La course des porteurs de journaux est une course cycliste, disputée à Paris. Les porteurs de journaux sont surnommés les « roule-toujours ». Il existe aussi une course pédestre des « crieurs de journaux ».
En 1895, pour l’élection de Félix Faure, une course est organisée entre les porteurs sur le parcours Versailles-Paris. Emile Karm[note 1] arrive premier à son journal, mais s’effondre à l’arrivée. À cette époque, le groupement des cyclo-porteurs s’appelle le « groupe des estafettes de la presse ». Un championnat régulier est décidé, il est couru sur 50 kilomètres autour du lac Daumesnil. En 1895, Charles Hommey[1] gagne devant Feytau et Mangin. En 1896, nouvelle victoire de Hommey devant Feytau et Karm. En 1897, l’épreuve prend le nom de « Brassard des Estafettes »; Paul Bourotte gagne devant Hommey, Mangin et Karm. En 1900, le Championnat est de nouveau gagné par Bourotte devant Palmièri, sur 50 kilomètres, autour de Longchamp[2].
Elle est ensuite organisée, annuellement, par le journal « La Presse », sous le patronage de « L'Auto », la course est organisée sous forme de championnats avec plusieurs catégories : vitesse, travail, vétérans (travail) et vétérans (vitesse). La course, appelée parfois « Championnat de la Presse », connut, dès son début, un grand succès. La foule est importante sur le parcours de l'épreuve.
Le championnat des triporteurs, épreuve annuelle qui se court sur le tour de Paris, est également organisé par « l'Auto »[3].
En 1921, La course des porteurs de journaux est organisée par la « Coopérative des porteurs de journaux »[4]. En 1922, le « Grand Prix des porteurs de journaux » est organisé, à Saint-Cloud par « La Liberté »[5].
Elle devient un critérium en 1926, organisé par « l'Echo des Sports », « L'Intransigeant » et « La Pédale », avec quatre catégories : Hommes, Dames, Vétérans et Invalides (mutilés), un classement par équipe, le challenge « Le Petit Parisien ».
Les concurrents courent avec leur machine de travail lestée d'un paquet de journaux de 15 kg, en tenue de ville. En dehors du point fixe du départ, des contrôles obligatoires et du point fixe de l'arrivée, les cyclo-porteurs peuvent emprunter l'itinéraire qu'ils jugent, ou le plus court ou le plus rapide. Le Critérium cycliste des porteurs de journaux est, par définition, une épreuve de débrouillardise professionnelle et l'itinéraire n'est pas rigoureusement fixé. Cependant, des contrôles fixes sont établis, où chaque concurrent a une opération à accomplir. L’expérience a démontré qu’il n’y avait guère de raccourcis intéressants et que l’itinéraire type était rendu obligatoire par la simple sagesse.
Elle est certainement la seule épreuve qui mette les concurrents dans l’obligation de ne se servir que des bicyclettes dont ils se servent tous les jours. Il est en effet difficile d’améliorer un vélo qui doit porter des pare-boue en acier, un guidon droit ou relevé, des pneus de 35 de section et non des boyaux, et un porte-bagages qui recevra, avant le départ, le petit paquet de 15 kilos de journaux qui fait du cycliste un porteur.
Chaque rédaction de la presse écrite montait son équipe, France-Soir, Match, l'Intran, Miroir des sports, ... en mêlant leurs coursiers à quelques anciens champions professionnels de la route. Certaines protestations se sont élevées contre la participation de porteurs cyclistes licenciés de l'U.V.F. Le règlement stipule « est qualifié tout porteur exerçant régulièrement la profession de porteur depuis au moins 6 mois ». Tout concurrent, doit faire la preuve qu’il a réellement travaillé dans l’année dix mois au minimum[7].
De nombreuses primes sont venues accroître l’intérêt des cyclo-porteurs pour cette course. La Commune libre du Vieux Montmartre[note 2] offre une coupe d’argent à là première porteuse ayant escaladé la Butte[8].
À partir de 1930, La société sportive des Messageries Hachette, « La Hache », organise, son propre critérium annuel des porteurs de journaux, le « critérium des Messageries Hachette » des porteurs de journaux, sur une distance de 35 kilomètres avec une charge de 15 kilos de journaux[9],[10].
Le principe de cette course s'exporte. En 1928, une course des porteurs de journaux est organisée à Bruxelles[11], remportée, en 1935, par l'équipe française de Paris-Soir avec Prestat (1er), Lacroix (3e), Speurt (12e) et Laroulandie (16e)[12], à Berlin en 1927, à Genève en 1935 et 1936[13] et en Allemagne en 1936[14].
En 1937 est créé le « critérium des cyclo-porteurs », organisé par les « critérium des Messageries Hachette », partant place de la Nation et faisant le tour de la capitale[15], parfois appelé le « Tour de Paris ».
En 1938, « L'Humanité » reprend l'organisation de l’épreuve, chaque concurrent est patronné par une vedette de la scène ou du sport qui suit la course en voiture[16].
En 1940, le championnat des transports utilitaires, transport avec une remorque avec 30 kg ou 40 kg de charge, organisé par « Aujourd'hui » en 1940[17] et « Paris-Soir » en 1941, complétée par une course pour les cyclo-taxi organisée aussi par « Paris-Soir »[18].
En 1941, « Paris-Soir » organise la course des porteurs de journaux sur 35 kilomètres[19].
Avant-guerre, la majorité des entraîneurs, sur derny, dans la course Bordeaux-Paris est composée de porteurs de journaux : Jamin, Legrand, Speurt, Gallotini, Dumont, Lebreton et Jarousse[29].
Le triporteur doit être du modèle courant, montés sur roues de 65/45 ou 70/45, munis d'une caisse de livraison mesurant au minimum 70x50x80 et de pointes, s'il y a lieu, en sus. Le tri doit peser 65 kilos au minimum[79].
↑Jean Chimberg défraie la chronique en 1937, pour s’être fait remplacer au service militaire, par un ami, en 1932 (source : L'Express du Midi, 17 juin 1937, Le Figaro du 27 juillet 1937). Il n'est pas poursuivi et fait son service militaire. Il sera fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale
↑Chimberg a été accidenté alors qu'il était en tête.
↑Mougenot, de Paris-Midi, après avoir mené en tête toute l'épreuve, omit de prendre, avenue Jean-Jaurès, le jeton de contrôles prévu par le règlement ; il fut déclassé