Haudivillers
Haudivillers est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France. GéographieDescriptionHaudivillers est un bourg périurbain picard du Beauvaisis situé à 14 km à vol d'oiseau au nord-est de Beauvais, 18 km au sud-est de Crèvecœur-le-Grand, 14 km à l'ouest de Saint-Just-en-Chaussée et 18 km au nord-ouest de Clermont. En 1830, Louis Graves indiquait que Haudivillers était « une forte commune qui paraîtrait un bourg, si les toits en chaume qui couvrent la presque totalité des maisons ne lui donnaient pas l'aspect misérable et sale des moindres villages. Le chef-lieu est à-peu-près au centre du territoire; il y a cinq rues principales[1] ». Communes limitrophesLes communes limitrophes sont Essuiles, Fouquerolles, Lafraye, Montreuil-sur-Brêche, Reuil-sur-Brêche et Velennes. Géologie et reliefLe territoire d'Haudivillers s'étend sur 9,79 km2 (979 hectares) à une altitude moyenne de 131 mètres. La commune est implantée sur un plateau délimité par les petites vallées de trois cours d'eau: le Thérain au sud-ouest, la Liovette au nord-ouest et la Brêche à l'est. Cette étendue plane fait partie du plateau du Pays de Chaussée, composant central du vaste plateau picard. Son paysage est dominé par de grandes cultures à champs ouverts ponctué de boisés. Le territoire communal est bordé de vallons secs, appelés « Fonds ». Ces anciens affluents de la Brêche forment, au nord, le Fond de l'Argilière, au sud le Fond du Fay et le Fond de Génétel, et à l'ouest de Fond de Lafraye[2]. Sur le plan géologique, Haudivillers se trouve sur le prolongement nord du Bassin sédimentaire de Paris. Son sous-sol est constitué essentiellement de craies du Crétacé supérieur. Deux carrières de craie blanche abandonnées, les Carrières et le Rindet, forment une cavité souterraine au nord de la commune[3]. Cette craie est recouverte d'un limon argileux épais d'environ quatre mètres. Plus précisément, le village est bâti sur une klippe de sable jaunâtre[4]. HydrographieLa commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau[5],[Carte 1]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 °C)[7]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 697 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Tillé à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 655,5 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11]. UrbanismeTypologieAu , Haudivillers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (83,6 %), zones urbanisées (5 %), forêts (4,8 %), prairies (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,8 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2]. Habitat et logementEn 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 358, alors qu'il était de 341 en 2013 et de 331 en 2008[I 2]. Parmi ces logements, 92,9 % étaient des résidences principales, 2,6 % des résidences secondaires et 4,5 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 94,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 5,4 % des appartements[I 2]. Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Haudivillers en 2018 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %), légèrement supérieure à celle du département (2,5 %) et inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (86,2 % en 2013), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Voies de communication et transportsLa commune s'organise autour de deux routes départementales: la RD 9 et la RD 125, qui la traversent respectivement d'est en ouest et du nord au sud. À ces routes, qui prennent le nom des rues principales du village (rue de l'Église, rue de la Poste, rue de la Grande Vallée), se connectent huit rues perpendiculaires, elles-mêmes reliées par d'autres rues et ruelles. La commune est desservie, en 2023, par des lignes scolaires et le service de transport à la demande Corolis à la demande - Zone Est du réseau Corolis ainsi que par la ligne 619 du réseau interurbain de l'Oise[16]. ÉnergieUne ligne à haute tension (400 kV) traverse la partie ouest du territoire suivant un axe nord-sud[2]. ToponymieUn des noms d'origine de la commune est Hildinivillare. Il désignerait l'emplacement d'une villa romaine ou d'un groupement d'habitations (vicus). Ce nom évolua au fil des siècles, devenant Haudivillare, Houdiviller, Audiviller, Haudivillé, Haudiviller et enfin Haudivillers[1]. HistoirePréhistoireLe plateau Picard est prospère au néolithique car sa terre limoneuse est propice à l'agriculture et de nombreux sites sont riches en silex, matériau de prédilection des outils de l'époque. Vers 700 av. J.-C. les Celtes s'établissent dans la région. AntiquitéLes premiers écrits relatifs à cette partie du plateau Picard sont dus au Romain Hirtius citant les batailles contre les Gaulois bellovaques lors de la conquête de la Gaule belgique. Jules César fait consigner dans La Guerre des Gaules que « les Bellovaques l'emportent en gloire militaire sur tous les peuples gaulois et belges ». Du Ier au Ve siècle, le territoire de la commune d'Haudivillers dépendait de la cité administrative gallo-romaine de Caesaromagus (aujourd'hui Beauvais). La route départementale RD 938, passant à 100 mètres du territoire communal, était une voie romaine importante qui pourrait elle-même être basée sur des voies gauloises antérieures. Moyen ÂgeLe monde féodal structure la campagne autour de paroisses; celle d'Haudivillers sera rattachée à l'évêché de Beauvais. Entre le IXe et le XIe siècle, les invasions normandes amène la construction de souterrains sous la commune dans le but de soustraire au pillage les quelques richesse possédés. De la fin de cette période d'insécurité jusqu'au XIIIe siècle, les édifices religieux fleurissent en Picardie et la paroisse d'Haudivillers construit l'église actuelle[réf. nécessaire]. Selon Louis Graves, « la seigneurie d'Haudivillers fut donnée au chapitre de la cathédrale par Maldegaudus, comte de Beauvais, antérieureinent à la réunion du comté à l'évêché , ce qui fait remonter au moins au dixième siècle l'époque de cette donation. C'était une des quatre grandes mairies du chapitre, qui y avait construit des prisons rebâties en 1452. Les habitans étaient serfs et obligés de venir faire moudre leurs grains au moulin de Voisinlieu, près Beauvais : il est juste d'ajouter que les chanoines les avaient dès long-tems. affranchis de cette servitude bien onéreuse, vu la distance. Une grantle partie du territoire ressortait d'ailleurs du comté de Clermont[1] ». Un hospice (« maladrerie ») existait alors à Haudivillers[1]. La toile de linAu blé et à l'élevage, ressources traditionnelles de la région, viennent s'ajouter le textile avec la culture du chanvre. Dès le XIIIe siècle, la région de Bulles, grâce à ses conditions climatiques, deviens renommée pour sa toile de lin. Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIII interdit l'exportation du lin en tant que matière première ; Bulles obtient ainsi le monopole de la transformation de ce produit ce qui entraîne un surcroît d'activité dans les villages avoisinants. Les ouvriers mulquiniers s'installent dans les caves voûtées d'Haudivillers[17],[18]. En 1635, le roi de France déclare la guerre à l'Espagne. Le , les Espagnols envahissent la Picardie avec un corps d'armée dont bon nombre de soldats sont issus des Flandres, région meurtrie par l'arrêt des exportations de lin. Ces derniers saisissent l'occasion pour éliminer leur concurrent et, le 12 août, se dirigent vers Bulles. Un barrage sur la Brèche provoque l'inondation et la destruction des linières et la troupe s'acharne sur les maisons et ateliers des mulquiniers. Ceux-ci n'habitant pas qu'à Bulles, les destructions s'étendent à Haudivillers[19],[20]. Révolution française et EmpireHaudivillers est, sous la Révolution, un gros village agricole de 725 habitants. Dans cette localité rurale existe alors un club jacobin, la société populaire d'Haudivillers[21]. En 1790, Haudivillers devient l'une des 20 communes du canton de Nivillers, dans le nouveau département de l'Oise. Époque contemporaineDurant les décennies qui suivent la Révolution, la commune s'enrichit d'une mairie, d'une école et du logement de l'instituteur. La loi Duruy impose, en 1867, l'ouverture d'une école de filles dans les communes de plus de cinq cents habitants. L'école d'Haudivillers, alors mixte, est séparée en 1875. En 1832, on note à Haudivillers deux tuileries, un four à chaux, deux moulins à vent, Une partie des habitants vit de l'agriculture, ou est ouvrier, maçon, menuisier, charpentier à Beauvais, ce qui donne une certaine aisance au pays[1]. Avec la révolution industrielle, les métiers viennent compléter l'agriculture et les maisons de torchis aux toits de chaume laissent place aux maisons de briques aux toits de tuiles. En 1900, on compte trois briqueteries, un brossier et un fabricant de trieurs de grains. L'existence des briqueteries découle de la présence d'argile dans le sol de la commune[22].
Durant la guerre franco-allemande de 1870, la commune est occupée par des soldats prussiens qui logent chez l'habitant. La Première Guerre mondiale, si elle ne bouleverse pas l'économie de la commune, fait payer un lourd tribus à ses habitants. En 1918, Haudivillers est la cible de plusieurs bombardements aériens. Le monument aux morts dénombre 39 Morts pour la France durant cette guerre, dont trois frères morts au combat Durant la Seconde Guerre mondiale la commune est occupée de 1940 à 1944. Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, Haudivillers s'est transformé, devenant une cité dortoir pour les villes environnantes avec ses maisons individuelles, tout en gardant une teinte rurale avec d'importantes exploitations agricoles[réf. nécessaire]. Politique et administrationRattachements administratifs et électorauxRattachements administratifsHaudivillers se trouve dans l'arrondissement de Beauvais du département de l'Oise La commune faisait partie, depuis 1801, du canton de Nivillers[23]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale. Rattachements électorauxPour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Mouy Pour l'élection des députés, elle fait partie de la première circonscription de l'Oise. IntercommunalitéHaudivillers faisait partie de la communauté de communes Rurales du Beauvaisis (CCRB), un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 1997 et auquel la commune avait transféré un certain nombre de ses compétences, dans les conditions déterminées par le code général des collectivités territoriales. La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , prévoyant que les Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre devraient avoir un minimum de 15 000 habitants[24], le préfet de l'Oise publie, en octobre de la même année, un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale. Ce schéma prévoit la fusion de plusieurs intercommunalités, et en particulier de la communauté d'agglomération du Beauvaisis (CAB) et de la CCRB, de manière à créer un nouvel EPCI rassemblant 44 communes pour 93 341 habitants[25]. Malgré les réticences du président de la CCRB[26], le schéma a été entériné[27],[28]. La fusion pris effet le , et la commune est depuis membre de la communauté d'agglomération du Beauvaisis (CAB). Tendances politiques et résultatsLes électeurs d'Haudivillers votent majoritairement pour des partis de droite, voire d'extrême droite, aux élections nationales. Aux élections régionales de 2004 et 2010, la liste de gauche récolte la majorité des voix exprimés[29]. À celles de 2015, c'est la liste d'extrême droite qui est majoritaire dans la commune[30]. Aux élections législatives de 2007, 2012 et 2017, le candidat UMP puis LR, Olivier Dassault, est préféré par les électeurs d'Haudivillers. En 2022, les Haudivillois élisent son neveu: Victor Habert-Dassault (LR)[31].
Liste des mairesÉquipements et services publicsEnseignementLes enfants de la commune sont scolarisés avec ceux de Fouquerolles et de Lafraye dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal créé à la rentrée 2016. L'école de Haudivillers accueille trois classes : une classe de maternelles, une classe de CP et une classe de CE1-CE2[40]. L'accueil périscolaire et la cantine sont assurés à la salle Michel-Decaux de Lafraye[41]. Bâtiments communaux
Outre les bâtiments, la commune entretient une place publique, un cimetière et un terrain de football.
Population et sociétéDémographieÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[43]. En 2021, la commune comptait 775 habitants[Note 3], en évolution de −5,6 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Pyramide des âgesLa population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,4 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait 407 hommes pour 394 femmes, soit un taux de 50,81 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,89 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. Culture locale et patrimoineLieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Pour approfondirArticles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Cartes
RéférencesSite de l'Insee
Autres sources
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