Mahmoud MessadiMahmoud Messadi
Mahmoud Messadi (arabe : محمود المسعدي), également orthographié Mahmoud Messaâdi, né le à Tazarka[1] et mort le à La Marsa[2], est un universitaire, écrivain et homme d'État tunisien. Il est souvent considéré comme l'un des grands auteurs de la littérature arabe contemporaine[2]. BiographieJeunesse et formationNé à Tazarka, dans l'actuel gouvernorat de Nabeul, Mahmoud Messadi étudie à Tunis de 1926 à 1933 puis effectue des études de langue arabe et de lettres françaises à la Sorbonne de 1933 à 1936 ; il ne parvient jamais à soutenir sa thèse de doctorat, Essai sur le rythme dans la prose rimée arabe, en raison de ses activités et la fait finalement publier en 1981 puis, une fois traduite en arabe et approfondie, en 1996. En 1947, il obtient une agrégation en langue, littérature et civilisation arabes. Engagements politiquesSous le régime du protectorat français, Messadi lutte contre les injustices qui accablent ses concitoyens en adhérant au Néo-Destour en 1934, puis à l'Union générale tunisienne du travail dont il est secrétaire général de 1948 à 1953. Il est également rédacteur en chef de la revue Al Mabâhith de 1943 à 1947[3]. Après l'indépendance, il occupe le poste de secrétaire d'État (ministre) de l'Éducation nationale, du au . Il contribue à mettre en place un système éducatif moderne, bilingue et étendu à tout le territoire, installe la nouvelle université tunisienne et supprime les médersas traditionnelles[2]. Messadi est ensuite nommé inspecteur général de l'enseignement, ministre d'État du au puis ministre des Affaires culturelles du au . Il fonde en 1975 la revue La vie culturelle. Il est également député à l'Assemblée nationale à partir de novembre 1959 et la préside de novembre 1981 à octobre 1987[4]. DistinctionsEn 1968, il est décoré des insignes de grand cordon de l'Ordre de la République tunisienne[5]. Il est par ailleurs membre du Conseil exécutif de l'Unesco (1974-1978, 1980-1985) et de l'Académie de la langue arabe au Caire (en). Il reçoit le Prix de la culture maghrébine en 1994. Le ministère de la Culture publie en 2003, sous la direction du professeur Mahmoud Tarchouna, ses œuvres complètes (Al’âmâlou’l’kâmilâ) en quatre volumes chez Sud Éditions. Messadi meurt le à l'hôpital Mongi-Slim de La Marsa, à l'âge de 93 ans[2]. L'Université de La Manouba le fait docteur honoris causa à titre posthume en 2006[6]. Le , son nom est donné à un centre culturel au centre de Tunis[7]. En 2019, il est désigné, à titre posthume par le comité d’organisation de la cinquième édition du Prix Katara pour le roman arabe, comme la personnalité littéraire de l’année[8]. PublicationsLe plus connu de ses ouvrages est Essoud (Le Barrage), une pièce dramatique et philosophique en huit actes dont l'étude est encore programmée en classe terminale ; cette méditation existentialiste a en revanche été boudée au Machrek par les conservateurs qui l'accusent d'être « impie »[2]. Dans Haddathâ Abou Houraïrata qâl (ar) (Ainsi parlait Abou Houraïra), récit philosophique en 22 discours, il brosse le portrait d'Abu Huraira en « défroqué, amateur de lupanars, de cérémonies païennes et érotiques »[2].
Il a également rédigé les nouvelles Almoussâfir (Le Voyageur) et Sindabad wa’tahârâ (Sindabad et la pureté), traduites par Messadi lui-même en 1960, ainsi que la pièce de théâtre en un acte, Bi Dhahar Kairouan. En outre, il a écrit certaines publications scientifiques en rapport avec l'éducation en Tunisie et la littérature arabe dont :
Notes et références
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