C'est la seule page d'inspiration italienne dans l'œuvre de piano de Debussy[3].
Analyse et commentaires
Les collines d'Anacapri, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[4], est une pièce « intensément vivante et lumineuse »[3], en si majeur, Vif, à = [3]. Le prélude est « d'écriture nette, avec ses staccatos d'une sécheresse toute méditerranéenne[3] ».
Pour Alfred Cortot, c'est « du mouvement dans de la lumière ; une vision ensoleillée des collines de Naples ; un rythme vif de tarentelle s'enroule à la nonchalance d'un refrain populaire, la nostalgie délicieuse et banale d'une cantilène amoureuse se mêle intensément aux vibrations d'un ciel trop bleu que blesse l'animation inlassable et perçante d'une flûte rapide[5] ».
Pour Guy Sacre, la pièce est « d'une gaieté franche, directe, exprimée sans arrière-pensée », toute du bonheur élémentaire « d'exister, dans le rire de la vie, sous des cieux privilégiés de soleil et d'air marin[6] ». Harry Halbreich relève qu'« on y respire le thym, le ciste, les senteurs du maquis. [...] Que crissent donc les cigales, jusqu'aux éblouissantes fusées de la fin ! L'intensité de pareille vibration de lumière ne se retrouve, dans le piano de Debussy, que dans la péroraison de l'Isle joyeuse[3] ».
Musicalement, Éric Lebrun note que le prélude « emprunte au mode pentatonique et, curieusement, au rythme de Habanera (partie centrale). Les dernières notes sonnent comme un puissant carillon[7] ».
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).