L'Intransigeant
L'Intransigeant (parfois nommé par son diminutif L'Intran) est un quotidien français, qui a paru à Paris de 1880 à 1948. HistoireXIXe siècleL'Intransigeant est fondé en par Eugène Mayer, directeur de La Lanterne, pour le polémiste Henri Rochefort, qui en devient le premier rédacteur en chef. Ce nouveau journal, situé à l'extrême gauche, « incarne l’esprit de la Commune de Paris après l’amnistie, proclamant la solidarité qui doit unir les anciens proscrits »[1] ; il rencontre un succès populaire[2]. Il est tiré à environ 70 000 exemplaires à sa création en 1880 et totalise 4 pages vendues 5 centimes[réf. nécessaire]. Il soutient les candidatures socialistes aux élections, en particulier celles du Comité révolutionnaire central de tendance blanquiste[2]. Rallié au boulangisme dès 1888, il évolue rapidement vers des prises de position toujours plus anti-opportunistes. Cependant, avec l'accumulation des échecs début 1890, il indique le 11 mai que le boulangisme est « mort »[3]. Le journal continue ensuite son basculement à la droite et vers le nationalisme. En 1898, il participe au concert de la presse antisémite hostile à Dreyfus. Le premier quotidien du soir de droiteLéon Bailby, nommé par Rochefort rédacteur en chef en , en prend la direction à partir de et le baptise L'Intransigeant et « le Journal de Paris » (jusqu'en , puis en sous-titre) : toujours vendu 5 centimes, il se veut, dans les années 1920, le plus grand quotidien du soir d'opinion de droite, avec un tirage de l'ordre de 400 000 exemplaires, et une pagination qui progresse de 2 pages (durant la guerre) à 8 pages. Photographies et dessins apparaissent en une. La création de Match-L'Intran et Pour vous-L'IntranLe journal passe en 1926 à la création de Match-L'Intran. C'est un hebdomadaire sportif reconnu pour son « inventivité » et sa « créativité »[4], mais au sein duquel « le montage photographique rejoint presque la peinture à force d'être retouché »[5]. Il couvre tous les grands événements, de Roland-Garros aux Jeux olympiques, en passant par le Tour de France. En 1928 est lancé un magazine spécialisé dans le cinéma Pour Vous L'Intran, dont la direction est confiée au romancier Alexandre Arnoux, critique cinéma à L'Intransigeant. La rédaction inclut aussi le journaliste et auteur de nombreux romans policiers Louis Latzarus, qui utilise les pseudonymes René Bures, Gallus ou Gallen, et Albert Savarus, et sera élu dans les années 1930, secrétaire général de l'Association des journalistes professionnels[6]. Sur la couverture, L'Intran barre obliquement les deux mots Pour vous. Il est imprimé en rotogravure[4]. L'interview d'Adolf HitlerEn 1930, le quotidien atteint l'épaisseur de dix pages, vendues 25 centimes. En , Bailby, en homme de droite, démissionne pour raisons politiques, et le journal passe dans le giron du groupe Louis-Dreyfus, prenant une orientation plus centriste, mais sa situation financière s’aggrave, son tirage n'atteignant plus que 130 000 exemplaires à la fin des années 1930. En , L'Intransigeant publie une interview d’Adolf Hitler, dans laquelle celui-ci réaffirme ses intentions pacifistes et s'exprime sur les questions relatives à la SDN, à la Sarre et au rapprochement franco-soviétique pour faire face à l'Allemagne. Bien que l'interview porte la signature d'un « envoyé spécial », le journal socialiste Le Populaire révèle qu'il s'agit d'un pseudonyme et que l'interview est en vérité « montée de toutes pièces par le ministère des Affaires étrangères allemand »[7]. La direction du journal passe à Jean Fabry à partir de . La cession de Match l'IntranEn 1938, l'industriel Jean Prouvost rachète le supplément sportif de l'Intransigeant, fondé en 1927 et nommé Match l'Intran, pour créer Match qui, relancé en 1949, devient Paris-Match[8]. Jean Prouvost fait de Paul Gordeaux l'envoyé spécial a Londres de Paris-Soir et de Match l'intran. Paul Gordeaux propose à Jean Prouvost d'en faire un Life français : le , cinquième semaine de Guerre, le Match de la guerre était né. Un hebdomadaire d'actualités en photos à peine légendées, qui tire à plus d'un million d'exemplaires pendant huit mois, s'arrêtant le . Devenu Paris Match lors de sa reparution après la guerre, à partir de , il a comme premier rédacteur en chef Paul Gordeaux et publie une interview exclusive de Churchill à la une. Quand Pierre Lazareff, qui avait été son second au Paris-Soir, lui demande de participer sous sa direction au lancement de France-Soir-Défense de la France devenu France-Soir, Gordeaux cède sa place à Hervé Mille. Quant à L'Instransigeant, il cesse de paraître le , après la débâcle de . Il connait une brève reparution, à partir du , avec Paul Gordeaux, rédacteur en chef. Le titre est absorbé le par Paris-Presse qui prend alors pour titre Paris-Presse, L'Intransigeant[9]. À son tour, ce titre est absorbé par France-Soir en 1970[9]. Collaborateurs notoires
Notes et références
Liens externes
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