Mardyck jouxte l'ancien hameau de Fort-Mardyck ; les deux subissent les mêmes évènements. De ce fait, dans certains textes, avant le rattachement à Dunkerque, les deux communes sont quasiment considérées comme étant les mêmes.
Vers 1132, Emma, abbesse de l'abbaye d'Origny, après de longues contestations, renonce au profit de l'abbaye de Saint-Martin à la possession d'une pêcherie que son monastère possédait à Mardyck[5].
En 1209, les marins de Mardyck passent un accord avec l'abbaye de Saint-Winoc de Bergues, au sujet du prélèvement de la dîme des harengs, les témoins étant les doyens de Bourbourg, Pène (Noordpeene) et de Bergues[7].
En , le roi Philippe IV le Bel, vainqueur du comte de Flandre Gui de Dampierre, confirme aux villes de Flandre, dont Bergues, Bourbourg, Mardyck, leurs lois et libertés, moyen d'assurer le calme dans ces villes[8].
en 1558, après la reprise de Calais par les Français, le Maréchal de Thermes, Paul de La Barthe de Thermes, mène une expédition française en Flandre, alors terre espagnole (Charles Quint puis Philippe II), et ravage le pays dont Mardyck, dont les défenseurs submergés se réfugient dans l'église mais sont faits prisonniers ou tués[10]; l'aventure se termine par la défaite française lors de la bataille de Gravelines. A la suite de cette affaire, les Espagnols fortifient la ville en 1622 en y construisant un fort, base de la future commune de Fort-Mardyck[11].
en 1602, une baleine s'échoue sur le rivage à Mardyck, on en tire plusieurs tonnes d'huile, de même en 1603[11].
En 1658, Louis XIV, âgé de 20 ans, en pleine campagne militaire tombe malade à Mardyck et est transporté à Calais. D'après le descriptif de la maladie, il avait contracté ce qui fut considéré comme étant une fièvre typhoïde (en fait il s'agissait d'une grave intoxication alimentaire. Il en guérit à force (ou malgré) de purgations, saignées, et d'administration d'antimoine[12].
Par le traité des Pyrénées en 1659 entre la France et l'Espagne, l'Espagne cède Mardyck, Bourbourg, Gravelines à la France mais Mardyck fait partie du territoire autour de Dunkerque cédé par la France à l'Angleterre, conformément aux termes de la coalition franco-anglaise, à la suite de la bataille des dunes. Les Anglais améliorent les fortifications de Mardyck.
Les fortifications de Mardyck sont démolies en 1664 après celles construites à Dunkerque et Gravelines[13].
En 1714, la France creuse un nouveau port à Mardyck à la suite des traités d'Utrecht de 1713, lesquels imposent la destruction du port de Dunkerque et des fortifications de la ville ; on pense donc à Mardyck pour tenter de creuser un nouveau port, mais les installations sont détruites après le traité de 1717 (Paix de La Haye)[14]. Le port de Mardyck ne pouvait de toutes façons être une solution satisfaisante, en raison de bas-fonds, de vase, de grands risques courus par les bateaux, seul le rétablissement de la situation de Dunkerque dans le courant du siècle a résolu le problème[15].
À la veille de Révolution, en 1750, l'église du village détient quelques terres, (d'une église à une autre, les situations sont très inégales) situées pour l'essentiel dans la paroisse. Ces biens sont administrés par un « conseil de la fabrique »; les terres sont louées et le produit de la location entre en recettes dans les comptes de l'église. L'église de Mardyck, une des moins bien loties de la châtellenie de Bourbourg possède 25 mesures de terre, soit environ 11 hectares[16].
Depuis 1789
En 1789, Martin Liévin Palmaert, curé desservant de Mardyck est désigné comme suppléant des représentants du clergé aux états généraux de 1789 ; à la suite de la démission d'un titulaire, il siège à l'Assemblée constituante en 1790, et prête serment dans le cadre de la Constitution civile du clergé (serment par lequel le clergé prête serment de fidélité à la Constitution)[17].
En 1800, a lieu le rattachement de l'ancien hameau devenu commune de Fort-Mardyck.
Pendant la Première Guerre mondiale, Mardyck fait partie en 1917 du commandement d'étapes de Spycker, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front[19]. La commune fait également partie du commandement d'étapes installé en 1916, à Grand-Millebrugghe, et en 1917-1918, de ceux situés à Petite-Synthe puis à Coudekerque-Branche, et Téteghem[19]. La commune est le siège d'un parc automobile pour toute la région[19].
Le , des bombes sont tombées sur Mardyck sans faire de victimes[20].
En 1940, création, par l'occupant allemand, d'un terrain d'aviation qui servit notamment pour les chasseurs de la JG-2[21],[22].
La commune a bénéficié d'une opération de renaturation avec la coulée verte restaurée par le conseil général et la communauté urbaine ayant vocation de corridor biologique et d'accueil de la faune et de flore sauvages. C'est un élément du maillage écologique régional (trame verte et bleue), qui contribue à une amélioration de la naturalité du paysage[23].
Les travaux ont été menés ainsi qu'à Loon-Plage en trois phases de 1999 à 2001, sur 28 hectares en cherchant à valoriser l'écopotentialité des sites. Les écologues y ont recreusé des dépressions humides (dont un hectare de marais à la place d’une ancienne route), restauré des pelouses sèches dont de type steppiques, des prairies (qui ont rapidement retrouvé une flore riche, dont l’erigeron âcre, la bugrane épineuse ainsi que l’ophrys abeille) sur des terres agricoles antérieurement labourées. Huit hectares ont été boisés avec des essences régionales et les berges de 2,6 km de canaux et watergangs ont été renaturées ou bordées des traditionnels saules têtards, caractéristiques des polders régionaux[23] Les gestionnaires ont notamment constaté le retour du Callitriche truncata et de l’œnanthe aquatique dans les watringues, ainsi que de la samole de Valerand, de la chlora perfoliée, de la petite centaurée d’une espèce d’eleocharis et d'un gnaphalium (gnaphale jaunâtre) dans les zones sableuses. L'investissement était de 460 000 euros sur 3 ans (1,62 euro/m2)[23].
En 1989, Mardyck modifia ses armoiries qui sont devenues : D'azur à une barque d'or, portant un saint Nicolas de carnation, vêtu d'argent et d'or, crossé et mitré du même, et bénissant de la dextre, trois enfants à ses pieds le regardant[25],[26].
Armories d'origine de Mardyck jusqu'en 1989 : D'azur à une barque d'or, portant un Saint Nicolas de carnation, vêtu d'argent et d'or, crossé et mitré du même, et bénissant de la dextre[27],[28].
↑Mr Bergerot, <<Vie de Saint-Folquin>>, dans Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1855, p 90 à 131, lire en ligne
↑Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 66, lire en ligne.
↑ ab et cHenri Piers, Histoire de la ville de Bergues-Saint-Winoc: notices historiques sur Hondschoote, Wormhoudt, Gravelines, Mardick, Bourbourg, Watten, etc, Imprimerie de Vanelslandt, (lire en ligne), p. 116 et 122
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1132.
↑Georges Dupas, Seigneuries et seigneurs de la châtellenie de Bourbourg, Editions Galaad Graal, , p. 18
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904, Tome III, Année 1209.
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VI, Année 1297, mois de septembre.
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904, Tome IX, Anne 1329.
↑Georges Dupas, Histoire de Gravelines, porte de Flandreet de ses hameaux, des origines à la Libération, Westhoeck éditions, 1981, avec Patrick Oddone comme collaborateur, p. 54.
↑Raymond de Bertrand,« Le port et le commerce maritime de Dunkerque au XVIIIe siècle », dans Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 112-407, lire en ligne.
↑Georges Dupas, Le clergé, les couvents et leurs biens dans la châtellenie de Bourbourg avant la Révolution, Coudekerque-Branche, Galaad, , p. 125.
↑Lalu, Christian, « Annexe. — Les organigrammes des grandes villes », Annuaire des Collectivités Locales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 1, no 1, , p. 701–809 (lire en ligne, consulté le ).