1492 : 900 langues différentes parlées sur le continent américain ont été identifiées par les linguistes, dont près de 300 ont disparu[2].
Le Grand Rabbin Moshe Capsali demande au sultan Bayezid II d’accueillir les réfugiés juifs ibériques. Ils s'installent à Constantinople et à Salonique[3]. Ils exercent d’abord comme marchands détaillant, puis développent leurs affaires et concurrencent les marchands ragusains, Arméniens et Vénitiens. Ils apportent dans ses villes l’imprimerie, les industries de la laine et de la soie, et d’après certains bruits le secret de fabrication des affûts d’artillerie de campagne. Au Maghreb, les Juifs séfarades chassés d’Espagne, suivis de nombreux marranes pendant le XVIe siècle, s’installent à Oran, Tlemcen, Tanger, Fès (qui devient un véritable centre de reconversion pour les marranes exilés), Bône, Constantine, Tunis, Kairouan, etc. et plus loin à Ouargla et dans le Mzab, dans l’île de Djerba et dans l’îlot de Kerkennah, où des Juifs parlent actuellement l’espagnol de 1492. Au XVIe siècle, les Juifs ibériques du Maghreb sont dits « Juifs au béret », différents des autochtones « Juifs au turban ». Ils gardent longtemps l’habit espagnol et parlent le judéo-espagnol, puis finiront par adopter le judéo-arabe. Les séfarades vus comme cultivés, intellectuels, riches, tiennent le haut du négoce et de la diplomatie. Les chefs arabes en emploient dans leurs conseils et leurs bureaux[4].
1492 : expulsion des Juifs d'Espagne ; selon le chroniqueur contemporain Andres Bernaldez, cent soixante dix mille Juifs espagnols auraient quitté la péninsule Ibérique, cent mille au plus seraient partis définitivement. Une partie d'entre eux se réfugient au Portugal, les plus riches à titre définitif, les autres en promettant de se diriger sur les places portugaises du Maroc. La plupart des émigrés se réfugient au Maghreb, surtout au Maroc et à Oran, et dans l’Empire ottoman[5].
1493 et 1496 : en Pologne, les seigneurs font prendre des mesures juridiques pour fixer les paysans à la terre[7].
1494-1497, France : la première guerre d’Italie nécessite deux millions de livres qui sont fournies par des emprunts aux cités Italiennes, des engagements de bijoux et de portions du domaine royal et une hausse des impôts (2,6 millions de livres de tailles sont levées). En septembre-, Charles VIII dispose de 40 000 hommes dont 30 000 combattants, mi-français, mi-étrangers (suisses, italiens…), d’une soixantaine de canons, de cent navires dont dix grosses coques, d'arquebuses[8].
1494 :
à la suite des fraudes du directeur de la filiale de Lyon et les prêts excessifs consentis par le directeur de celle de Bruges à Charles le Téméraire, la firme des Médicis est pratiquement en faillite quand ils perdent le pouvoir à Florence[9].
premier galion mentionné dans les péages du port de Valence ; c'est un bateau du même type que la nef, mais plus allongé et équipé d’un quatrième mat destiné à recevoir une seconde voile latine[11].
les salaires agricoles culminent dans la région parisienne à l’indice 557,1[15].
Chine : mort de Wei Quan, eunuque administrateur du commerce maritime à Canton de 1476 à 1488. Sa tombe contient de nombreuses monnaies étrangères, dont une de Venise, frappée entre 1457 et 1462[16].
2,1 millions de livres de tailles sont levées en France. La ponction fiscale sous Louis XII augmente doucement jusqu’à 3,5 millions de livres, soit 63 tonnes d’argent, compte tenu des dévaluations de la livre[8].
Développement du vornedskab dans les îles de Sjælland, de Falster, Lolland et Møn[22]. Après le départ d’Éric de Poméranie, les nobles ont amélioré leur position politique au Danemark. Ils souhaitent stabiliser la valeur de leurs domaines et éliminer la main-d’œuvre flottante. Ils obtiennent d’abord qu’une décision royale impose aux travailleurs de rester au moins six mois dans l’emploi qu’ils acceptent. Ceux qui s’engagent à mettre en valeur une ferme sont invités à se placer sous la protection d’un seigneur. Ils deviennent des « protégés » (vornedskab) et en contrepartie le seigneur leur impose de ne pas quitter les terres qu’ils exploitent. Le maître se réserve la possibilité de les vendre ou de les déplacer, de l’une à l’autre de ses fermes. Le régime du servage se maintient dans les îles de Sjælland et de Falster-Lolland jusqu’en 1788[23].
À la fin du XVe siècle, la flotte hanséate compte un millier de navire d’environ 60 000 tonnes au total. Elle est composée depuis le XIIe siècle de koggen, rapides et maniables, remplacées au XIVe siècle par des hourques ventrues à fond plat (300 tonnes) puis à la fin du XVe par des krawel empruntés aux navigateurs atlantiques[24].
Démographie
Selon les estimations les plus optimises (Pierre Chaunu), l’Amérique précolombienne aurait compté de 80 à 100 millions d’habitants à l'arrivée des Espagnols. Les effets de la conquête européenne provoquent l’effondrement de la population indigène qui, victime des massacres et des maladies amenées par les conquérants (rougeole, variole, grippe, typhus, etc.) ne compte plus qu’une dizaine de millions d’habitants en 1571[25].
↑Claudia Moatti, Wolfgang Kaiser, Christophe Pébarthe, Le monde de l’itinérance - En Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne, Ausonius Éditions, (ISBN9782356132789, présentation en ligne), « L’établissement des juifs d’Espagne dans l’Empire ottoman, par Gilles Veinstein », p. 667-683
↑Fred Célimène, André Legris, De l'économie coloniale à l'économie mondialisée - Aspects multiples de la transition (XXe et XXIe siècles) - aspects multiples de la transition (XXe et XXIe siècles)
EPU, Éditions Publibook université : Sciences économiques et gestion, Éditions Publibook, (ISBN9782748372250, présentation en ligne)
↑Roland Mousnier, Les XVIe et XVIIe siecles : la grande mutation intellectuelle de l’humanité, l’avènement de la science moderne et l'expansion de l'Europe, vol. 4, Presses universitaires de France, (lire en ligne)
↑ a et bEmmanuel Le Roy Ladurie, Histoire de France. L’État royal 1460-1610, vol. 2, Hachette (ISBN9782012357303), p. 106
↑Delphine Carrangeot, Emmanuelle Chapron, Hélène Chauvineau, Histoire de l'Italie du XVe au XVIIIe siècle, Armand Colin, (ISBN9782200612092, présentation en ligne)
↑Philip Schaff, The Christian Church from the 1st to the 20th Century, Delmarva Publications, Inc., (présentation en ligne)
↑Rainer Gömmel et Markus A. Denzel, Weltwirtschaft und Wirtschaftsordnung : Festschrift für Jürgen Schneider zum 65. Geburtstag, Franz Steiner Verlag, , 410 p. (ISBN978-3-515-08043-9, lire en ligne)
↑Odile Goerg, Xavier Huetz de lemps, Jean-luc Pinol, La ville coloniale XVe – XXe siècle - Histoire de lEurope urbaine, Média Diffusion (ISBN9782021445725, présentation en ligne)
↑Jacques Bottin, Donatella Calabi, Les Étrangers dans la ville - Minorités et espace urbain du bas Moyen Âge à l'époque moderne, Les Éditions de la MSH, (ISBN9782735107902, présentation en ligne)
↑Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public, Ports maritimes et ports fluviaux au Moyen Âge: XXXVe Congrès de la SHMES (La Rochelle, 5 et 6 juin 2004), Éditions de la Sorbonne, (ISBN9791035101954, présentation en ligne)
↑Schiavitù e servaggio nell’economia europea. Secc. XI-XVIII = Serfdom and Slavery in the European Economy: atti della “Quarantecinquesima settimana di studi”, 14-18 aprile 2013 atti della “Quarantecinquesima settimana di studi”, 14-18 aprile 2013, Firenze University Press, (ISBN9788866555612, présentation en ligne)
↑François Gipouloux, La Méditerranée asiatique - villes portuaires et réseaux marchands en Chine, au Japon et en Asie du sud-est, XVIe – XXIe siècle, CNRS, (ISBN9782271067852, présentation en ligne)
↑Maria Eugenia Cosio-zavala et Valeria López Gareri, « « Chapitre 1. Un continent peu peuplé » », Cahiers des Amériques latines, no 47, , p. 19-26 (présentation en ligne)