1817-1843 : 384 300 esclaves sont exportés d’Afrique centrale ; 147 000 viennent de la côte de Loango au Kongo, 30 600 d’Ambriz, 58 400 de Benguela, 4 400 pour Luanda et 144 100 d’Angola.
1820-1850 : forte croissance des échanges commerciaux avec l’Europe et l’Amérique entre 1820 et 1850 (la valeur des exportations de la France et du Royaume-Uni vers l’Afrique est multipliée par six ou sept au cours du siècle). Les Britanniques exportent des produits industriels (cotonnades, lainages, armes à feu à côté des marchandises traditionnelles du commerce triangulaire (rhum, tabac, verroteries et autres « biens de prestige »). Les exportations de l’Afrique vers les pays industrialisés augmentent fortement. En direction de la Grande-Bretagne, elles doublent quatre fois en valeur pendant la première moitié du siècle, bénéficiant d’une forte hausse des prix jusqu’en 1830 tandis qu’augmentent les quantités exportées. Les produits d’exportation traditionnels (gomme, or, peaux, ivoire, bois de teinture, cire…) sont dépassés au cours du siècle par l’huile de palme et d’arachide.
1828-1834 : doublement du commerce de Zanzibar. Zanzibar devient le centre commercial de la côte orientale de l’Afrique. La culture du giroflier et des noix de coco fait sa fortune. L’ivoire, traditionnellement exporté vers les Indes, est expédié à partir de 1820 vers les États-Unis et l’Europe. À la suite de l’épuisement des zones de chasse (armes à feu), son prix a doublé entre 1800 et 1810 sur le marché de Surate, en Inde. À Zanzibar, l’ivoire de première qualité, vendu 22 dollars le frasila en 1823, vaut successivement 30 dollars en 1841, 38 dollars en 1848, 70 dollars en 1856 et 80 dollars en 1880[4].
Les caravanes arabes venues de la côte traversent le lac Tanganyika[5].
Implantation de la canne à sucre à l'île de La Réunion. Les exportations de sucre passent de 4 500 tonnes en 1820 à 30 000 en 1843[6].
succès de la chanson « home sweet home » du compositeur britannique Henry Bishop[13]. En Angleterre apparaît dans la bourgeoisie commerçante un sentiment mettant le foyer au centre de l’activité humaine.
dans le grand-duché de Posen, les paysans reçoivent la pleine propriété des terres qu’ils cultivent, mais il leur faut dédommager l’ancien seigneur soit en argent soit en lui cédant une partie des surfaces (loi du )[16]. Un septième des terres revient aux grands propriétaires. Dans les régions polonaises sous domination prussienne, la terre est partagée entre les grands domaines et des fermes importantes. Le surplus démographique créé un important prolétariat agricole qui émigre vers Berlin et les ports allemands, puis vers les États-Unis[17]. Les industries sont ruinées par la concurrence des autres régions de la Prusse.
1821 : le royaume de Pologne compte 35 écoles secondaires ou techniques et 1 200 écoles élémentaires, dont les deux tiers se trouvent dans les villages, et réunissent 50 000 écoliers[23].
: nouveau tarif douanier en Russie. Retour à un système prohibitif jusqu’en 1857 (assouplissements en 1841 et 1850)[24]. Protection des industries textiles, qui connaissent un grand essor (manufactures d’Ivanovo, manufactures Morozov à Orekhovo-Zouïevo, manufacture d’indienne Zindel, fondée en 1823 à Moscou)[25].
1824 : règlement sur les guildes limitant les activités industrielles et commerciales des paysans et des simples « bourgeois » en Russie . Revue des manufactures et du commerce[25].
1825 :
lois autorisant les fabricants à affranchir leurs serfs avec la permission du Comité des ministres en Russie[25].
la Russie possède cinq universités, 48 établissements secondaires d’État et 337 écoles primaires d’État[26].
1826 :
introduction de la première machine à vapeur en Pologne dans les mines de la famille Potocki (République de Cracovie). La noblesse polonaise commence à installer sur ses terres des raffineries de sucre de betterave. Słaszic, chef du département de l’Industrie et du Commerce favorise le développement de l’industrie minière du bassin de Kielce. Il crée un corps des mines comme en France et garantit par traité l’autonomie commerciale du royaume de Pologne. Les exportations de textile et de zinc vers le marché russe augmentent[27].
abolition du monopole d’État sur la vente des alcools en Russie. Première société d’assurance par action. Concours organisé par l’Académie des sciences sur la baisse des prix des blés : Fomine établit un lien entre la crise et le système social[25].
1828 :
le prince Drucki-Lubecki, ministre polonais des Finances, fonde une Banque de Pologne et favorise les investissements dans le vieux bassin minier de Kielce, où il crée des routes et des cités ouvrières.
État déplorable de l’agriculture polonaise. Les rendements du sol sont faibles et les techniques restent primitives : 34 % du sol seulement est cultivé et 29 % des paysans ne disposent d’aucunes terres. Pratiquant l’autoconsommation, les paysans demeurent absents du marché. Quelques progrès se manifestent néanmoins : création de caisses de crédit agricole, développement de la culture de la pomme de terre, que l’on commence à utiliser pour fabriquer de la vodka. Les nobles s’arrogent le monopole de la distillation.
France
Vers 1820-1830 : la propriété foncière de l’aristocratie d’Ancien Régime est entièrement reconstituée [28].
1821 : Antoine Scrive-Labbe ramène clandestinement d'Angleterre à Lille le secret de la filature mécanique des rubans de cardes pour filer le coton[29].
1822 :
les maîtres de poste obtiennent le monopole de la fourniture des chevaux aux Messageries royales, concessionnaires du transport du courrier de l’administration des postes[30].
1823 : la guerre d’Espagne coûte plus que prévu, les services de l’intendance assurée par Ouvrard, les subventions, primes et crédits consentis aux Espagnols, obligent à des expédients, jusqu’à la réduction des créances françaises de 80 millions de francs ; intérêts et amortissements ne seront payés que de 1828 à 1835, où reste encore dû 70 millions[30].
1825-1830 : crise agricole, industrielle et financière. La crise à la bourse de Londres se répercute à la Bourse de Paris en novembre 1825 ; la Banque de France relève le taux d’escompte, ce qui restreint le crédit et conjointement à la panique boursière met de nombreuses banques en liquidation. Les faillites se multiplient dans l'industrie et le commerce et le chômage touche durement la Flandre, la Normandie et l'Alsace. Cette crise liée à la spéculation se combine à une crise agricole : effondrement de la production de pommes de terre (1826-1829), mauvaises récoltes de céréales (1827-1830). Les troubles liées à la disette atteignent leu paroxysme dans le Nivernais , le bassin de la Seine et le Val de Loire de février à juillet 1829[34].
1826 : manifestations des travailleurs des mines et de la surface à Rive-de-Gier dans la Loire et à Commentry dans l’Allier. Intervention de la troupe[30].
1826-1828 : ouverture du canal du Rhône à Sète. Le « canal des Étangs » de Sète à Aigues-Mortes (1826) et le « canal de Beaucaire » d'Aigues-Mortes à Beaucaire (1828)[35].
mise en place du code forestier qui légifère sur le reboisement et l'utilisation de la forêt à des fins industrielles[37].
un haut-fourneau est mis à feu sur la commune de Firmi, au lieu-dit « La Forézie »[38].
1827, 1828, 1830, 1831 : récoltes médiocres[39]. La poussée démographique augmente le nombre de travailleurs au moment où les récoltes sont médiocres et où le remplacement progressif de la faucille par la faux diminue celui des bras nécessaires[30]. En 1829, les prix agricoles sont en hausse lors de la soudure à la suite de la mauvaise récolte de 1828. La mendicité augmente. Les salaires baissent en raison des progrès de l’équipement industriel et de l’augmentation de la population.
1829 :
nombreuses faillites et irritation du monde des affaires, qui dénonce les insuffisances de la politique économique. Les créanciers vendent leurs obligations à des bourgeois (souvent républicains) qui poursuivent les débiteurs, leur font vendre leurs terres à bas prix. Les gens de justice pratiquent des honoraires abusifs en sorte que les faillis se trouvent parfois plus endettés après la vente de tous leurs biens qu'avant.
la crise économique de 1829 réduit le rendement de l’impôt. Les frais de la politique extérieure (expédition de Grèce, expédition d’Alger), alourdissent les dépenses du budget militaire, déjà grossi par l’accroissement d’effectifs portant l’armée de 119 000 à 255 000 hommes entre 1818 et 1829[30].
Construction de routes dans les Alpes. Programme destiné à rendre utilisable les voies naturelles, tel le Doubs pour la jonction entre le Rhône et le Rhin. Mais les travaux commencent dans tous les secteurs, en dispersant les moyens de financement et chantiers. La Restauration parvient cependant à ouvrir à la navigation 930 km de canaux[30].
: parution du premier numéro du journal saint-simonien Le Producteur.
Démographie
1820 :
les États-Unis comptent près de 10 millions d’habitants, dont 1,5 million de noirs[41]. 120 000 Indiens vivent à l’Est du Mississippi. En 1844, ils ne seront plus que 30 000, la plupart ayant été contraint de se déplacer vers l’Ouest.
l’Europe dépasse 200 millions d’habitants ; 21 villes ont plus de 100 000 habitants, 41 ont de 50 000 à 100 000 habitants[41].
Le royaume de Pologne compte 4 millions d’habitants. Varsovie en compte 130 000, Lublin 13 000 seulement. La population, à 80 % agricole, comprend 75 % de Polonais, 9 % de Juifs, 8 % d’Allemands et 8 % de Lituaniens et de Ruthènes.
↑Michel Reuillard, Les Saint-Simoniens et la tentation coloniale - les explorations africaines et le gouvernement néo-calédonien de Charles Guillain (1808-1875), Université de Provence, (ISBN9782738433190, présentation en ligne)
↑Laurent Denave, Un siècle de création musicale aux États-Unis : Histoire sociale des productions les plus originales du monde musical américain, de Charles Ives au minimalisme (1890-1990), Éditions Contrechamps, (ISBN9782940599493, présentation en ligne)
↑François Guichard, Porto, la ville dans sa région, vol. 2, Fondation Calouste Gulbenkian, (présentation en ligne)
↑Jacques Verger, Christophe Charle, Histoire des universités - XIIIe – XXIe siècle, Presses universitaires de France, (ISBN9782130642336, présentation en ligne)
↑André Étienne Justin Pascal Joseph François d'Audebert de Férussac (dir), Bulletin général et universel des annonces et des nouvelles scientifiques, vol. 1, Paris, Fain, (présentation en ligne)
↑Charles Vogel, Du commerce et des progrès de la puissance commerciale de l'Angleterre et de la France au point de vue de l'histoire, de la législation et de la statistique, vol. 3, Paris, Veuve Berger Levrault et fils, (présentation en ligne)
↑Situation, au 31 juillet 1831, des canaux et autres ouvrages entrepris en vertu des lois de 1821, 1822, 1825, 1827, Paris, Imprimerie royale, (présentation en ligne)
↑André Jardin, André-Jean Tudesq, Nouvelle histoire de la France contemporaine - La France des notables - L'évolution générale, 1815-1848, vol. 6, Points (ISBN9791036902840, présentation en ligne)
↑Yearbook of Immigration Statistics, U.S. Department of Homeland Security, Office of Immigration Statistics, (présentation en ligne)
↑Émile Levasseur, La population française - Histoire de la population avant 1789 et démographie de la France comparée à celle des autres nations au XIXe siècle, vol. 1, A. Rousseau, (présentation en ligne)