Jeanne de Montchenu est le seul enfant survivant du mariage de Garin de Montchenu[3] (v. 1195-1255)[4], seigneur de Swanscombe dans le Kent, et de Jeanne le Maréchal (v. 1210-1234), la plus jeune des filles d'Isabelle de Clare (v. 1171/76-1220), comtesse de Pembroke[5], et du célèbre Guillaume le Maréchal (v. 1146-1219) considéré par ses contemporains comme "le meilleur chevalier du monde"[6]. Après le décès de sa mère, son père se remarie en 1234 avec Denise d'Anesty (♰ av. 1304)[7]. Jeanne et son frère Jean (♰ ) sont élevés par leur belle-mère. Jeanne a également un demi-frère cadet, Guillaume (v. 1235-1287)[8], issu du second mariage de son père avec Denise.
Anthroponyme
Jeanne porte le prénom de sa mère, Jeanne le Maréchal (v. 1210-1234).
Héritages
Guillaume le Maréchal, décédé en 1219, laisse cinq fils à sa mort pour lui succéder. Tous meurent sans descendance entre 1231 et 1245, ce qui conduit à la répartition du comté de Pembroke et des autres possessions détenues par Guillaume le Maréchal entre ses différentes filles et leurs descendants. La mort, en juin 1247, de Jean de Montchenu fait que Jeanne devient la principale héritière de Garin II de Montchenu, et la seule possible, d'un cinquième des immenses domaines de son grand-père, qu'elle tient de sa mère[9],[7]. Pour sa part, la jeune Jeanne de Montchenu hérite du comté de Pembroke (Pays de Galles) ainsi que de la seigneurie de Wexford en Irlande[10]. Quelques années plus tard, en 1255, à la mort de son père Garin, Jeanne devient dame de Swanscombe.
Isabelle de Valence (v. 1263-), mariée à Jean II de Hastings (1262-1313), 1er baron Hastings. Leur petit-fils Lawrence Hastings sera comte de Pembroke après Aymar ;
L'ascension de Guillaume de Valence suscite la jalousie des autres barons d'Angleterre, surtout lorsqu'il cherche à reconquérir les droits palatins de Pembroke ; mais il n'obtient pas gain de cause. Lorsqu'il meurt en 1296, Jeanne de Montchenu continue à détenir le comté de Pembroke et la seigneurie de Swanscombe de son plein droit. Ce n'est qu'à sa propre mort, survenue aux alentours du , que son troisième fils et héritier, Aymar de Valence, devient 2ecomte de Pembroke.
Description : Dame debout, de trois quarts à droite, la tête couverte par un touret et les cheveux attachés. Sa robe longue est serrée à la taille. Elle porte un manteau qu'elle retient par la main droite. Un oiseau est perché sur sa main gauche.
Légende : IOANNE • DNE ⠅D PANBROC VXOR W D VALENCIA MI.
Légende transcrite : Ioanne Domine de Panbroc uxor Willelmi de Valencia militis
Description : Écu mi-parti. A dextre, burelé de six pièces, de vair et de [gueules]. A senestre, burelé de douze pièces, chargé de quatre merlettes posées en orle. L'écu est suspendu par une lanière à un arbre à trois branches, avec un petit arbre de chaque côté de l'écu.
Écu mi-parti, fascé de six pièces de vair et de gueules, et burelé d'argent et d'azur de douze pièces chargé de quatre merlettes de gueules posées en orle
Commentaires : Blason de Jeanne de Montchenu, d'après les empreintes d'un contre-sceau de 1301 à 1302.
↑Née vers 1230 : elle avait environ dix-sept ans en 1247.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 12 (« Liens de parenté entre Lusignan, Plantagenêt et Montfort »), p. 171.
↑Second fils de Guillaume de Montchenu (♰ 1204) et d’Aveline (♰ 1220), fille de Roger de Clare (♰ 1173), comte de Hertford.
↑(en) Linda E. Mitchell, Joan de Valence, The Life and Influence of a Thirteenth-century noblewoman, Basingstroke, Palgrave Macmillan, , p. 16-21.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 25 (« Les cohéritiers de Guillaume Ier le Maréchal (XIIIe siècle) »), p. 184.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Applicuerunt cum ipso legato tres fratres uterini domini regis in Angliam, p. 627-628 :
« Applicuerunt etiam tunc temporis cum eodem legato in Anglia domini regis tres fratres uterini ex mandato ejus, ut uberrime de deliciis et divitiis Angliæ ditarentur ; videlicet Guido de Lezinnum, miles primogenitus, Willelmus de Valentia, juvenis, nec adhuc balteo cinctus militari, et Athelmarus clericus. Et præter hos, soror eorum sororque regis Aelesia : hæc autem fuit propago ex gremio Ysabellæ, quondam reginæ Angliæ comitissæque de Marchia, suscepta ex comite de Marchia Hugonis Bruni. »
1274, printemps, Douvres : Arrivée en Angleterre de Guillaume accompagné de ses
deux frères et de sa sœur.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Maritatur Johanna filia Garini de Muntchensi Willelmo de Valentia fratri domini regis uterino, p. 628-629 :
« Eodemque anno idus Augusti, maritata est Johanna filia Guarini de Muntchensil Willelmo de Valentia, fratri domini regis uterino, hoc volente et diligenter procurante domini regis consilio. Mortuo enim filio dicti Guarini primogenito et hærede, filiam illam Johannam, quæ sola remansit, opulentissima hæreditas expectabat »
1274, 13 août : Mariage de Guillaume de Valence avec Jeanne de Montchenu.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 20 (« Les enfants d'Hugues X et d'Isabelle d'Angoulême (1221-1296) »), p. 179.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 21 (« Le sous-lignage de Valence »), p. 180.
↑(en) Linda E. Mitchell, Joan de Valence, The Life and Influence of a Thirteenth-century noblewoman, Basingstroke, Palgrave Macmillan, (présentation en ligne), fig. 1 : Seals of William de Valence and Joan de Valence, ca 1278. Magdelen College, Oxford Stainswick Ms 75.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. VIII (« Comtes de Pembroke / Jeanne de Montchenu / sceau [1277-1278] »), fig. 1 : Oxford, Magdalen College, MS. Stainswicke 75, p. 332-334.
↑ a et b(en) Linda E. Mitchell, Joan de Valence, The Life and Influence of a Thirteenth-century noblewoman, Basingstroke, Palgrave Macmillan, (présentation en ligne), fig. 2 : Observe of seal of Joan de Valence, ca. 1278. Magdalen College, Oxford Stainswick Ms 75.
↑ a et bClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. VIII (« Comtes de Pembroke / Jeanne de Montchenu / sceau [1277-1278] »), fig. 2 : Oxford, Magdalen College, MS. Stainswicke 75, p. 332-334.
↑ a et b(en) Catalogue of seals in the department of manuscripts in the British Museum (éd. Walter de Gray Birch), vol. III, Londres, British Museum, (lire en ligne), Johanna de Valence, no 14079-14086 : [A.D. 1301.]-[A.D. 1302.], p. 611-612.
↑ a et bClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 3 : Annexes 3 à 6 (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 4 : Catalogue des sceaux de la famille de Lusignan, chap. VIII (« Comtes de Pembroke / Jeanne de Montchenu / sceau secret [1301] »), fig. 1 : BL, Add. Ch. 20413, p. 334.
Sources et bibliographie
Bibliographie
Linda E. Mitchell, Joan de Valence, The Life and Influence of a Thirteenth-century noblewoman, Basingstroke, Palgrave Macmillan, 2016.
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., . [lire en ligne]