Il fait ses premiers pas dans l'écriture en travaillant pour les périodiques Massis, Arevelk et Hayrenik[3]. Il collabore alors avec des écrivains comme Arpiar Arpiarian et Krikor Zohrab, et devient rapidement une figure importante du mouvement réaliste arménien[3].
Membre du parti social-démocrate Hentchak, il s'exile à Paris en 1890 alors que les autorités ottomanes répriment les partis politiques arméniens[3]. Il retourne ensuite dans l'Empire ottoman mais est obligé de fuir de nouveau le pays en 1896, alors que les massacres hamidiens ravagent la minorité arménienne[3]. Il s'installe alors à Londres où, avec Arpiar Arpiarian, il lance la revue politique et littéraire Nor Guiank (1898-1901), organe du parti Hentchak réformé (ce périodique est ensuite dissous dans Hentchak, l'organe officiel du parti)[3]. Il vit alors dans un grand dénuement, dont il témoigne dans une lettre datée du adressée à Archag Tchobanian[3].
L'année 1902 marque un tournant dans la vie de Lévon Pachalian[4]. En effet, il abandonne la littérature et s'installe à Bakou pour travailler au service d'une entreprise pétrolière française[4]. Il y reste jusqu'en 1920, date de la soviétisation de l'Azerbaïdjan[4].
Il reprend aussi son activité littéraire : il est ainsi proche de l'écrivain Yéghiché Tcharents[5], écrit dans les périodiques arméniens des articles de critique littéraire[6] et, entre 1928 et 1932, il publie le journal bilingue Le Foyer[4],[7]. Entre 1931 et 1936, il est membre de l'Office international Nansen pour les réfugiés[8].
Lors de la déclaration de guerre, il signe avec Archag Tchobanian et T. Nersoyan, chef de l’Église arménienne de France, un texte au nom de la diaspora arménienne en France assurant la fidélité de cette communauté au gouvernement français[9]. Lévon Pachalian se réfugie ensuite à Vichy, période pendant laquelle Archag Tchobanian se charge de préparer un recueil de ses nouvelles[10]. Textes de prose réaliste publiés à la fin du XIXe siècle dans des revues arméniennes de Constantinople, ce volume voit le jour en 1941[11].
Lévon Pachalian est considéré comme un auteur réaliste, ses écrits s'appuyant sur des situations réelles[4]. Ils sont aussi marqués par une certaine tristesse et la narration de vies brisées[4]. Dans leur ouvrage sur la littérature arménienne, Agop Jack Hacikyan, Gabriel Basmajian, Edward S. Franchuk et Nourhan Ouzounian décrivent son style de la façon suivante[4] : « Son sens pointu de l'observation, son expression sobre et son don pour la narration directe, sans fioritures littéraires, rendent ses histoires simples, captivantes et impressionnantes »[13].
Publications
(hy) « Հմայաթափ » [« Désenchanté »], Massis, no 3920, (lire en ligne)
(hy) « Ղալաթիոյ “րէսդ”ը » [« Le Cercle de Galata »], Massis, no 3924, , p. 6-11 (lire en ligne), [lire en ligne]
(hy) « Նոր զգեստը » [« Le nouveau vêtement »], Massis, no 3943, , p. 325-327 (lire en ligne), [lire en ligne]
(hy) « Պալըխճի Գէորգ » [« Kévork le pêcheur »], Massis, no 3946, , p. 366-371 (lire en ligne), [lire en ligne]
(hy) « Տէրտէրին ուխտը » [« Le vœu du prêtre »], Massis, no 3947, , p. 382-385 (lire en ligne), adapté en court métrage en 1894 en Arménie sous le titre Աղավնիներ (Les Colombes)[4]
(hy) Նորավէպներ եւ պատմուածքներ [« Nouvelles et Récits »] (préf. Archag Tchobanian), Paris, Impr. Araxe, , 272 p. (BNF41410728, lire en ligne sur Gallica), recueil regroupant des œuvres éparpillées dans des périodiques stambouliotes[4] et préparé par Archag Tchobanian[10]
(hy) Պատմուածքներ [« Histoires »], Alep, , 200 p.
↑Citation originale en anglais : « His sharp observation, restrained expression, and his gift for straightforward narration, without literary flourishes, makes his stories simple, captivating, and impressive ».
(en) Agop Jack Hacikyan (dir.), « Levon Bashalian (Pashalian) (1868-1943) », dans Agop Jack Hacikyan, Gabriel Basmajian, Edward S. Franchuk et Nourhan Ouzounian, The Heritage of Armenian Literature, vol. 3 : From The Eighteenth Century To Modern Times, Wayne State University Press, , 1080 p. (ISBN978-0814332214, lire en ligne), p. 611-618