1755 : le séisme de Lisbonne survenu le 1er novembre a des conséquences directes et immédiates négatives importantes pour les pays les plus touchés, Portugal, Espagne et Maroc, mais indirectement et par la suite favorise pour la suprématie commerciale et coloniale les pays d'Europe du Nord dont les ports, notamment anglais, sont épargnés.
1757 : les clôtures sont autorisées au Danemark[7].
France
1751-1752 : disette[8] ; émeutes de subsistance à Arles (janvier 1752), en Auvergne, en Dauphiné et à Rouen (avril 1752)[9].
1756-1763 : au plus fort de la guerre de Sept Ans, après un équilibre relatif du budget, les dépenses de l’État français montent à 1 800 tonnes d’équivalent argent par an. Les revenus nets à 700 tonnes. Il faut recourir à l’emprunt. Le pays, en bonne santé économique, se tire de l’épreuve, bien que le négoce colonial (Compagnie des Indes, Bordeaux) s’effondre. Les exportations se maintiennent à un plancher de 170 où 180 millions de livres par an (240 millions en 1748-1756), pour remonter avec vigueur dès le retour de la paix (1764). Le marché intérieur se défend, la production céréalière se porte bien, avec des prix relativement élevés, portés par les achats de l’intendance. La guerre maritime favorise le transport terrestre. L’industrie lainière plafonne mais ne s’effondre pas, pour repartir à la hausse après 1763[10].
1757-1762 : printemps et étés sec et chaud. Vendanges précoces[12].
Le prix constaté du blé stagne au cours de la décennie en France, malgré de forts écarts certaines années, et monte un peu si l'on prend en compte l'évolution parallèle du salaire horaire, qui lui diminue légèrement, selon l'économiste Jean Fourastié, qui a démontré l'importance de l'Histoire de la culture des céréales sur celle de l'économie, également pour cette décennie de détente sur l'offre de céréales[13]:
Années
1750
1751
1752
1753
1754
1755
1756
1757
1758
1759
Prix observé du quintal de blé (en livres)
15,2
15,5
17,6
15,7
14,8
11,3
12,7
15,8
15
15,6
Prix réel (ajusté du salaire horaire)
191
194
220
197
186
142
159
197
187
196
Grande-Bretagne
1750 :
épidémie de typhus à Londres[14]. Les épidémies de typhus et de grippe épargnent la Grande-Bretagne après 1750[15].
augmentation de la production agricole en Angleterre grâce à la généralisation des innovations agricoles. Le rendement des céréales atteint 10,3 quintaux par hectare contre 7 en 1700[4].
la production de charbon est de 5 millions de tonnes[16].
les routes à péage constituent un réseau de 5 400 km rayonnant autour de Londres. Elles se multiplient au cours des deux décennies suivantes pour totaliser 24 000 km, soit le sixième du réseau britannique[15].
Vers 1750 : 15 000 personnes, venues de toute la Grande-Bretagne, s’installent chaque année à Londres[15].
1751 : le Gin Act limite la production et la consommation d'alcool[17].
1753 : le Dr Russell publie Effets de l'eau de mer sur les glandes qui recommande la boisson d'eau de mer et le bain de mer comme moyens thérapeutiques. Il ouvre le premier établissement de bains à Brighton[18].
: le potier britannique Josiah Wedgwood (1730-1795) fonde la manufacture de vaisselle d’Etruria à Burslem (Staffordshire). Il vend dans le monde entier des céramiques à l’antique[19].
Vers 1750 : la Hongrie compte au milieu du siècle quelque 20 000 diplômés, nobles ou roturiers, les honoracior[21].
1752 : création de la manufacture de cotonnades de Friedau à Vienne[22].
1751-1756 : enquête de la Monarchie autrichienne pour dresser l’état de l’enseignement sur tout le territoire[23].
1753 : manufacture de cotonnades de Schwechat fondée par le marchand alsacien Jan Fries à Vienne[22].
1753-1754 : Marie-Thérèse promulgue un nouveau tarif douanier unitaire dans les États des Habsbourg, qui permet de défendre le marché intérieur[24]. Le nouveau tarif douanier veut obliger la Hongrie à vendre et à acheter à l’Autriche. Ce tarif établit la dépendance du pays, fournisseur de produits bruts, et en retarde son industrialisation[25].
1754 :
le système des jurandes et maîtrises est renforcée dans les États habsbourgeois pour assurer un contrôle de qualité[24].
la manufacture de draperies de Linz passe sous contrôle d’état et ne cesse de se développer jusqu’en 1780. Jan Fries crée une fabrique de velours à Döbling, faubourg de Vienne[22].
reconstitution de la ferme des tabacs, supprimée sous Pierre II de Russie. Création de deux banques (commerce et noblesse)[27]..
à l'instigation de Chouvalov, l'impératrice Élisabeth supprime toutes les douanes intérieures dans l'Empire russe et les dix-sept taxes différentes qui y sont perçues, par un oukase du [28].
1754 :
création d'établissements de crédit à Saint-Pétersbourg et à Moscou par un oukase du [29].
l'impératrice Élisabeth fait publier une « instruction pour le cadastre général de l'Empire » et le projet d’un nouveau code favorable aux nobles[30].
édit autorisant le commerce du blé entre la Russie et l’Ukraine[27].
1755 :
interdiction d’exporter le chanvre, l’alcool et les cuirs[27].
suppression des droits d’entrée sur les produits étrangers importés en Petite Russie, et prélevé par la Russie[27].
en Petite Russie, abolition d’un grand nombre de taxes intérieures qui grevaient l’industrie locale[27].
1759 : Pierre Chouvalov monopolise à son profit le commerce du bétail et de la viande. Il multiplie les prix par six et réalise d’énormes bénéfices[27].
Démographie
1750 :
la population de la Terre s'élève à quelque 771 millions d'individus[31]. 2 millions d’habitants en Océanie, 100 millions en Afrique, de 406 à 479 en Asie, de 11 à 12,4 en Amérique, de 140 à 144 en Europe[32].
la France compte 25,3 millions d’habitants (frontières actuelles)[33].
vingt millions d’habitants dans le Saint-Empire[34], dont 80 % de paysans.
deux millions d’habitants aux Provinces-Unies, où la population stagne depuis 1650[35].
Vers 1750 : la population combinée de l'Angleterre et du Pays de Galles est de 5,77 millions d’habitants. Près de la moitié de la population est illettrée, et une proportion équivalente vit dans l’indigence[39].
↑C. G. de Koch, Histoire abrégée des traités de paix entre les puissances de l'Europe depuis la paix de Westphalie, vol. 1, Meline, Cans et compagnie, (présentation en ligne)
↑Pierrick Pourchasse, Le commerce du Nord : Les échanges commerciaux entre la France et l’Europe septentrionale au XVIIIe siècle, Rennes, P.U. de Rennes, , 392 p. (ISBN978-2-7535-3195-6, présentation en ligne), chap. 2 (« Une réserve de munitions navales pour l’Occident= »), p. 124.
↑P. Butel, « Le trafic européen de Bordeaux, de la guerre d'Amérique à la Révolution », Annales du Midi, vol. 78, no 76, , p. 37-82 (présentation en ligne)
↑Emmanuel Le Roy Ladurie, Daniel Rousseau, Anouchka Vazak, Les fluctuations du climat de l'an mil à aujourd'hui, Fayard, (ISBN9782213668093, présentation en ligne)
↑"Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013 [1]
↑Michel Lhéritier, La Russie des tzars jusqu'au XIXe siècle, vol. 1, La Renaissance du livre, (présentation en ligne)
↑Jean-Noël Biraben, « Essai sur l'évolution du nombre des hommes », Population, vol. 34, no 1, , p. 13-25 (présentation en ligne)
↑ abcd et eDocuments d'histoire moderne - du milieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, Presses universitaires de Bordeaux, (ISBN9782867811289, présentation en ligne)
↑Michel Peronnet, Yves-Marie Bercé, Mireille Laget, Michel Henry, Alain Molinier, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 - De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation, (ISBN9782011814340, présentation en ligne)
↑Paul Pasteur, Histoire de l'Autriche - De l'empire multinational à la nation autrichienne (18e-20e s.), Armand Colin, (ISBN9782200275587, présentation en ligne)
↑Jacques Lacoursière, Jean Provencher, Denis Vaugeois, Canada-Québec - synthèse historique, 1534-2000, Les éditions du Septentrion, (ISBN9782894481868, présentation en ligne)