Troissereux est un bourg picard du Beauvaisis, situé dans la vallée du Thérain, situé à 6 km au nord-ouest de Beauvais, et desservi par le tracé initial de la route nationale 1 (actuelle RD 901), qui a été dévié pour éviter le village.
Cette déviation, ouverte en novembre 2016 dans le cadre d'un partenariat public-privé financé par le département de l'Oise est une route à 2x2 voies longue de sept kilomètres, avec une section de 295 mètres dotée d'une tranchée couverte, à hauteur d'Houssoy-le-Fracy, qui s'intègre dans un projet plus vaste d'ouverture du nord-ouest du département, avec la réalisation d'une connexion à l'A29, à hauteur de Neufchâtel-en-Bray[1].
La ligne de chemin de fer Paris - Beauvais - Le Tréport le traverse, mais la gare de Troissereux-Fouquenies a été supprimée, et les trains ne s'y arrêtent plus.
La commune est marquée par la proximité de Beauvais, qui a entraîné une périurbanisation du bourg.
La commune est également marquée par la proximité de l'aéroport de Beauvais-Tillé, qui provoque d'importantes nuisances sonores.
Divers plans d'eau complètent le réseau hydrographique : la sablière 1 de la Pâture de Campdeville (6,8 ha), la sablière 2 de la Pâture de Campdeville (1,5 ha), la sablière 3 de la Pâture de Campdeville (1,1 ha), le plan d'eau 1 de Bracheux (2,6 ha), le plan d'eau 1 de la Couture (1,1 ha), le plan d'eau 1 du Grand Marais (3,7 ha), le plan d'eau 1 du Hameau du Château (1,6 ha), le plan d'eau 2 de Bracheux (9,1 ha), le plan d'eau 2 de la Couture (1,9 ha), le plan d'eau 2 du Grand Marais (6,5 ha), le plan d'eau 2 du Hameau du Château (4,8 ha) et le plan d'eau des Prés du Marais (4 ha)[Carte 1],[6].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 219 km2 de superficie, délimité par le bassin versant du Thérain. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat intercommunal de la Vallée du Thérain (SIVT)[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 712 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Tillé à 5 km à vol d'oiseau[10], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 655,5 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Statistiques 1991-2020 et records BEAUVAIS-TILLE (60) - alt : 89m, lat : 49°26'47"N, lon : 2°07'37"E Records établis sur la période du 01-11-1944 au 03-12-2023
Source : « Fiche 60639001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Troissereux est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (64,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (57,3 %), forêts (26,8 %), zones urbanisées (6,9 %), eaux continentales[Note 3] (5,6 %), prairies (3,4 %)[18]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
La commune est desservie, en 2023, par des lignes scolaires et le service de transport à la demande Corolis à la demande - Zone Centre du réseau Corolis ainsi que par les lignes 612, 614, 616 et 6151 du réseau interurbain de l'Oise[19].
Toponymie
Le lieu s'est appelé grangia de tribus sororibus (vers 1150) ; Fulconis de tribus sororibus (1152) ; Fulco de tres sorors (1155) ; Tros serors (1155) ; Fulco de tribus sororibus (1156) ; de tribus sororibus (1164) ; apud Tres serors (1179) ; in grangia mea Trium sororum (1189) ; de Tribus sororibus (1192) ; Tres sorores (XIIe) ; Troisserors (1284) ; Odonis de Tribus sororibus (1285) ; Trois sereurs (XIIIe) ; Troicereux (1300) ; Troiscereux (1300) ; manoir de trois serours (1333) ; Troixereux (1345) ; Troissourours (XIVe) ; Troissereulx (1499) ; Troissereux (1521) ; Tracereux (1560) ; Trossereulx (1572) ; Trassereux (1581) ; Troissereurs (1617)[20].
Grangia de tribus sororibus (vers 1150) se traduit par une « famille des trois sœurs », d'après la tradition cette terre appartenait à trois sœurs au XIIe siècle[21].
Histoire
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Dans la nuit du 15 au les Allemands exécutent le maire Jules Degroote, son épouse, sa fille et deux employés en représailles de tirs sur les soldats allemands. Ils organisent une rafle dans le village, exécutent de nombreux otages et incendient des bâtiments. Ils tuent quatre nouvelles victimes le 17 et deux le 18. Le nombre de victimes s'élève à 19[22],[23],[24].
Troissereux est l'une des 28 communes du département de l'Oise à avoir été décorées de la Croix de guerre 1939-1945 le [25].
Politique et administration
La commune a intégré en 1943 une partie de la commune de Notre-Dame-du-Thil, le surplus étant rattaché à Beauvais[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].
En 2021, la commune comptait 1 355 habitants[Note 4], en évolution de +18,13 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,1 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 627 hommes pour 641 femmes, soit un taux de 50,55 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ou +
0,7
6,0
75-89 ans
8,2
18,8
60-74 ans
20,3
19,4
45-59 ans
19,4
17,6
30-44 ans
17,6
17,1
15-29 ans
16,4
20,9
0-14 ans
17,3
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[34]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Pierre.
Le château de Troissereux des XVe et XVIe siècles, construit en brique et calcaire blanc et comprenant des décors intérieurs refaits en 1791 dans le goût néoclassique, est entouré de douves et de canaux. Il est classé monument historique depuis 1983[35].
La tour, dite tour du Temps, renferme une horloge médiévale, l'une des plus anciennes au monde. Son parc à l'anglaise, de 12 hectares, abrite un arboretum contenant 45 espèces d'arbres et arbustes. De nombreux oiseaux migrateurs y nichent et sont aisément observables, le parc et les petits et grand canaux[36], sont ouverts au public 300 jours par an[37].
Jean de l'Isle Marivaux (1500-1572), gouverneur de Paris et de l'Ile de France, calviniste massacré lors de la Saint-Barthélémy, marié en 1542 à Hélène d'Aspremont, petite fille de Georges Paléologue de Bissipat, héritière du château de Troissereux. Hélène d'Aspremont descendait d'une importante famille de Lorraine. Fille du prince d'Amblise, nièce du prince de Sedan Robert de la Marck, duc de Bouillon. C'est à ce couple que l'on doit l'agrandissement du château de Troissereux par Sebastiano Serlio, et la création du parc par Bernard Palissy, pour « Monsieur de Troisrieux », cité dans la Recepte Véritable[38].
À noter qu'au XVIIIe siècle le domaine passa dans les mains de Pierre Daniel Bourrée de Corberon, président au Parlement de Paris, qui fit faire de grands travaux de drainage de la vallée du Thérain et propagea de nouvelles méthodes agricoles. Son fils, Marie Daniel Bourrée de Corberon, fut diplomate de 1775 à 1780 à la cour de Russie et a laissé des mémoires qui font de lui un classique de l'histoire de Russie au temps de Catherine II[39].
Les armes de Troissereux se blasonnent ainsi : D'azur à la fasce ondée d'argent accompagné en chef d'une rose d'or boutonnée de gueules accostée de deux fleurs de lys aussi d'or, et en pointe de trois gerbes de blé rangées aussi d'or.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:06 TU à partir des 665 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1968 au 01/06/2024.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Marie-France Cayeux passe le relais », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le )« Logiquement, demain soir, c'est à Jean-Luc Sauvé, son actuel premier adjoint, que devrait revenir le fauteuil qu'elle occupait depuis vingt-cinq ans. Elu municipal depuis 1995, Jean-Luc Sauvé est expert-comptable à Troissereux. Il est âgé de 39 ans ».
↑ a et bBenjamin Merieau, « À Troissereux, Christian Demay crée la surprise face au maire sortant Jean-Luc Sauvé : L'ex-président du comité des fêtes, qui a failli faire partie de la liste du maire sortant, l'a emporté. Un procédé jugé « déloyal » par ce dernier », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Les élections municipales ont réservé des surprises à Troissereux, où l'ex-président du comité des fêtes Christian Demay l'a emporté avec 54,29 % des voix face au maire sortant Jean-Luc Sauvé (45,71 %). Fonctionnaire au conseil départemental, le nouvel élu de 62 ans a suscité l'ire de son prédécesseur, qui n'a appris sa candidature qu'une quinzaine de jours avant le scrutin ».
↑Bernard Palissy, Recepte veritable : Édition critique par Keith Cameron, Genève, Droz, coll. « Textes littéraires français », (lire en ligne).
↑Marie Daniel Bourrée, baron de Corberon (préf. Léon Honoré Labande), Un diplomate français à la cour de Catherine 2, 1775-1780 : Journal intime du chevalier de Corberon, chargé d'affaires de France en Russie, t. 1, Plon, , 366 p. (lire en ligne) Marie Daniel Bourrée, baron de Corberon (préf. Léon Honoré Labande), Un diplomate français à la cour de Catherine 2, 1775-1780 : Journal intime du chevalier de Corberon, chargé d'affaires de France en Russie, t. 2, Plon, , 434 p. (lire en ligne).