L’Amour fou est le vingt-septième album édité en France et à l'étranger, de la chanteuse Françoise Hardy. L’édition originale est parue en France, le .
Mise en perspective de l'album
Les premières sessions d’enregistrement se déroulèrent du 5 au au Studio Labomatic[1].
Publié cinquante ans après la parution de son premier album, ce nouvel opus met l’accent sur cet anniversaire (le jubilé) en étant accompagné par la sortie d’un roman ; récit rédigé depuis une trentaine d’années et sur lequel Françoise Hardy revenait régulièrement pour en améliorer la forme[2].
« Les anniversaires n’ont jamais été ma tasse de thé, mais publier en même temps un album qui me ressemble plus que les autres et le récit de l’histoire […] qui aura inspiré la plupart de mes textes, est ma façon de marquer le coup[3]. »
Huit chansons sont de la plume de Françoise Hardy ; des amours malheureuses, irraisonnées, destructrices et torturées, portées par des mélodies lentes et mélancoliques composées par Calogero, Alain Lanty, Benoît Carré, François Maurin, Pascal Colomb et Thierry Stremler qui avait déjà collaboré sur les albums Tant de belles choses et La Pluie sans parapluie.
Il y a une reprise de Si vous n'avez rien à me dire…, un poème de Victor Hugo, mis en musique et interprété par Bertrand Pierre en 2010.
Julien Doré, avec qui Françoise Hardy avait chanté en duo BB Baleine, sur son album, Bichon, en 2011, lui a écrit et composé la chanson Normandia.
Un total de dix chansons, principalement accompagnées d'un piano et d’une quarantaine de cordes.
« Piano et cordes, c’est la combinaison que je préfère, mais je n’aurais jamais pensé pouvoir faire tout un album ainsi. Ni avoir autant de vraies cordes ; ce qui ne m’était pas arrivé depuis les années soixante-dix[3]. »
Le premier titre diffusé par les radios et disponible en téléchargement dès le est Pourquoi vous ? (Paroles de F. Hardy - Musique de Calogero).
L’Amour fou, Si vous n'avez rien à me dire…, Normandia, Pourquoi vous ? et Rendez-vous dans une autre vie, ont fait l’objet de vidéo-clips filmés en noir et blanc. Ils ont été diffusés par Dailymotion sur les sites de France Inter, Le Monde et Télérama, à partir du [4].
Le , lors de la cérémonie des 28e Victoires de la musique au Zénith de Paris, Françoise Hardy et son album sont nommés dans les catégories « Artiste interprète féminine » et « Album de chansons » mais aucun trophée ne sera remporté[5].
Genèse des chansons
L’Amour fou : Chanson d’ouverture écrite sur la première mélodie reçue. Composée par Thierry Stremler, elle évoqua le XIXe siècle à la chanteuse qui puisa son inspiration dans un épisode anecdotique du roman d’un de ses écrivains favoris : L’Américain, écrit en 1877 par Henry James[6]. Le bref scénario qui en résulte, décrit les instants tragiques d’un jeune aristocrate mortellement blessé à l’issue d’un duel engagé par amour pour une comtesse qui n’en a que faire. Sa suivante la presse de rejoindre l'amant qui se meurt en lui posant la question : « Seriez-vous insensible à l’amour impossible, à l’amour fou ? ». « L’Amour fou », sembla un bon titre pour la chanson et, par là même, un bon titre pour l’album et pour le roman[7] ;
Les Fous de Bassan : Chanson inspirée par des faits divers tragiques concernant des jeunes filles qui suivent un étranger et que l’on retrouve assassinées. Le roman du même nom d'Anne Hébert publié en 1982 porte sur telle histoire. La musique composée par Pascal Colomb est d'inspiration symphonique. Elle consiste en une lente spirale harmonique descendante et hypnotique, dont la résolution tonale n'apparaît que par pointes. C'est un des passages les plus sombres et poignants de cet album ;
Mal au cœur : Françoise Hardy avait reçue la mélodie composée par Thierry Stremler quelques années auparavant pour y adapter un texte de chanson pour une chanteuse mais le projet avait tourné court. Sa musique restée dans ses tiroirs, le compositeur lui proposa de l’utiliser pour cet album[8] ;
Si vous n'avez rien à me dire… : Poème de Victor Hugo issu de la première partie du recueil, Les Contemplations (publié en ), intitulée Autrefois – le poème en question se trouve en n° IV sous le titre Chanson[9], dans le Livre deuxième - L'Âme en fleur, qui évoque les premiers temps de sa liaison avec Juliette Drouet. Il fut mis en musique par Camille Saint-Saëns en 1870 sous le titre Si vous n'avez rien à me dire. En2010[10] le chanteur Bertrand Pierre compose et enregistre une nouvelle mélodie. Si ce dernier avait respecté le texte du poète à la lettre, Françoise Hardy jugea nécessaire de retoucher quelque peu le poème en remplaçant un vers (exit donc : « qui tournerait la tête au roi »), en en changeant cinq (en partie), en en rajoutant huit autres (bis de fin compris) ;
Normandia : L’initiative est venue du chanteur Julien Doré car il voulait écrire une chanson pour cet album en reprenant une musique qu’il avait composée pour un film ; musique dont, en accord avec Françoise Hardy, il a gardé en partie le titre énigmatique[8] (Le film en question : Holiday, réalisé par Guillaume Nicloux – La musique : un instrumental de 54 secondes, intitulé Normandia, le meurtre[11]) ;
Piano bar : La musique, de style jazzy, avait été proposée à Françoise Hardy quelques années plus tôt par Alain Lanty alors, directeur artistique[8] ;
Pourquoi vous ? : C'est la chanson, Vous, écrite et interprétée par Guy Béart en 1958[12] qui a inspiré Françoise Hardy pour l'écriture du début du texte[8] ;
Rendez-vous dans une autre vie : La dernière chanson de l’album prend un tour testamentaire où, les affres de l’amour maintenant apaisées, la chanteuse veut juste remercier l'autre pour lui avoir provoqué des sentiments aussi forts.
Télérama, n° 3278 du 10 au 16 novembre 2012 : « Le rendez-vous critique – L’Amour fou », Valérie Lehoux, p. 57 à 59 ;
Platine, le magazine de la variété, n° 190 de novembre-décembre 2012 : « Françoise Hardy, 50 ans d’amour, c’est fou ! », propos recueillis par Eric Chemouny, p. 16 à 21 ;
Magic, revue pop moderne, n° 167 de novembre 2012 : « L’amour fou de Françoise Hardy », Matthieu Grunfeld ;
Le Figaro, n° 21 235 du 9 novembre 2012 - Cahier n° 3, Le Figaro et vous : « Françoise Hardy, messages personnels », Olivier Nuc, p. 1 à 2 ;
Marianne, n° du 10 au 16 novembre 2012 : « Cheveux gris, idées courtes », Olivier Maison, p. 81 ;
L’Express, n° 3203 du 21 au 27 novembre 2012 : « Françoise Hardy, messages personnels », propos recueillis par Gilles Médioni, p. 130 à 131 ;
Le Progrès, n° du 25 novembre 2012 : « Françoise Hardy - "L’amour fou a inspiré toutes mes chansons" », propos recueillis par Thierry Meissirel ;
Elle, n° 3483 du 7 décembre 2012 : « Une passion Françoise », interview de Florence Tredez, p. 153 à 154 ;
Paris Match, du 20 au 26 décembre 2012 : « Françoise Hardy, message personnel », Yves Simon.
Dimanche 4 : France Bleu, 14 h, « On repeint la musique », présenté par Serge Poezevara ;
Lundi 5 : RTL, 9 h à 9 h 30, « Laissez-vous tenter », présenté par René Bazin, avec Anthony Martin, Bernard Lehut, Michel Cohen-Solal et Isabelle Morini-Bosc ;
Lundi 5 : RTBF, 9 h à 11 h, « Le Grand Mag », présenté par Caroline Veyt et Laurent Dehossay ;
Lundi 5 – Mardi 7 – Mercredi 8 : France Inter, 0 h 50 à 1 h, « Lire avec… », entretiens avec Brigitte Kernel ;
Vendredi 9 : France Inter, 7 h 25, « encore un matin », chronique musicale de Didier Varrod ;
Dimanche 11 : RTL, 13 h 30 à 15 h, « les Essentiels de…», présenté par Marie Drucker ;
Mardi 13 : France Bleu, 12 h à 13 h, « France Bleu Midi », présenté par Denis Faroud ;
Jeudi 15 : France Culture, 19 h à 20 h, interview menée par Matthieu Conquet et Laurent Goumarre ;
Vendredi 8 février : TV5 Monde, 18 h 30, « L’invité », interview animé par Patrick Simonin ;
Dimanche 3 mars : France 3, 0 h 35, « Françoise Hardy… à contretemps », émission réalisée par Laurent Thessier sur une idée de Olivier Bellamy et Yohan Khatir, conversation avec Olivier Bellamy ;
Lundi 27 mai : France Inter, 21 h 10 à 23 h 15, « Soirée spéciale Françoise Hardy », présentée par Valli. Programme suivi de l’émission « Radio Vinyle », présentée par Didier Varrod.
Cordes : Macedonian Radio Symphonic Orchestra, dirigé par Dzjian Emin (1-3-5-7-8), Pascal Colomb (2-4), Alain Lanty (6).
Arrangement des cordes : Thierry Stremler (1), Pascal Colomb (2-4), François Lasserre (1-3), Julien Noël et Julien Doré (5), Katerine (6), Calogero et Dominique Spagnolo (7), Thierry Stremler et François Lasserre (8), François Maurin (9).
Destinés à la promotion de l’album, ces disques sont exclusivement distribués dans les médias (presses, radios, télévisions…), et portent la mention « Échantillon promotionnel. Interdit à la vente ».
↑Annonce faite par Thierry Stremler sur sa page Facebook. L’Amour fou, Mal au cœur, Les fous de Bassan et Soie et fourrures, furent les quatre premiers titres enregistrés.
↑Source : Article rédigé par Jean-Yves Dana pour le quotidien La Croix, no 39422, du lundi , p. 20.
↑Un titre appelé « multiple » à la société des auteurs, pouvant donc être librement utilisé (Sources : Émission radiophonique, « Lire avec… », entretien avec Brigitte Kernel, diffusé sur France Inter le mardi 6 novembre 2012 de 0 h 50 à 1 h.
↑ abc et dInterview de Françoise Hardy par Alain Pilot au cours de l'émission « La bande passante », diffusée le 8 décembre 2012, sur RFI, de 15 h 30 à 17 h.
↑Album paru sur disque compact chez Bonsaï Music. Bien avant Bertrand Pierre, d’autres compositeurs de musique classique ont fait fi de l’injonction attribuée à Victor Hugo : « Défense de déposer de la musique au pied de mes vers ! » (Lire note no 27 dans l’article consacré à Victor Hugo). Tous ont intitulé leur œuvre par le premier vers du poème :
Eduard Lassen, Si vous n'avez rien, à me dire, mélodie pour duo de voix et piano, op. 46 (Fünf Lieder), no 3, publié en 1875.
Henri Reber, Si vous n'avez rien à me dire, mélodie pour chant et piano.
↑Ex membre du groupe Pow woW qui poursuit sa carrière en solo. Il mit en musique des poèmes de Victor Hugo qu’il enregistra sur un album intitulé Si vous n'avez rien à me dire, paru chez Bonsaï Music le .
↑En face B, le 33 tours ne respecte pas l’ordre des chansons inscrites au verso de la pochette : Rendez-vous dans une autre vie est en 4e position, L’Enfer et le Paradis en 5e et dernière plage. Quant aux paroles des chansons inscrites sur la pochette intérieure, le poème de Victor Hugo est retranscrit fidèlement sans tenir compte des remaniements opérés par la chanteuse. Pour Normandia, la fin du texte diffère de ce qui est chanté.
↑Photographie de la pochette réalisée par Robin et Émilie Urbansky.
↑Photographie de la pochette réalisée par Gilles-Marie Zimmermann.
↑Disque image en édition limitée (500 ex.), pour le 3e « Disquaire Day ». Photographie de la pochette réalisée par Gilles-Marie Zimmermann.