Dombrot-sur-Vair
Dombrot-sur-Vair est une commune française située dans le département des Vosges en région Grand Est. GéographieLocalisationDombrot-sur-Vair, village à l'est de l'autoroute A31 E21, est situé à mi-chemin entre La Neuveville-sous-Châtenois (au nord) et Saint-Remimont (au sud) et ne doit pas être confondu avec un autre du même département, Dombrot-le-Sec, symétriquement opposé à Contrexéville, plus au sud. Géologie et reliefLa commune de Dombrot-sur-Vair (anciennement Bouzey), dans le canton de Bulgnéville et l'arrondissement de Neufchâteau, est un village qui s’étend dans la vallée du Vair sur une longueur approximative de 1 200 m, appuyé par ses extrémités sur deux coteaux de peu d'élévation. Son altitude (mentionnée en 1889 par l'instituteur) est de 325 m. Malgré quelques habitations éparses, il présente quatre agglomérations distinctes dont les noms ont subi quelques altérations ou changements depuis le siècle dernier. Ce sont, en allant du midi au nord et par ordre d’importance :
Cette dernière seule se trouve sur la rive droite du Vair, se reliant à la rue de Vaux par un pont de reconstruction récente en 1907. Enfin à deux kilomètres environ, vers Houécourt, se trouve le moulin de la Gravière qui eut autrefois son importance comme moulin banal destiné aux habitants de la seigneurie et faisant partie d’une seigneurie distincte, celle du Ban de Velay. SismicitéCommune située dans une zone de sismicité très faible[1]. Communes limitrophes
Hydrographie et les eaux souterrainesHydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
Réseau hydrographiqueLa commune est située dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Vair, le ruisseau de Nievel, le ruisseau du Bois, le ruisseau de la Prele et le ruisseau de Rainvau[2],[Carte 1]. Le Vair, d'une longueur totale de 65,3 km, prend sa source dans la commune de Dombrot-le-Sec et se jette dans la Meuse à Maxey-sur-Meuse, en limite avec Greux, après avoir traversé 23 communes[3]. Gestion et qualité des eauxLe territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux[Note 1] de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 km2, est en cours d'élaboration. L’objectif poursuivi est de stabiliser les niveaux piézométriques de la nappe des GTI et atteindre l'équilibre entre les prélèvements et la capacité de recharge de la nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGE Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges[4]. La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[6]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 878 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lignéville », sur la commune de Lignéville à 12 km à vol d'oiseau[7], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 856,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9]. Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11]. UrbanismeTypologieAu , Dombrot-sur-Vair est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vittel - Contrexéville, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[13]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (62,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,6 %), forêts (34,6 %), terres arables (5,4 %), zones urbanisées (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3]. Voies de communications et transportsVoies routières
Transports en communLignes SNCFToponymieHistoireDepuis son origine, le village a dû porter le nom de Bouzey. Les plus vieux documents le présentent comme terre de nom et d’arme du chevalier de Bouzey, mais à raison de divers partages de la seigneurie et pour éviter à l’antique famille du seigneur le désagrément de devoir comparsionner[pas clair] dans la terre de son nom, le duc de Lorraine Léopold, par lettre patente du 20 janvier 1715, créa le comté de Bouzey et interchangea les noms de Bouzey et du village d’ailleurs très rapproché de Dombrot (Dombrot-le-Sec) : l’ancien Bouzey dut dès lors porter le nom de Dombrot, et l’ancien Dombrot celui de Bouzey. À la Révolution, l’abolition des vestiges de la féodalité étant regardée comme une mesure de salut public, les noms d’origine seigneuriale durent disparaître. Les deux villages, qui une première fois avaient fait échange de nom, durent s’appeler l’un et l’autre Dombrot. La proximité du lieu pouvant amener la confusion dans les actes administratifs, il fut convenu que l'ancien Bouzey serait désormais désigné sous le nom de Dombrot-sur-Vair, et l’ancien Dombrot Dombrot-le-Sec, par une raison basée sur leur position géographique. Aujourd’hui encore, malgré les changements officiels successifs, la localité continue de s’appeler dans le langage populaire Bouzey, en patois : « Bougeye ». Concernant l’étymologie de chacune de ces dénominations, voici l’origine probable du premier Dombrot, Dom nouveau préfixe joint au nom du patron Brice. Ne trouve-t-on pas dans le voisinage bon nombre d’appellations identiques : Dom-Martin, Dom-Julien, Dom-Vallier, Dom-Rémy. Quant au premier Bouzey, la tradition est unanime à l’attribuer au mot « boue », c’est une opinion que semble justifier la nature de son sol. La population avant la RévolutionEn 1792, la population Dombrot était de 500 habitants environ, d’après un état de réquisition pour les armées, population bien supérieure à celle d’un siècle plus tard (du temps de la rédaction de la monographie de l'instituteur) qui ne compte que 363 habitants. On y remarquait des familles nombreuses se composant parfois de sept ou huit enfants qui presque tous se fixaient sur le sol natal, ou dans les localités voisines. Le courant d’émigration actuelle qui porte vers les villes, les individus souvent les plus robustes ou les plus intelligents n’existait pas alors au grand profit de l’agriculture et de l’industrie locale. Quant à l’instruction, elle laissait beaucoup à désirer, si nous en jugeons par les registres paroissiaux : peu d'habitants étaient capables de signer leur nom. Le clergéD’après les nombreux documents conservés tant au presbytère qu’à la mairie, Bouzey faisait partie du diocèse de Toul, doyenné de Vittel, bailliage de Neufchâteau, auparavant celui de Vosges. Le chapitre de Remiremont y prélevait les dîmes pour les deux tiers et le curé du lieu pour l’autre tiers, à charge par le chapitre d’entretenir une chapelle latérale à gauche du chœur de l’église, ce dernier devant être entretenu par le pasteur. Les revenus ecclésiastiques pour l’époque étaient considérables :
Certains pasteurs, comme M. Simonin, admodiateur des biens du « bouvrot », s’appliquaient entièrement à l’exercice de leur ministère ; mais d’autres dirigeaient eux-mêmes leur exploitation, se livrant à l’élevage du bétail, ainsi qu’il est constaté par un procès-verbal d’un bangar à la date de 1682 qui avait trouvé dans les champs d’avoine du Lutaumont sept bêtes de haut poil appartenant à M. le curé Mangeot qui pour ce fait est condamné à l’amende. Nomination et étendue des attributions du curé La nomination du curé appartient à l’évêque de Toul, si l’on en juge d’après la pièce suivante nommant un prêtre du voisinage pour remplir les fonctions curiales de Bouzey pendant que messire Dieudonné Mangeot soutenait un grand procès contre les habitants au sujet de la possession ou de la jouissance d’un canton de prairie Le Bure.
Outre l’exercice de son ministère, le curé avait parmi ses attributions « la surveillance de l’école, la nomination du régent d’école », par une sorte de traité dont nous donnerons plus loin un extrait. Il avait en outre sa place dans les assemblées communales, notamment lorsqu’il s’agissait de présenter aux bans du lieu les pauliers et décimateurs pour la levée des dîmes.
Les seigneurs de BouzeyEn remontant à l’époque la plus reculée, d’après les pièces et documents qui ont échappé à la destruction, cette terre appartenait à :
La portion de Nicolas n’est jamais sortie de la maison Bouzey et, pour cette raison, s’est appelée en toute occasion « seigneurie du lieu ». Les trois autres portions, par suite d’alliances ou d’héritages, ont formé plus tard trois seigneuries distinctes : Removille, Lignéville et Dommartin. La « seigneurie du lieu » passa successivement :
Ce dernier fit rentrer dans sa maison les seigneuries de Removille, Lignéville et moitié de celle de Dommartin, et transmit ainsi les trois quarts et demi des terres de son nom à Henri II de Bouzey (son fils), par contrat de mariage le 24 novembre 1629. Après la mort de celui-ci, la terre de Bouzey revint par héritage à Antoine, qui en aliéna une partie et céda l’autre à son frère Joseph de Bouzey (père du maréchal de Bouzey) qui possédait en outre la terre de Dombrot (Dombrot-le-Sec). Pour ôter à la maison de Bouzey (qui possédait la terre de Dombrot en totalité) le désagrément d’avoir des comparsonniers étrangers, le duc Léopold, par lettres patentes du 20 janvier 1715, registrées en la Cour Souveraine et à la Chambre des Comptes les 16 et 19 février, décida que les deux villages échangeraient leur nom. Que firent les seigneurs de Bouzey en 1431 lors de la bataille de Bulgnéville ? Peut-être prirent-ils une part très active aux hostilités. Du moins ils n’étaient pas insensibles aux maux de leur pays, puisque pendant la détention du duc roi René en 1435, Vautrin de Bouzey, Bougno de Bouzey, Liébal de Bouzey et Henry de Bouzey se réunirent à Vautrin de Thuillières et à d’autres seigneurs dans l’assemblée des trois états de Lorraine à Nancy pour maintenir la paix dans le pays. Il est à supposer qu’ils ne manquèrent pas non plus de s’opposer comme ils purent aux entreprises de Charles le Téméraire. Les occasions ne manquèrent pas, par exemple en 1467, lorsque
Le tiers étatC’était, dit Dom Calmet, un usage fort fréquent dans la Lorraine et le Barrois, vers le milieu du XIIIe siècle, d’affranchir les villes et les villages, et de les mettre en assises, c’est-à-dire de les soumettre à certaines lois et servitudes, fixées et déterminées, tandis qu’auparavant les populations étaient dans une entière et absolue dépendance du seigneur. C’est donc vers cette époque probablement que les serfs de Bouzey reçurent une certaine part de liberté, moyennant certaines redevances annuelles au profit des seigneurs, et de dismes grosses et menues au profit du Ccergé. Il n’est pas possible de dire d’une manière certaine, comment dès l’origine les hauts et puissants Seigneurs traitèrent leurs serfs ou même leurs vassaux, à quelle époque fixe, les anciens habitants cessèrent d’être des choses pour devenir des hommes, à quelles conditions, ils obtinrent l’affranchissement, c’est-à-dire comment avec un peu de liberté, ils purent jouir du droit de propriété sur les terres absolument seigneuriales jusqu’alors. Ce qui est certain, c’est que les serfs devinrent des tenanciers. Chaque maisonnette qui jusque-là avait abrité une famille de serfs fut transformée en teneure, prenant le nom de son propriétaire : teneur Matis, teneure Barotte, teneure Tocquart… Une maison avec son usuaire, ou son chemin, une étendue de terrain spécifiée, voilà une teneure. Elle pouvait se transmettre par héritage de père en fils, mais avec la défense expresse d’en cultiver la moindre parcelle sans l’autorisation du seigneur. Chaque tenancier était tenu en outre d’entretenir la maison avec soin, défense lui était faite de la laisser tomber en ruine sous peine de confiscation totale. La vie locale avant la RévolutionLa justiceLes sires de Bouzey qui ne portèrent le titre de comte qu’à dater de 1715, étaient dans l’étendue de leur terre, justicier haut, moyen et bas. Avant les ordonnances de Charles III, duc de Lorraine en 1580, c'étaient ou leurs représentants qui après avoir ouï sommairement les parties, décidaient sur la champ, jugeant sans appel, basant leurs décisions sur les coutumes du pays. Ne pouvant par eux-mêmes, veiller à toutes choses et prendre connaissances des nombreux différends qui s’élevaient entre leurs sujets, les seigneurs, dans chaque terre ou seigneurie, se faisaient remplacer par des officiers pour juger en leur nom. À un moment de l’année, d’habitude vers le mois de décembre, ils se tenaient à la disposition des plaideurs, de là les termes de plaids annaux dont il est question jusqu’à la Révolution Française, mais qui depuis longtemps n’avait d’autre objet que la redditions des comptes de l’année et la nomination des officiers de petite police, comme bangards, gardes des forêts, gardes des débits de vin, pauliers, décimateurs. Dans la partie la plus ancienne des chroniques judiciaires, remontant à 1662, on voit partout figurer comme juge, le mayeur, c’est-à-dire, le maire seigneurial avec son lieutenant, ajoutez-y le greffier pour le sergent et vous aurez tout le tribunal. Mais le mayeur n’était pas toujours bien lettré, ni assuré du respect de ses justiciables : par exemple Demange REGNAULT qui ne savait pas signer, et l’un de ses successeurs de qui un mécontent disait « Beau bougre de mayeur qui pour de l’argent rend sans jugement et sans argent les bêtes reprises » Il n’est pas rare de voir l’un ou l’autre des membres du tribunal passer à la barre pour répondre de délits semblables à ceux qu’ils sont chargés de réprimer. Ainsi en 1744, le mayeur NOIROT et le sergent GENIN se soumettent de cinq livres pour avoir « bu du vin dans une taverne, chez Quentin GENIN où l’on s’est battu ». Un témoin à charge dépose que le mayeur, assoupi par les vapeurs de l’ivresse est tombé sous la table. Ce n’est guère que vers 1698, après le retour de Léopold, que le siège de juge est occupé non plus par le mayeur, mais par un juge-garde ou gradué, nommé par le seigneur et révocable à volonté. Son titre de gradué, lui suppose quelques connaissances professionnelles et aussi quelque indépendance. Le juge-garde est assisté par un procureur d’office. Les plaideurs avaient à leur choix et moyennant finance, des défenseurs venus, tantôt de Châtenois, tantôt de Bulgnéville. Un nommé ANDREUX de cette dernière localité figure souvent dans les procès en action civile. Chacun des avocats écrivait au registre du greffe ses moyens d’attaque ou de défense, les signait puis venait à la suite la réplique ornée de mots plus ou moins injurieux, plus ou moins bizarres, assaisonnée d’agage judiciaire en latin, la plupart du temps. Les affaires communales litigieuses, celles de communauté à gens privilégiés et réciproquement ne pouvaient être soumises qu’au tribunal du Bailliage de Vosges, d’abord puis plus tard de Neufchâteau, auquel devaient être soumises les décisions de la justice seigneuriale lorsqu’il y avait appel. Parmi les pièces de procédures, je n’ai remarqué qu’une cause capitale ; mais les insultes, calomnies, attaques, batailles, friponnerie, faux en écriture, dénégation de dettes, ou de signatures, vols étaient encore une pâture assez abondante pour nos gens de justice. En parcourant les archives judiciaires, on est étonné, non seulement du nombre de procès litigieux, de la mauvaise foi étalée parfois avec une sorte d’impudence, mais surtout des délits de toute nature, commis sur la propriété d’autrui, dans les bois communaux. Doit on après cela formuler un jugement plus favorable des mœurs de notre époque, ou bien est-ce la rareté des tribunaux de police, et un certain discrédit tombé sur la chicane publique qui rendent aujourd’hui les petits procès moins fréquents. Pour donner une idée des mœurs de cette époque, rappelons ici un fait qui est loin d’être à l’avantage de nos ancêtres. D’une plainte du 7 juillet 1725, déposée au greffe, il résulte que Charles François GUILLEMIN, domicilié à Croué ou Corvé en Franche-Comté, était venu acheter du blé chez divers particuliers à Dombrot, en tout sept voitures. Dix huit habitants, tant hommes que femmes, s’étant assemblés et ameutés au son du tambour, s’opposèrent à la sortie du grain, crevant les sacs, maltraitant les attelages et les conducteurs, leur jetant des cendres dans les yeux, brisant les voitures. Ils étaient tous armés « de pliants, de faulx, d’outils pointus et tranchants, exigeant du marchand, pour chacun un bichet de blé pour ne pas le tuer, suivant qu’ils le menaçaient » Faits divers, mœursLa localité a été éprouvée à diverses époques par des fléaux de tout genre : peste, famine, guerres exercèrent tour à tour leurs ravages sur cette malheureuse région. Vers 1630, la peste fait son apparition vers Pâques, pour ne cesser définitivement qu’en 1637, ayant enlevé plus du quart de la population. C’est à cette époque aussi que nos anciens eurent le plus à souffrir des malheurs de la guerre. Après la destruction des places fortes environnantes, Montfort, Châtenois, Lamothe par les troupes françaises et suédoises, Bouzey fut ravagé et son château fort furent détruits par mesure de représailles contre Christophe de Bouzey dont il a été parlé, aussi bon vassal que patriote ardent. Il fut le premier dit on à prendre les armes, leva à ses frais trois compagnies de chaune 500 hommes. Après la prise de Lamothe, l’ennemi se répandit dans la région, rasa le château après l’avoir abandonné au pillage des soldats. La tradition locale concorde pour ce fait avec l’histoire. On dit que les troupes venues de Belmont se répandirent d’abord dans le quartier de la Belle Croix qu’ils dévastèrent puis plaçant leur artillerie dans le Battant-Chânois ou Battain-Chanois, battirent en brêches les épaisses murailles du manoir. Des traces de projectiles à la base de la tour en partie conservée sont encore là pour l’attester. Chaque paroisse ou communauté dut envoyer alors des hommes pour travailler, tant à la destruction de Lamothe qu’aux fortifications de Nancy. AgricultureAvant 1789, la population de Dombrot s’adonnait comme jusqu'à la Première Guerre mondiale à la culture du blé, de l’avoine. Essentiellement agricole donc, elle écoulait sur les marchés de Mirecourt et de Neufchâteau l’excédent de sa production. L’élevage du bétail était aussi pour elle une source de revenu. À différentes époques on trouve des règlements, des arrêtés particuliers concernant les oies, les porcs. En 1720, défense est faite aux habitants de nourrir plus de douze oies par ménage et de les conduire dans les prés attendu que les déjections des oies dans l’herbe causent la mortalité du bétail. Le 7 octobre 1753, sur la demande des habitants, présentée par Joseph Charpentier et Jean Evrard pour les affouagistes du Putaumont, Jean Joseph Lallemand Juge Garde audit Dombrot, règle la glandée ainsi qu’il suit :
Le prix de la journée de travail pour les ouvriers agricoles n’était pas supérieur à quinze sols outre la nourriture et pour les femmes de huit à dix sols. Industrie et commercesIl n’existait pas dans la localité d’autre industrie que celle du chanvre. Les travaux des champs n’occupant pas tous les bras, bon nombre de particuliers exerçaient, une grande partie de l’année, la profession de filassier ou chanvrier, activité toute particulière au village, et exercée de père en fils jusqu’au début du XIXe siècle. Il n’y avait pas de commerce, si ce n’est celui du bétail, d’ailleurs peu important. Vers 1789, on y comptait deux débits de boissons, le même nombre que vers 1890-1900. Voies de communication
celles reliant Dombrot aux communes voisines étaient des plus défectueuses. Le chemin vers Sandaucourt, complètement abandonné depuis 1836, est aujourd’hui impraticable même comme chemin d’exploitation rurale, sur la plus grande partie de son étendue, présentant un sol accidenté, fangeux et raviné. Le chemin vers Laneuveville, rectifié vers 1840, n’était guère praticable pendant les temps pluvieux, traversé qu’il était par des ruisseaux qui gênaient considérablement la circulation, couvrant parfois la chaussée.
C’est en 1691 que fut construit sur le Vair, le premier pont en bois, reliant la rue de la Belle Croix, à celle de la Brovière (aujourd’hui rue de la Fontaine) lequel a été dans la suite remplacé par un ouvrage de plus de solidité. Voilà à peu près toutes les voies de communication dont pouvaient profiter nos anciens, ajoutons y un chemin vers Auzainvilliers, à l’état de sentier aujourd’hui. La route la plus à proximité était la route nationale no 66 traversant la vallée du Vair à Houécourt à 5 km du village. Politique et administrationBudget et fiscalité 2022En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[17] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2021 : médiane en 2021 du revenu disponible, par unité de consommation : 23 530 €[18]. Population et sociétéDémographieÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20]. En 2021, la commune comptait 242 habitants[Note 4], en évolution de −4,35 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %). La décroissance de la population (typique de l'exode rural) fut déjà mentionnée en 1889 par l'instituteur, auteur de la monographie locale). La commune ne compte plus de nos jours que la moitié environ (254 habitants en 1999) du nombre relevé (496) lors du recensement de 1866. Avec 363 habitants en 1886, ce furent donc un tiers des villageois qui « émigrèrent » en 20 ans. EnseignementÉtablissements d'enseignements[23] :
SantéProfessionnels et établissements de santé[25] :
Cultes
ÉconomieEntreprises et commercesAgriculture
Tourisme
Commerces et services
Culture locale et patrimoineLieux et monumentsVestiges antiquesOn relève des traces d'habitation antiques. À plusieurs reprises, et sur divers points du territoire de la commune, ont été faites des découvertes de tuiles plates épaisses, à rebords, dites « tuiles romaines », notamment au Tiosselot.
Ancienne égliseElle a dû disparaître en 1778 pour faire place à l’église actuelle. C’était à cette époque une vieille construction, sombre, humide, si délabrée qu’elle menaçait ruine suivant le rapport de l’architecte CARON de Neufchâteau, chargé de se prononcer sur l’urgence de la restauration ou de la reconstruction. Une tour massive supportée par 4 énormes pilastres séparait le chœur de la nef principale. Au côté droit du chœur se trouvait la chapelle édifiée par le chevalier Christophe 1er de Bouzey et entretenue par ses descendants. À gauche, la chapelle du chapitre de Remiremont. De l’ornementation de ce vieil édifice, il nous reste quelques tableaux parfaitement conservés :
Couvent, chapelle Saint-Martin et vieux moulinSur une petite éminence, dominant la rive gauche du Vair en face du « canton du Courtisel » au lieu-dit la Chapelle, existent des ruines considérables d’un couvent érigé, dit la tradition, par les bénédictins de Metz et détruit vers le milieu du XVe siècle. Un peu au-dessous était bâti sur la rive gauche du Vair, un moulin qui a donné son nom au petit canton de Chenevière avoisinant le Vieux Moulin et détruit, dit-on, par la jalousie du propriétaire du moulin banal et seigneurial de la Gravière. Le moulin et une ferme voisine faisaient partie des biens que possédaient encore en 1527 les bénédictins du monastère de Saint-Martin. Quant à l’origine du couvent et à sa destruction, nul document ne peut renseigner d’une manière précise à cet égard. Toujours est-il qu’en 1587, les bâtiments du Monastère avaient dû disparaître, car le Moulin restant fut loué à bail, d’après un acte authentique intervenu entre un seigneur de Removille et Martin SINGUET, abbé commendataire du monastère de Saint-Martin-devant-Metz, qui laissait à bail « son molin, molant farine, avec les autres biens et terres appartenant aux dits religieux bénédictins sur le Ban de Bouzey, Houécourt, Laneuveville ». C’est vers 1603 que toutes les dépendances de l’ancien monastère, ainsi que d’autres terres sur le Ban de Châtenois, Morelmaison et Laneuveville furent cédées au chapitre de la Primatiale de Nancy, d’où est venu le nom de « Biens de la Prémanciale » que porte encore le canton avoisinant celui de la Chapelle. Sur les ruines de l’ancien couvent et à l’angle est des bâtiments disparus, fut édifiée par la suite une petite chapelle dédiée à l’invocation de saint Martin ainsi qu’un ermitage dont il reste quelques pans de mur, l’une et l’autre en grande vénération chez les anciens. On prétendait que dans les temps de grande sécheresse, il suffisait d’une procession à la chapelle de Saint-Martin pour obtenir la pluie à bref délai. La tourmente révolutionnaire renversa l’ermitage, saccagea la chapelle dont la cloche fut transférée à la chapelle de Belmont où elle se trouvait encore peu avant 1914. Cette chapelle n’a été démolie entièrement qu’en (?) par un incendie attribué à des pêcheurs. Château de BouzeyLe reste d'une tour (d’environ six à sept mètres d’élévation, adossé à un monceau de décombres et de ruines) sous laquelle on a découvert vers 1850 une vaste cave assez bien conservée, est tout ce qui subsiste de l’ancien manoir de Bouzey[30],[31],[32]. La base de cette tour offre un vaste espace voûté qui servit de cave à monsieur Perrin, propriétaire vers 1885-1905, mais dont la destination devait être tout autre à l’origine. Compulser les anciens jugements relatifs aux condamnations correctionnelles permet de trouver cette mention : « Ledit Noirtin Quentin est condamné à huit jours de prison, et subira sa peine dans la tour du château. » Les murs de cette construction solidement bâtie en moellons d’échantillon, en plein mortier de chaux et de sable sur une épaisseur de 1 mètre 90 à 2 mètres et demi, offrent la plus grande solidité présentant vers l’Est une sorte de meurtrière sans doute destinée à l’usage des armes à feu. Si on en croit la tradition, un chemin couvert partant du château avait une issue au milieu du bois du Putaumont. Quoi qu’il en soit, ce bâtiment devait être bien considérable, fortifié entouré d’un fossé d’enceinte, marqué par endroits par la dépression du sol. C’est ce castel que détruisirent vers 1634, les troupes françaises employées au siège de La Mothe, en raison de la part prise par Jean de Bouzey à la défense de l’indépendance lorraine. Outre cette antique demeure à proximité de l’église, les sires de Bouzey bâtirent à l’extrémité de la rue de Vaux, une autre demeure seigneuriale dont il reste encore deux pavillons, désignés sous le nom de Château. Le style de l’architecture en ferait remonter la construction vers 1640. Autres antiquitésFurent trouvés dans la localité :
Patrimoine architectural rural
Personnalités liées à la communeHéraldique
Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes et cartes
Références
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