Du nom de l'abbaye de Leffe située dans la commune de Dinant en Belgique (à ne pas confondre avec Neffe qui est sur l'autre rive) dans la vallée de la Meuse, la bière de Leffe fait partie de la variété des bières d'abbaye.
Les chanoines prémontrés, installés à Leffe depuis 1152, achètent en 1240 au clerc Gossuin et en présence des échevins de Dinant[1],[2], divers biens dont une brasserie [3]. Au Moyen Âge, dans l'impossibilité de vérifier si l'eau de source est saine, les moines trouvent dans la fabrication de bière un moyen précieux d'échapper aux épidémies (grâce au processus assainissant de la fermentation) et, rapidement, le moulin et sa brasserie sont transférés dans l'enceinte même de l'abbaye.
À la suite de la destruction de la brasserie pendant la Révolution française, la production de bière s'arrête. En 1952[1], le brasseur Lootvoet obtient les droits de licence pour produire la bière de Leffe. En 1955, cette brasserie est rachetée par Stella Artois[4]. En 1975, elle ferme, et toute la production est transférée à la Brasserie Grade de Mont-Saint-Guibert – plus tard, nommée brasserie Saint Guibert.
En 1975, la production s'élevait à 18 000hl par an. Dans les années 1980, la notoriété de la marque Leffe bondit en France, en partie grâce à une campagne de publicité audacieuse avec la publication, le , dans le journal Le Monde, d'une page de publicité en latin[5]. Quand Saint Guibert ferme le , la production s'élevait à plus de 300 000 hl. Elle part ensuite à Louvain.