Construit au Nord des Moëres (du néerlandaisde Moeren, les marais), au bord du canal reliant Furnes en Belgique, (12 km) à Dunkerque (14 km). La frontière avec la Belgique matérialise la limite Est de la ville.
Au XIIIe siècle, l'abbaye Saint-Winoc de Bergues détient à Ghyvelde, comme dans quasiment toutes les paroisses proches, des biens. En 1279, Érard de Beveren, seigneur de Wallers et sa femme Isabelle, fille du sénéchal de Flandre, donnent à l'abbaye une pièce de terre où se trouvait le monticule dit la Motte de Pont-Rouard, à Ghivelde près de la ferme de l'abbaye[3]
En 1297, un conflit oppose le comte de Flandres Gui de Dampierre au roi de France Philippe IV le Bel, qui gagne la partie. En 1298, Raoul II de Clermont-Nesle, lieutenant du roi, voulant récompenser le chevalier Walter de Bourbourg, (famille de Bourbourg), des services qu'il a rendus au roi, lui donne la mairie (fonction de représentation du châtelain) de Ghyvelde, des terres et des rentes, le tout échu au roi pour cause de forfaiture[4].
Antoine Ricouart d'Hérouville, comte d'Hérouville a fait défricher au début du XVIIIe siècle la plaine de Ghyvelde qu'il venait de recevoir du roi Louis XIV à l'état de terres incultes, à la même époque qu'il fit assécher les terres marécageuses des Moëres qu'il avait également reçues[6].
En 1793, un camp de défense avait été établi à Ghyvelde, ce qui valut à la commune d'être en première ligne lors du siège de Dunkerque, affaire conclue par la bataille de Hondschoote remportée par la France : le , les adversaires de la France rejettent les Français du camp de Ghyvelde et commencent le siège de Dunkerque. Le camp de Ghyvelde redeviendra français après la victoire de Hondschoote le [7].
En 1866, on exploite encore au moins une tourbière située sur la commune[8].
En 1903, Ghyvelde est reliée à Dunkerque par le rail[9]. Une autre ligne de chemin de fer relie Hondschoote à Bray-Dunes via Ghyvelde et Les Moëres.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, en 1917-1918, Téteghem est le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Ghyvelde fait partie des communes concernées et a accueilli des troupes[10]. Ghyvelde dépendait également à la même époque du commandement d'étapes de Hondschoote[10]. En début 1917, Bray-Dunes, Ghyvelde, Les Moëres accueillent nombre de troupes belges : infanterie, artillerie, génie[11]...
Le , la mer a rejeté à Zuydcoote, sur le territoire de Ghyvelde, le corps d'un marin portant une ceinture de sauvetage, les pieds nus. L'état du corps faisait présager que le soldat n'avait séjourné que peu de temps dans l'eau[12].
Le , à 19 h 50, un avion ennemi a lancé quatre bombes près du pont de Ghyvelde. Une est tombée sur une péniche chargée de charbon qui a coulé, deux dans le canal, une sur la route de Furnes. Elles ont fait quatre victimes civiles belges : deux décédées dirigées sur Ghyvelde, et deux blessées hospitalisées à Zuydcoote[13].
Le , un cas de diphtérie s'est déclaré dans la ferme Mormentyn située sur la commune des Moëres. Cela a obligé les troupes belges qui y cantonnaient (15 hommes, 26 chevaux) à évacuer d'urgence les lieux. Le fils de famille va à l'école de Ghyvelde. Il y a déjà eu un cas de diphtérie, suivi de mort trois semaines plus tôt environ et l'enfant décédé allait également à l'école de Ghyvelde[14].
Depuis 1918
Entre les deux guerres mondiales, Ghyvelde fait partie du dispositif de défense de la France contre une éventuelle attaque allemande : un groupe de blockhaus est construit sur la dune fossile, il s'agit avec Bray-Dunes, du point le plus septentrional du secteur fortifié des Flandres, (voir cette page pour les détails), lui-même partie intégrante de la ligne Maginot.
Dévastée à plusieurs reprises, Ghyvelde a reçu la croix de guerre en 1949.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27],[Note 1].
En 2013, la commune comptait 3 206 habitants, en évolution de +0,28 % par rapport à 2008 (Nord : +1,23 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Le ministère des sports a décompté quinze équipements sportifs sur le territoire de la commune en 2013[32].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Vincent de style néogothique date de 1872. Sérieusement endommagée pendant la deuxième guerre mondiale, elle a été restaurée au début des années 1950[33].
Le monument aux morts commémore les soldats tombés au combat des deux guerres mondiales[34].
La dune fossile de Ghyvelde, vestige d'anciens bancs de sable déposés par la mer il y a 12 000 ans. Un circuit pédestre de 8 km permet de la découvrir[35].
Lac de Ghyvelde, ancienne carrière de sable dont le pourtour est devenu successivement zone de loisirs puis lotissement d'habitation.
La ferme du Renthof aujourd'hui spécialisée dans la production des asperges sur la dune fossile est sans doute une des plus anciennes de Ghyvelde. Selon « Nos belles fermes, patrimoine rural du Nord-Pas de Calais » de Jean-Claude Grenier, p. 20–21, elle est présente sous la forme de deux bâtiments se faisant face sur la carte dressée sur ordre du maréchal De Ferraris en 1709. Construite plus tard, l'habitation est très visible sur la cadastre napoléonien.
L'église Saint-Vincent.
Le monument aux morts.
Cuisine traditionnelle flamande (Écomusée du Bommelaers-Wall).
"D'hermines à une bande de gueules chargée de trois coquilles d'or."
Dans la Culture populaire
En 2019, la ville a fait l'objet d'une performance de l'artiste Jean-Noël Vandaele, 'Walking Shakespeare in memories'. La dune fossile, la place Cornette, l'église Saint Vincent, et la rue nationale ont servi de support au reportage.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 65, lire en ligne.
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VII, 2e partie, Année 1279.
↑Alphonse Wauters, Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome VI, Année 1298.
↑Louis de Baecker, Recherches historiques sur la ville de Bergues (lire en ligne), p. 83
↑Abbé L. Harrau, Edmond-Louis Blomme, « Le manuscrit de M. P.-C. Blanckaert, curé-doyen de Wormhoudt », dans Bulletin Union Faulconnier, tome V, Dunkerque, 1902, p. 216, lire en ligne.
↑Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1866-1867, douzième volume, p. 62, lire en ligne.
↑Le Journal de Bourbourg et de Gravelines, no 1158 du
↑« Jean-Claude Destailleur, ancien maire de Ghyvelde, est décédé : Jean-Claude Destailleur, premier magistrat de la commune de 1980 à 2001, est mort à Arles à l’âge de 86 ans. », La Voix du Nord, (lire en ligne).