Guillaume le MaréchalGuillaume le Maréchal Gisant de Guillaume le Maréchal en l'Église du Temple à Londres.
Guillaume le Maréchal (Willame li Mareschal en ancien normand, William Marshal en anglais), né vers 1146 et mort en 1219 à Caversham, 1er comte de Pembroke, est un chevalier anglo-normand de langue française et un tournoyeur réputé. Il est décrit comme « le meilleur chevalier du monde » dans le manuscrit Histoire de Guillaume le Maréchal, rédigé peu après sa mort[1]. Guillaume participa à cinq batailles au cours de sa vie, chose rare car l'on considérait qu'un chevalier ayant survécu à deux batailles était un vétéran aguerri[2]. Sa devise est « Dieu aide le Maréchal » et ses armes sont « parti d'or et de sinople, au lion de gueules brochant sur le tout »[3]. BiographieChevalier anglo-normand, il est le fils né en Angleterre de Jean le Maréchal et de Sybille de Salisbury, sa seconde épouse. Le surnom de Maréchal remonte à son grand-père Gilbert le Maréchal, maréchal de la cour du roi Henri Ier Beauclerc, charge familiale héréditaire. Guillaume fait son apprentissage en Normandie avec Guillaume de Tancarville, qui est le cousin de sa mère, chambellan d'Angleterre, les Tancarville assurant la charge héréditaire de chambellans en chef du duc de Normandie. Il entre ensuite au service de Patrice de Salisbury, son oncle maternel. Il se fait remarquer en défendant vaillamment Aliénor d'Aquitaine dont le convoi, qu'il escortait, fut attaqué par le seigneur de Lusignan. Son oncle meurt au cours de l'affrontement. Guillaume le Maréchal est chargé de l'éducation du roi Henri le Jeune (mort en 1183). En 1173-1174, il le suit dans la révolte de celui-ci contre son père Henri II d'Angleterre. Pendant plusieurs années, il mène une bande de chevaliers réunis autour du jeune roi de tournoi en tournoi dans le Nord de la France actuelle. À la mort de ce dernier, il escorte son corps à Rouen où il va être enterré en la cathédrale Notre-Dame. Puis il part deux ans en croisade. Il rejoint alors l'ordre du Temple, dans un engagement qui durera jusqu'à sa mort. Il est de retour en 1187, quelque temps avant la défaite de Hattin. Bien qu'il n'existe aucun document d'époque en référence à cette période, les techniques de construction des châteaux employées par Guillaume le Maréchal principalement à Pembroke[4] montrent qu'elles ont été inspirées par ce qu'il a observé en Terre Sainte[5]. Le roi Henri II le prend alors à son service. Il lui accorde le fief de Cartmel dans le Lancashire. Il est l'un des derniers fidèles du vieux roi dans la lutte de ce dernier contre ses fils, au premier chef desquels le jeune Richard Cœur de Lion. Henri II lui avait promis la « pucelle de Striguil », promesse confirmée par Richard Cœur de Lion. En 1189, à 44 ans, il épouse donc Isabelle de Clare (née vers 1172 – 1220), âgée de 16 ans, fille de Richard de Clare dit Strongbow (mort en 1176), comte de Pembroke et de Buckingham. Isabelle était la petite-fille de Diarmait MacMurrough, roi de Leinster, et aussi l'arrière-petite-fille de Robert de Beaumont, comte de Meulan, et de sa deuxième épouse Élisabeth de Vermandois, de la maison capétienne. Isabelle lui apporte tous ses titres et terres : le comté de Pembroke, la moitié de l'honneur Longueville et près du quart de l'Irlande. Régent d'Angleterre, il part guerroyer le contre des barons anglais révoltés alliés aux troupes françaises du dauphin Louis lors de la bataille de Lincoln. Pourtant septuagénaire, il y combat et tue le jeune comte Thomas du Perche âgé d'une vingtaine d'années seulement. Le grand chevalier meurt le [6], sa femme Isabelle meurt un an plus tard. Sur son lit de mort, il a pu encore s'enorgueillir d'avoir capturé plus de 500 chevaliers au cours des différents tournois auxquels il avait pris part[7]. C'est en apprenant la nouvelle de sa mort que son ennemi et suzerain, le roi de France Philippe Auguste, demande aux chevaliers de sa cour de porter un toast à la mémoire de son plus formidable adversaire, en lequel Guillaume des Barres reconnut le « meilleur chevalier du monde »[8]. L'écuyer de Guillaume le Maréchal, Jean d'Early, était son plus proche compagnon de bataille. Il narrera les histoires du chevalier à "Jean", le clerc copiste qui rédigea la chanson de Guillaume, sa biographie. Famille et descendanceFamilleIl épousa Isabelle de Clare (vers 1171 – 1220), fille de Richard de Clare dit Strongbow (mort en 1176), comte de Pembroke et d'Aoife MacMurrough. La famille Clare est originaire d'Orbec dans le Pays d'Auge (Normandie). Par ce mariage, Guillaume reçoit les seigneuries d'Orbec et de Bienfaite en dot. Ils ont cinq fils et cinq filles qui atteignent tous l'âge adulte :
DescendanceAucun de ses cinq fils n'engendre de descendance légitime. Ils meurent tous un à un après leur père. À la suite de leurs morts, les vastes domaines de Guillaume le Maréchal sont partagés entre les époux de ses cinq filles. Étant assez proche du pouvoir (ayant même été régent), Guillaume le Maréchal s'attira les foudres de l'église d'Angleterre et plus particulièrement de l'archevêque de Cantorbéry. Celui-ci essaiera de récupérer l'héritage et le rang de Guillaume à sa mort. Par sa fille Isabelle, Guillaume le Maréchal est l'ancêtre des dynasties écossaises Bruce puis Stuart. Par son autre fille Maude, il est l'ancêtre direct des rois Plantagenets Édouard V et Richard III puis de tous les monarques d'Angleterre à partir d'Henri VIII. Guillaume le Maréchal dans la fiction
BiographiesLa biographie de Guillaume le Maréchal émane principalement de l’Histoire de Guillaume le Maréchal, œuvre de 19 214 vers, en couplets rimés octosyllabiques, rédigée peu de temps après sa mort à la demande de son fils, en anglo-normand, à partir du témoignage de son écuyer Jean d’Erlay. Sa vie a aussi inspiré une célèbre biographie de Georges Duby intitulé Guillaume le Maréchal ou Le meilleur chevalier du monde, parue en 1984[9], centrée sur sa loyauté à l'égard de ses suzerains ennemis, les rois d'Angleterre et de France, l'ouvrage a été lu par l'historien en une édition audio abrégée à La Bibliothèque des voix[10]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographie
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