Alix de Lusignan (v. 1229-1256) est une aristocrate de la haute noblesse poitevine du XIIIe siècle au sein de laquelle ses parents ont exercé un rôle dominant. Elle quitte à l'âge de dix-sept ans son Poitou natal pour la cour d'Angleterre. En 1247 elle devient comtesse de Surrey par son mariage avec un jeune héritier anglo-normand, Jean Ier de Warenne (1231-1304).
Après la bataille de Taillebourg en 1242, qui met en difficulté son père Hugues X de Lusignan et l'ensemble du réseau familial poitevin, Henri III invite plusieurs de ses demi-frères en 1247 à le rejoindre en Angleterre. Accompagnée de ses frères Guy[5], Guillaume et Aymar[6], Alix débarque à Douvres au printemps 1247 et s'installe à la cour royale à la cour royale avec ses trois frères[7]. Le souverain anglais se charge aussitôt d'assurer leur avenir : Alix épouse très rapidement le jeune comte de Surrey, Jean de Warenne[8]. Quant à Guillaume de Valence, il épouse le Jeanne de Montchenu[9], dernière descendante et cohéritière du comte de Pembroke, Guillaume le Maréchal[10]. En devenant ainsi comte de Pembroke et seigneur de Wexford, Guillaume devient l'un des plus puissants barons d'Angleterre. Guy et Geoffroy se voient grandement favorisés par le monarque Plantagenêt et Aymar succède à Guillaume de Raley comme évêque de Winchester en 1250. Cette politique royale de faveurs rendront les Lusignan très impopulaires auprès d'une partie de l'aristocratie anglaise. Les frères Lusignan seront un soutien indéfectible des rois Henri III et Édouard Ier, son fils.
Aliénor ou Alix de Warenne (1251-av. 1282), épouse en 1268 Henry Percy (1235-1272), fils de Guillaume Percy (♰ 1245) et d'Hélène de Bailleul (♰ 1281)[14],[15]. Ils ont des enfants, dont :
Édouard Bailleul (1283-1367), roi titulaire d'Ecosse (1332-1356).
Guillaume V de Warenne (v. 1256-1286)[16] est tué lors d'un tournoi. Il épouse Jeanne de Vere (♰ 1293), fille de Robert de Vere, comte d’Oxford (♰ 1296), avec qui il a deux enfants :
D'après Mathieu Paris, leur mariage aurait provoqué un certain ressentiment au sein de la noblesse anglaise qui considérait les demi-frères et sœur du roi Henri III comme des parasites et un poids pour le royaume[13],[17].
Alix de Lusignan, après neuf années de mariage, décède en 1256. Son décès aurait provoqué une très grande douleur chez son époux[19]. Malgré son jeune âge, 25 ans au décès d'Alix, Jean Ier de Warenne ne se remarie pas et reste veuf pendant quarante-huit années[20].
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 21 (« Le sous-lignage de Valence »), p. 180.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 20 (« Les enfants d'Hugues X et d'Isabelle d'Angoulême (1221-1296) »), p. 179.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 12 (« Liens de parenté entre Lusignan, Plantagenêt et Montfort »), p. 171.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 17 (« Les Lusignan et la Bretagne (v. 1230-1314) »), p. 176.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Applicuerunt cum ipso legato tres fratres uterini domini regis in Angliam, p. 627-628 :
« Applicuerunt etiam tunc temporis cum eodem legato in Anglia domini regis tres fratres uterini ex mandato ejus, ut uberrime de deliciis et divitiis Angliæ ditarentur ; videlicet Guido de Lezinnum, miles primogenitus, Willelmus de Valentia, juvenis, nec adhuc balteo cinctus militari, et Athelmarus clericus. Et præter hos, soror eorum sororque regis Aelesia : hæc autem fuit propago ex gremio Ysabellæ, quondam reginæ Angliæ comitissæque de Marchia, suscepta ex comite de Marchia Hugonis Bruni. »
1274, printemps, Douvres : Arrivée en Angleterre d'Alix accompagnée de ses trois frères.
↑ a et bDe Antiquis legibus liber, Cronica maiorum et vicecomitum Londoniarum et quedam, que contingebant temporibus illis ab anno MCLXXVIII ad annum MCCLXXIV (éd. Thomas Stapleton), Londres, Sumptibus Societatis Camdenensis, (lire en ligne), p. 12 :
« Hoc anno, scilicet, xvj. die Aprilis, soror Domini Regis ex parte matris sue, filia Comitis de la Marche, venit apud Londonias, que maritata fuit Comiti Warennie. »
1247, 16 avril, Londres : Alix de Lusignan épouse Jean Ier de Warenne, comte de Surrey.
↑Matthieu Paris (éd. Henry Richards Luard), Matthæi Parisiensis, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV : A. D. 1240 à A. D. 1247, Londres, Longman, (lire en ligne), Maritatur Johanna filia Garini de Muntchensi Willelmo de Valentia fratri domini regis uterino, p. 628-629 :
« Eodemque anno idus Augusti, maritata est Johanna filia Guarini de Muntchensil Willelmo de Valentia, fratri domini regis uterino, hoc volente et diligenter procurante domini regis consilio. Mortuo enim filio dicti Guarini primogenito et hærede, filiam illam Johannam, quæ sola remansit, opulentissima hæreditas expectabat »
1274, 13 août : Mariage de Guillaume de Valence avec Jeanne de Montchenu.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 25 (« Les cohéritiers de Guillaume Ier le Maréchal (XIIIe siècle) »), p. 184.
↑ a et bClément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 23 (« Les Lusignan dans le réseau aristocratique des îles britanniques »), p. 182.
↑ a et b(en) Jörg Peltzer, « The Marriages of the English Earls in the Thirteenth Century : A Social Perspective », dans éd. Janet Burton, Philipp Schofield et Björn Weiler, Thirteenth Century England, vol. XIV : Proceedings of the Aberystwyth and Lampeter Conference, Woodbridge, The Boydell Press, (lire en ligne), p. 66-67.
↑(en) Calendar of Inquisitions Post Mortem and other analogous documents preserved in the public record office (éd. Henry Maxwell Lyte), vol. II : Edward I (1272-1291), Londres, (lire en ligne), no 434 : Ellen de Percy, late the wife of William de Percy, p. 248.
↑(en) Catalogue of seals in the department of manuscripts in the British Museum (éd. Walter de Gray Birch), vol. III, Londres, British Museum, (lire en ligne), William de Warenne, no 14,272 : [A.D. 1285.], p. 640.
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 371 :
« Matthieu Paris déplore ces unions, s'attristant que des étrangers s'unissent à la noblesse anglaise. Jorg Peltzer note que son opinion n'était certainement pas partagée par Warenne qui s'assurait un accès direct au roi par le biais de son épouse. »
↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 371 :
« Malgré la mort d'Alix en 1256, laissant deux enfants et, selon le moine de Saint-Albans, un mari éploré, les profondes relations d'amitié entre son époux et son frère Guillaume de Valence perdurent jusque dans les années 1290. »
« Eodemque anno obiit Aelesia comitissa Waranniæ soror domini regis uterina, in flore juventutis suæ et prosperitatis, in dolorem regis maximum suique mariti comitis Waranniæ J[ohannis] adolescentis. »
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↑Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne [PDF]), p. 895.
Sources et bibliographie
Bibliographie
Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., . [lire en ligne]