C'est essentiellement une avenue commerçante, avec notamment un Monoprix, au niveau de la rue de Lorraine, ainsi qu'un certain nombre de restaurants. De nombreux commerces avoisinants sont également apparus depuis l'installation dans l'avenue des locaux du cours Florent, qui accueille bon nombre de comédiens en devenir.
Depuis 2004, l'avenue Jean-Jaurès est une des premières avenues de Paris à devenir un « espace civilisé[1] ». En effet, à la suite de deux référendums locaux (1998 et 2002) organisés par la mairie d'arrondissement, les habitants ont choisi de transformer l'axe rouge deux fois deux voies en un espace où piétons, cyclistes, bus et voitures cohabitent davantage : mi-2006, l'avenue Jean-Jaurès est devenue une voie avec une file entrante dans Paris et une file sortante.
Le nom de la voie fait référence à l'homme politique socialiste français Jean Jaurès (1859-1914).
Historique
La création de l'avenue Jean-Jaurès comme élément d'une grande route de Paris vers l'Est sur sa partie de la place de Stalingrad à la rue de Crimée date de 1768 remplaçant la rue de Meaux qui remplaçait à cette époque l'ancien chemin de Meaux[2]. De la rue de Crimée à la porte de Pantin, l'avenue figure sur les plans Roussel et Delagrive de Paris et de ses environs de 1730 comme route principale à l'emplacement de l'ancien chemin avait donc été réalisée avant cette date[pas clair]. La voie est dénommée successivement « grand chemin de Meaux », « route de Meaux à Paris » (1787), « rue d'Allemagne », elle porte en 1914 le nom de « avenue d'Allemagne ».
Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès, homme politique et philosophe français, fortement opposé à ceux qui poussent à la guerre, est assassiné à Paris. Pour célébrer sa mémoire, Paris donne son nom le 19 août 1914 à l'avenue d'Allemagne, devenue donc « avenue Jean-Jaurès » ; de même, la rue de Berlin devient « rue de Liège[3] ». Le 3 août 1914, l'Allemagne ayant déclaré la guerre à la France, ce changement de nom était aussi un acte politique. Des changements similaires interviennent ailleurs en Europe, comme le relève l'historien André Loez : « Le Café Piccadilly de Berlin devient le Deutsches Café, et la sonorité trop germanique de Saint-Pétersbourg est russifiée en “Petrograd” par décret du tsar[4]. »
Les stations de métro, Rue d'Allemagne, qui avait été ouverte 23 février1903, soit quelques semaines après l'ouverture de la ligne, ainsi que la station Berlin, sont elles aussi rebaptisées Jean-Jaurès et Liège le 1er août 1914 pour les mêmes raisons.
Nos 37-39 : cours Florent, école de théâtre française créée en 1967 par François Florent.
No 67 : bâtiment de la CAF, Caisse d'allocations familiales (Michel Herbert architecte, 1984)[7].
Nos 87-89 : gymnase Jean-Jaurès. Construit en 1888 selon les plans de l'architecte Ernest Moreau et initialement dénommé « gymnase d'Allemagne », il servait de salle de gymnastique et de stand de tir. Pour sa construction, une partie des pièces métalliques utilisées provenait de l'annexe de la grande galerie des machines de l'Exposition universelle de 1878.
Juste avant la Première Guerre mondiale, le bâtiment est agrandi par l'architecte Charles Gautier qui y ajoute d'autres salles de sport, des salles de réunion, un établissement de bains-douches et un campanile. L'établissement de bains-douches est fermé depuis 1997.
No 149 : Une des plus anciennes quincailleries de Paris encore en activité : la quincaillerie Mirus.
No 152 : emplacement, dans les années 1930, des studios photographiques de Fernand Dengremont (mort en 1985), photographe industriel spécialiste de l'aviation[10].
No 161 : siège de la Société des compagnons charpentiers des Devoirs du Tour de France.
No 180 : réalisation partielle (première phase les trois premières des seize travées de la façade sur l'avenue Jean-Jaurès et tous les bâtiments sur cour) selon le projet architecte Fernand Pouillon[11].
No 214 : architecte Pol Abraham (1891-1966), associé à Pierre Tabon, achevé en 1938 , entrées 20-22, sente des Dorées[12].
No 209 : immeuble achevé en 1991, architecte Aldo Rossi associé à l’architecte Claude Zuber[13].
No 211 : le théâtre Paris-Villette est installé dans l’ancien pavillon de la Bourse du marché aux bestiaux. Premier établissement culturel à s’implanter sur le site de la Villette, en 1972, (alors que les abattoirs fonctionnent encore), le Théâtre Paris-Villette s’appelait à l’époque Théâtre Présent[14] ;
le Conservatoire national de musique et de danse ouvert en 1990 fait partie de la Cité de la musique, architecte Christian de Portzamparc[15] ;