Le premier mouvement, de forme sonate, est de structure assez rythmée, rapide, en tonalité de la majeur. L'orchestre introduit dès le début les thèmes du soliste, qui les reprend ensuite, dans le même ordre.
Le second thème, en mi, ressemble à un sujet de fugue, que Mozart semble traiter comme une synthèse des langages de Bach et de Haydn[2]. Une cadence suivie d'une coda conclut le premier mouvement, mais Mozart fait réentendre avant la cadence « la belle et noble mélodie » du second thème[2].
Adagio
Le second mouvement, dans la tonalité de fa dièse mineur — unique dans l'œuvre de Mozart[2] —, constitue le cœur de l'œuvre[3]. La première partie expose une mélodie simple à laquelle sa couleur sombre et son rythme lent confèrent un caractère mélancolique. Une seconde mélodie, plus soutenue et rapide, mais dans la même tonalité, ajoute un caractère particulièrement dramatique à l'œuvre. Henri Ghéon écrit que « la beauté de ce chant ne souffre pas de discussion : bien desséché qui n'en serait ému aux larmes »[4].
Allegro assai
Le troisième mouvement est composé de nombreuses mélodies rapides avec de fréquents changements de tonalité, qui apportent à l'œuvre un caractère brillant. « L'un des morceaux les plus entraînant et les plus contagieux qui aient jamais jailli de Mozart, débordant d'une énergie et d'une vie non méconnaissable, et pas seulement agité […]. C'est le finale le plus réussi et le plus puissant de toute la série » des concertos pour piano « nous ne pouvons lui égaler que celui du concerto en fa, K. 459 »[5].
Commentaires
Le 2e mouvement a été abondamment utilisé comme musique de film (ex : L'Incompris réalisé par Luigi Comencini ou Le nouveau monde de Terrence Malick). Il est également présent dans l'acte III du ballet Le Parc d'Angelin Preljocaj, dans la scène de l'Abandon. Air France a également utilisé ce morceau pour leur publicité appelé "L'envol".
Olivier Messiaen qualifie ce concerto ainsi : « Il se place au tout premier rang des 22 concertos pour piano ; c'est sûrement le plus parfait de tous, si non le plus beau ! »[6]. Girdlestone le considère comme « l'une des créations les plus personnelles du musicien »[7] et Jean-Victor Hocquard écrit : « Sur le double plan de l'écriture et de l'invention mélodique, c'est un pur chef-d'œuvre »[8].
Alfred Einstein (trad. de l'allemand par Jacques Delalande, préf. Pierre-Antoine Huré, nouvelle édition revue par le traducteur), Mozart, l'homme et l'œuvre [« Mozart, sein Charakter, sein Werk »], Paris, Gallimard, coll. « Tel » (no 175), (1re éd. 1953 (en)), 628 p. (ISBN2-07-072194-9, OCLC750855357, BNF35410856), p. 394–395.
François-René Tranchefort, Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », (1re éd. 1987), 869 p. (ISBN2-213-01639-9), p. 546.
(en) Simon P. Keefe, Mozart’s Viennese Instrumental Music : A study of Stylistic Re-invention, Woodbrige, Boydell Press, , 217 p. (ISBN978-1-84383-319-2, OCLC938333822, lire en ligne), p. 55–64.