Mohamed Ennaceur commence sa carrière comme commissaire général de l'Office des travailleurs tunisiens à l'étranger, entre 1973 et 1974[1].
À partir de 2000, il est auditeur social et consultant international[1]. En 2005, il devient coordinateur des activités du Pacte mondial en Tunisie[1].
Il a fondé et dirige l'Association tunisienne de droit social (à partir de 1985), la Revue tunisienne de droit social, l'Institut de l'audit social de Tunisie et le Festival international de musique symphonique d'El Jem[1]. Il est aussi vice-président de la Société internationale du droit du travail et de la sécurité sociale, président de l'Institut Social Consult, membre de l'Institut international de l'audit social et conseiller du Centre d'études prospectives et stratégiques de Paris[1].
Il travaille par ailleurs dans plusieurs instances spécialisées dans les droits de l'homme[1].
Parcours politique
Gouverneur puis ministre
Mohamed Ennaceur est nommé gouverneur de Sousse le , et occupe le poste jusqu'au . Ensuite, il est à deux reprises ministre des Affaires sociales, de 1974 à 1977 et de 1979 à 1985[1].
Président de l'Assemblée des représentants du peuple
Le , il est élu président de l'Assemblée des représentants du peuple[5] après avoir recueilli 176 voix sur un ensemble de 217 voix[5]. Il devient ainsi le premier président du parlement après l'adoption de la Constitution de 2014[5]. Durant son mandat parlementaire, réputé pour son sens du compromis et du dialogue, il dirige la commission du consensus[6].
Le , à la suite de l'investiture de Béji Caïd Essebsi en tant que président de la République, il lui succède, à titre intérimaire, à la tête de Nidaa Tounes et ce jusqu'à la tenue de d'un congrès électif et l'élection d'un nouveau président[7]. Il y est maintenu en , et trois vice-présidents sont nommés[8]. Il reste ainsi en fonction jusqu'en [9].
À l'occasion de l'ouverture de la semaine de la Tunisie à Bruxelles, le , il appelle à un plan Marshall européen en faveur de la Tunisie qui pourrait prendre la forme d'un programme d'investissement spécifique et privilégié[10]. Le 31 juillet, il déclare que tous les Tunisiens devraient se sentir représentés au sein du parlement[11].
Le , il est hospitalisé après un malaise[12]. Il reprend ses fonctions le 27 juin et convoque en urgence les présidents des groupes parlementaires pour des consultations après la malaise du président Caïd Essebsi et les deux attentatsterroristes islamistes à Tunis[13].
À l'occasion de la Fête de la République, le , il gracie 2 337 prisonniers, dont 474 sont libérés et 1 873 autres voient leurs peines réduites[20]. Le lendemain, il convoque le corps électoral pour l'élection présidentielle anticipée[21]. Il est investi le 1er août[22].
À l'issue du second tour de la présidentielle, le constitutionnaliste Kaïs Saïed est élu président de la République[23],[24]. Celui-ci est investi le 23 octobre, ce qui correspond à la durée maximale de l'intérim présidentiel de 90 jours[25]. Peu après, Mohamed Ennaceur lui transfère les pouvoirs présidentiels au palais présidentiel de Carthage[26],[27].
Après la présidence
Le , il est reçu par le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, dans le cadre des consultations pour former un nouveau gouvernement. Il conseille à celui-ci de convoquer un congrès national rassemblant les syndicats et la classe politique afin de lutter contre la crise[28].
Vie privée
Mohamed Ennaceur est marié à Siren Ennaceur, originaire de Bergen en Norvège[29]. Il épouse celle-ci alors qu'elle est âgée de 19 ans, après l'avoir rencontrée à Paris à l'âge de 16 ans[29]. Elle devient ensuite présidente de l'Association tunisienne de santé mentale[29].
Il est père de cinq enfants[29]. Son fils Slim, nageur, scénographe et décorateur, meurt en 2013[30].
Décorations
Grand cordon de l'ordre de l'Indépendance (Tunisie)[31]
↑ abcde et f(en) « Ennaceur (Mohammed) », dans Who's Who in the Arab World 2007-2008, Berlin, Walter de Gruyter, (ISBN978-3-110-93004-7, lire en ligne), p. 288-289.