d'inscription du village. Analyse des évolutions du tissu et lecture des paysages bâtis, op. cit., p. 33.
↑Cf. Repères dans l'histoire du domaine de Mortefontaine, op. cit., p. 58-59.
↑Cf. Repères dans l'histoire du domaine de Mortefontaine, op. cit., p. 61.
Annexes
Bibliographie
François Chagny (l'abbé), La Colline de Montmélian. Son histoire religieuse. Le pèlerinage Notre-Dame, Beauvais, Éveché de Beauvais (Oise), 2e édition 1944, 34 p.
« Repères dans l'histoire du domaine de Mortefontaine », dans : Didier Joseph-François, Céline Leblanc et Axel Vénacque, Étude urbaine-Diagnostic-Phases I-II : Compréhension du paysage d'inscription du village. Analyse des évolutions du tissu et lecture des paysages bâtis, Lille, Commune de Mortefontaine, Parc naturel régional Oise-Pays de France, , 107 p. (lire en ligne), p. 52-107
Gustave Macon et Edmond Paulmier, « Montmélian, Plailly, Bertrandfosse et Mortefontaine », Comité archéologique de Senlis, Comptes rendus et mémoires, années 1909-10, Senlis, Imprimerie Eugène Dufresne, 5e série, vol. II, , p. 115-148 (ISSN1162-8820, lire en ligne)
Geneviève Mazel, Les grandes heures de Mortefontaine : bulletin n° 59-60, Beauvais, Groupe d'étude des monuments et œuvres d'art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 1993, réédition augmentée 2001, 96 p. (ISSN0224-0475)