Dominique BurDominique Bur
Dominique Bur, né le à Monswiller (Bas-Rhin), est un haut fonctionnaire français qui fut notamment Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie de 1995 à 1999. Il a terminé sa carrière comme préfet de la Région Nord Pas-de-Calais, préfet du département du Nord, préfet de la Zone de défense Nord. Depuis le 19 mai 2014 il est président du conseil d'administration de Sciences Po Strasbourg dont il est lui même issu. FormationAprès avoir obtenu une licence en droit et un diplôme de l’Institut d'études politiques de Strasbourg (dont il est le président du conseil d'administration depuis 2014)[1], il poursuit par un DESS de droit public à Paris. Il intègre ensuite la promotion Léon Blum de l’École nationale d'administration (ÉNA), de 1973 à 1975. Haut fonctionnaire de l’Administration territorialeLes débutsÀ sa sortie de l’ÉNA en 1975, il devient directeur de cabinet du préfet de Maine-et-Loire, puis en 1978 du préfet de la Seine-Saint-Denis. Après avoir été détaché en 1981 comme auditeur au Conseil d’État, il rejoint en 1983 la direction générale des collectivités locales (DGCL) du ministère de l’Intérieur. Il y est successivement directeur de cabinet du directeur général des collectivités locales pendant quelques mois en 1983, puis, au sein de la sous-direction des finances locales et de l’action économique, adjoint au sous-directeur de 1983 à 1985 et finalement sous-directeur de 1985 à 1990. Directeur de l’Office des migrations internationales (OMI) de 1990 à 1993, il commence à être orienté vers les dossiers de la France d'outre-mer en étant directeur des affaires politiques, administratives et financières de l'outre-mer au ministère des Départements et Territoires d’outre-mer de 1993 à 1995. Haut-commissaire en Nouvelle-CalédonieEn 1995, il est promu préfet et haut fonctionnaire de défense (HFD), délégué du Gouvernement pour la Nouvelle-Calédonie et les îles Wallis-et-Futuna, Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie (dit « Haussaire »). Il est ainsi l’exécutif de ce territoire d’outre-mer (TOM) de par le statut transitoire établi par les accords de Matignon-Oudinot et la loi référendaire de 1988, en attendant l’organisation d’une consultation d’autodétermination en 1998[2]. Prenant ses fonctions le , il participe à la coordination et à la médiation des discussions sur l'avenir institutionnel de l’archipel entre les anti-indépendantistes du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) et les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui reprennent dès le 20 septembre suivant[3]. Il doit faire face à une intensification à partir de l’année 1996 des conflits sociaux (officiellement 30 cette année-là) faisant intervenir l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE) : celle-ci organise la première manifestation pour la « défense de l’emploi local » qui réunit 5 000 personnes) Nouméa le , tandis que la grève dans les établissements Ballande à partir d' dure plus de trois mois et débouche sur un appel à la grève générale en octobre. S’y ajoute le « préalable minier » posé par le FLNKS à partir de à toute reprise des négociations sur une solution institutionnelle consensuelle : l’alliance indépendantiste revendique que le gisement de Tiébaghi, détenu jusqu’ici par la Société Le Nickel (filiale du groupe minier et métallurgique Eramet), soit cédé à la Société minière du Sud Pacifique (SMSP, détenue par la Province Nord) afin d'alimenter le projet de la future usine du Nord. Des manifestations et des occupations des sites miniers ont lieu en , tandis que trois semaines de mobilisations sur ce sujet sont organisées en avec manifestations du FLNKS et appels à la grève générale de l’USTKE mais aussi de l’Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (USOENC), principale centrale syndicale de l'archipel hors fonctionnaires[3]. En 1998, une nouvelle organisation, le Syndicat libre unité et action (SLUA), provoque des grèves au port autonome de Nouméa et entre en rivalité directe avec l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités[4]. Dans ce contexte social et politique tendu, Dominique Bur dirige plusieurs réunions de travail entre les deux camps politiques opposés de Nouvelle-Calédonie et l'État. Le préalable minier est finalement levé au début de l'année 1998 grâce à un accord (dit de Bercy) d'échange de massifs miniers, amenant finalement à la signature de l'accord de Nouméa du qui repousse l'échéance de l'autodétermination à une période allant de 2014 à 2018 et donne en attendant un statut de très large autonomie à la Nouvelle-Calédonie avec des transferts progressifs de compétences. Il est chargé ensuite de maintenir les échanges entre les signataires pour la rédaction de la loi organique chargée de traduire juridiquement les dispositions de l'accord[5]. Une fois cette loi organique actée et les institutions du nouveau statut mises en place avec les élections provinciales du , Dominique Bur est rappelé en Métropole le . Il est remplacé en tant que Haut-commissaire par Thierry Lataste, qui a lui aussi été au premier plan de la préparation de l'accord de Nouméa puis de la loi organique en tant que directeur de cabinet du secrétaire d'État à l'outre-mer Jean-Jack Queyranne, au même titre qu'un ancien titulaire de l'exécutif territorial néo-calédonien, Alain Christnacht, alors conseiller à l'intérieur du Premier ministre Lionel Jospin. Directeur général des collectivités localesAprès avoir été préfet de la Loire de à , il retrouve ensuite la direction générale des collectivités locales (DGCL) du ministère de l'Intérieur, en devenant le nouveau directeur général jusqu'en 2004. Il est alors surtout chargé de préparer les textes de loi visant à finaliser le « processus de Matignon » initié par Alain Christnacht pour la Corse[6] et qui va s'interrompre avec le changement de majorité en 2002 et la victoire du « non » au référendum local de 2003. Préfet de régionÀ partir de 2004, Dominique Bur va être nommé préfet de région à quatre reprises : d'abord dans le Limousin (préfet de la Haute-Vienne) de à , ensuite en Bourgogne (préfet de Côte-d'Or) de à , puis en région Midi-Pyrénées (préfet de la Haute-Garonne) de à et enfin dans le Nord-Pas-de-Calais (préfet du Nord, ainsi que préfet de la zone de défense et de sécurité Nord) à partir du mois d'avril 2011[7],[8]. Il prend sa retraite à l'été 2014[9]. Jean-François Cordet lui succède du 1er août 2014 au 19 avril 2016. Décorations
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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